Chaunay | L’ex-pompier trop pressant condamné à trois ans de prison

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Il a fait appel.
Un ex-pompier a été condamné à trois ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur de jeunes collègues mineures.
Il venait de recevoir ses galons d’adjudant quand les gendarmes étaient venus l’interpeller chez lui en décembre 2014 dans le cadre d’une enquête ouverte pour agressions sexuelles et corruption de mineures.

 

Un peu plus de deux ans plus tard, et après un an et demi de détention préventive, Ludovic Melin, était jugé jeudi pour ces faits et pour la détention d’images pédopornographiques.

Le délibéré a été rendu vers 1 h du matin, condamnant l’ancien pompier qui s’occupait aussi à l’époque des faits de la formation des jeunes sapeurs-pompiers à une peine de trois ans de prison ferme, assortie d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans. Une peine dont il a fait appel hier (1).

S’il ne suit pas les soins requis et les obligations d’interdiction de tout contact avec des mineurs et avec les victimes, il risque de voir sa peine alourdie de deux années supplémentaires.

Cette affaire, qui a causé beaucoup d’émoi chez les pompiers et qui divisait en deux camps le village de Chaunay, avait éclaté après la plainte déposée par les proches de deux jeunes filles de 17 ans suivant la formation de jeune sapeur-pompier encadrée par Ludovic Melin, pompier volontaire depuis dix-sept ans.

Déjà condamné en 2008 et 2011

L’une d’elles apprend que le quadragénaire a déjà été condamné deux fois, en 2008 et en 2011, pour des faits de nature sexuelle. Elle se confie au chef de centre. L’affaire est lancée. Le pompier, à qui la justice n’avait jamais fait interdiction de rentrer en contact avec des mineurs, est écarté par la direction de son rôle de formateur auprès des JSP. Il sera ensuite placé en détention provisoire à l’issue de sa mise en examen. Il est libre depuis l’été dernier. Il a retrouvé son travail mais pas le chemin de la caserne. Les pompiers, c’est fini depuis mars 2015 pour ce fils de pompier.

Ludovic Melin est resté sur la même position durant l’audience qu’au fil de l’enquête et de l’instruction.

« Il conteste le fait d’avoir touché ces jeunes filles. Il ne comprend pas les plaintes, il dit qu’ils avaient de très bonnes relations. Deux jours avant son arrestation, ils participaient même à une soirée », résume Me Urbain Ondongo. « Même si ça peut sembler moralement choquant, ce n’est pas interdit de draguer une fille de 17 ans. L’une des plaignantes a bien dit qu’elle était entrée dans un jeu de séduction et qu’après elle s’était sentie manipulée. »

Cette situation est particulièrement dérangeante pour la partie civile assurée par Me Coche comme pour le procureur Mairé qui requiert cinq années de détention contre l’ancien pompier. 

« C’est quelqu’un de dangereux, un vrai pédophile. C’est le même expert qui l’a examiné pour les trois procédures. Il parle de quelqu’un qui est un affabulateur, qui est dans le déni de ses précédentes condamnations, qui parle d’erreurs judiciaires. On a retrouvé dans son ordinateur trois cents photos de filles âgées de 5 à 15 ans ! »

« Une jeune fille n’a pas voulu porter plainte, il y a déjà trois victimes, il faut ajouter celles des deux condamnations précédentes et ces 297 images de filles de 10 ans nues. Ça fait beaucoup quand même pour continuer à contester qu’il ne s’est rien passé », enchaîne à son tour Me Coche, défenseur des parties civiles.

Le profil décrit n’est pas le bon, selon la défense. « L’expert qui l’avait vu les deux premières fois n’avait pas décelé de penchant pédophile », assure Me Ondongo. « Là, il change d’avis. La contre-expertise que nous avions réclamée est plus nuancée, elle évoque surtout son immaturité. En fait, il se prend pour un ado alors qu’il a la quarantaine. »

(1) Le tribunal correctionnel l’a relaxé pour la corruption de mineurs. Il s’agissait de l’envoi de SMS.

Source: http://www.lanouvellerepublique.fr/

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