Cheniménil | Viols incestueux sur trois enfants mineurs

« J’ai touché son sexe une fois en le lavant, pour voir s’il réagissait comme un adulte »
photo d'une enfant prostrée dans le couloir d'une maison
13 et 15 ans de réclusion criminelle pour « le duo de l’horreur » reconnu coupable de viols et agressions sexuelles sur trois enfants.

Jugés pour viols et agressions sexuelles sur trois enfants :

“Je n’étais pas trop bien, j’ai dit n’importe quoi”

Tout au long de la semaine du 14 octobre, deux hommes (A.B. et E.F.) et deux femmes (B.O. et C.P.) sont jugés par la cour d’assises des Vosges pour viols, agressions sexuelles sur trois enfants et non dénonciation de crimes.

Les deux accusées reconnaissent les faits, E.F. nie en bloc ce qui lui est reproché.

Que le procès qui occupe la cour d’assises depuis lundi dernier (Vosges Matin, des 13 octobre et 14 octobre 2020) soit hors norme, c’est une chose. S’il l’est, c’est parce que l’affaire en elle-même dépasse l’entendement.

Un avocat, à la longue expérience des prétoires, confiait que :

« Dans toute ma carrière, je n’ai jamais vu ».

On mesure encore mieux, ou encore un peu plus, l’étendue des dégâts en évoquant les dommages collatéraux. Sans oublier que les victimes resteront en première ligne.

Il reste que mercredi 14 octobre, personne n’est resté insensible au témoignage plein de sensibilité d’une dame qui a accueilli (de décembre 2008 à mai 2016), dans sa famille, deux enfants issus du couple B.O. et E.F.

La sexagénaire, qui a fait une grosse dépression, dira notamment :

« Ils parlaient de sexe sans arrêt, ils étaient déviants, je les ai vus en action ».

Elle évoquera avoir eu le sentiment de ne pas :

« Avoir fait ce qu’il fallait ».

Une famille d’accueil, comme d’autres, qui n’a rien à se reprocher. Le mal était malheureusement fait.

Au troisième jour de ce procès dans lequel on se perd dans les relations entre les uns et les autres, entre le vrai du faux, entre ce qui a été dit en garde à vue, devant le juge d’instruction et devant la cour. La preuve avec l’interrogatoire de l’un des accusés (E.F.) qui est intervenu en fin de journée.

La présidente questionna :

« Que reconnaissez-vous ? »

A l’accusé de répondre :

  « Rien, je ne reconnais rien du tout. J’avais dit des choses, mais c’était sous la pression. Je n’étais pas trop bien, j’ai dit n’importe quoi ».

La présidente enchaîna alors :

« Vous avez masturbé le jeune garçon ? ».

« Non ».

« Vous voulez donc dire que la police a fait des faux ? »

« Oui ».

Quelques minutes plus tard, il rectifia quelque peu le tir à propos de ses agissements sur son enfant âgé de deux ans.

« J’ai touché son sexe une fois en le lavant, pour voir s’il réagissait comme un adulte ».

La présidente questionne encore :

« Les victimes ont menti, alors ?»

La réponse fuse :

« Oui ».

Un peu avant, après que C.P., qui répond de non-dénonciation de crime, a profondément regretté ce qu’il s’était passé, l’autre accusée (B.O.) se retrouva sous le feu des questions.

À l’inverse de celui qui a été son ex-mari (E. F.), elle a tout reconnu en donnant des réponses de circonstances.

Me Bentz, avocat de E.F. le démontra en deux temps, trois mouvements.

« Vous avez été interrogée à neuf reprises, vous avez donné neuf versions différentes. Pourtant, vous ne mentez pas. Vous voulez faire plaisir à ceux qui posent les questions ».

B.O. l’a volontiers admis.

Jugés par la cour d’assises pour des viols, agressions sexuelles et corruption sur mineures commis en 2016 et 2017 à Cheniménil, Jennifer M. et Christophe P. ont été condamnés respectivement à 13 et 15 ans de réclusion criminelle. Ainsi qu’à un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans.

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