Châteauvilain | L’adolescent qui a tué ses deux parents écope de 12 ans de prison

non

Pour refaire sa vie, il fallait qu’il élimine ses parents
Après trois jours d’audience à huis clos, le tribunal pour enfants de Bourgoin-Jallieu (Isère) a condamné l’adolescent, auteur d’un double parricide à Châteauvilain en 2023. Il écope de 12 ans de prison, 7 ans de suivi socio-judiciaire et une interdiction de port d’arme de 15 ans.

Le tribunal pour enfants de Bourgoin-Jallieu a condamné jeudi après-midi l’adolescent qui avait tué ses parents à Châteauvilain (Isère) en 2023.

Il écope donc de 12 ans de prison, 7 ans de suivi socio-judiciaire ainsi qu’une interdiction de port d’arme pendant 15 ans.

Un peu plus tôt dans la journée, le parquet avait requis une peine de 13 ans de prison assortie de 10 ans de suivi socio-judiciaire et d’une interdiction de port d’arme.

Dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, Valentin avait pris la carabine familiale et abattu sa mère de deux balles dans la tête, puis son père de trois balles en plein visage.

Ensuite, il avait mis le feu à la maison de la famille avant de prendre la fuite avec une voiture de ses parents.

Il avait été interpellé six jours plus tard, à Montpellier.

Le jeune homme avait alors 15 ans, il est toujours mineur à ce jour. Voilà pourquoi les trois jours de débats se sont tenus à huis clos.

“Oui j’ai compris”

Le parquet a retenu l’altération du discernement au moment des faits.

Au moment de l’annonce de son jugement, la présidente lui demande s’il “comprend les contours de la peine”, ce à quoi il a répondu, tout en restant impassible “oui j’ai compris”.

Un peu plus tôt dans la journée, après les plaidoiries des parties civiles, l’avocate de la grand-mère maternelle avait demandé

“Une peine juste qui préserve la famille et l’avenir de Valentin, une réconciliation plus qu’une répression” pour amener à une “justice restaurative”.

“Tout le monde s’est parlé, Valentin s’est exprimé, la famille également, il y a eu beaucoup d’émotion” a-t-elle conclu.

Le profil psychologique et la responsabilité des actes

Le profil psychologique de Valentin, de facto la responsabilité de ses actes, a été au cœur du procès.

Selon les experts qui l’ont examiné, il présentait des troubles de la sphère autistique.

Pourtant, de leur vivant, ses parents ont toujours considéré qu’il était, comme sa mère, atteint par la maladie de Lyme.

Cette maladie qui se transmet par la piqûre d’une tique peut, lorsqu’elle n’est pas soignée, provoquer des troubles cognitifs à vie chez les patients atteints.

L’adolescent avait planifié la mort de ses parents, il l’avait d’ailleurs reconnu lors de l’instruction.

Pour refaire sa vie, a-t-il justifié, il fallait qu’il élimine ses parents.

Il a donc été jugé responsable de ses actes et comparaît depuis mardi pour “assassinats” et “destruction par moyen dangereux”.

Source(s):