Cloyes les Trois Rivières | Un retraité accusé d’agression sur mineur jugé pénalement irresponsable

Le retraité est connu, à Cloyes-les-Trois-Rivières, pour son comportement envers les adolescents, selon de nombreux témoignages. Atteint d’une sénilité précoce, il est déclaré pénalement irresponsable.

La ligne de défense de l’ancien chauffeur-routier, devant le tribunal de Chartres, est toujours la même : « Je jure à 100 % que je n’ai rien fait. » Il va même jusqu’à invoquer un complot.

Jusqu’en 2014, l’homme, aujourd’hui âgé de 67 ans, n’a jamais fait parler de lui.

Il coulait une retraite paisible à Cloyes-sur-le-Loir.

Mais cette année-là, tout commence à déraper.

Il se fait remarquer par son comportement ambigu, selon de nombreux témoignages, à l’égard d’adolescents.

Une première plainte est déposée par les parents d’une très jeune fille, qu’il a abordée.

« Je suis un pervers, j’ai faim ! », lui aurait-il lancé.

Les années suivantes, de nouvelles plaintes alertent les gendarmes.

Selon les parents, il aurait tenté de faire monter des jeunes dans sa voiture.

Il est jugé en comparution immédiate, en avril 2017, pour exhibitionnisme, près d’un arrêt de bus, à Châteaudun :

« J’étais contre un arbre en train d’uriner.

J’ai des problèmes de prostate. »

À chaque fois, l’homme crie son innocence.

À l’époque, une expertise psychiatrique relève « un processus démentiel ».

Mais le médecin juge que le discernement du retraité est juste « altéré ».

La rumeur, à Cloyes-sur-le-Loir, pointe du doigt les comportements qui seraient de plus en plus douteux du sexagénaire.

À plusieurs reprises, il est insulté et frappé par des jeunes.

Les gendarmes décident de lui confisquer sa voiture.

La justice lui interdit de se présenter aux abords d’établissements scolaires.

Une interdiction qu’il enfreint, le 10 octobre dernier 2017.

Il monte dans un bus, occupé par de nombreux collégiens.

Il s’assied à proximité de l’un d’eux.

« Il a posé la main sur ma jambe et il l’a tirée vers lui », a indiqué l’adolescent devant les gendarmes.

Selon les témoignages, le comportement du retraité est alors devenu de plus en plus curieux.

Une collégienne a raconté :

« Il a fouillé dans ses poches et il a sorti une liasse de billets de banque.

Il me faisait très peur. »

Depuis, l’homme est détenu pour avoir enfreint ses obligations.

Son contrôle judiciaire a été révoqué.

Pour la scène dans le bus, il a été jugé, mercredi 7 mars 2018, pour violences aux abords d’un établissement scolaire :

« Je vous le dis franchement, je n’ai rien fait de mal. »

Fidèle à la ligne de défense qu’il a toujours soutenue, le retraité nie farouchement tout comportement déviant.

Un nouvel expert psychiatre l’a examiné.

Ses conclusions sont sans appel.

Il note:

« Une détérioration avancée des facultés cognitives, qui se manifeste par des propos outranciers et des actes de masturbation en public ».

L’expert conclut :

« Son discernement est aboli et sa responsabilité pénale ne peut pas être engagée. »

Le procureur s’interroge :

« Que va-t-on faire de lui à l’issue de l’audience ? »

Il préconise une hospitalisation sous contrainte.

En défense, Me Magali Vertel, qui suit le retraité depuis plusieurs années, se désole « de la triste déchéance » qu’elle constate :

« Son état de santé mentale se dégrade rapidement. »

Le tribunal suit les réquisitions du procureur.

L’homme est déclaré irresponsable pénalement.

Il est hospitalisé d’office dans un établissement psychiatrique.

Source : L’écho Républicain

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