Châteauroux | Ivanna, 13 ans, voulait juste retrouver une famille

De La Réunion, elle voulait retrouver sa mère, domiciliée en France. Arrivée à Châteauroux, elle est victime d’agressions de la part de son beau-père

Me Catherine Bayard © Photo NR

En suivant une affaire récemment présentée à la barre, on imagine facilement la souffrance d’une petite Réunionnaise âgée, aujourd’hui, de 13 ans.

La présidente, Stéphanie Lochon Dallet évoque son parcours, débuté dans l’océan Indien.

Là-bas, alors que son père est très malade, « elle est placée sous la responsabilité de ses grands-parents ». Puis à l’âge de 8 ans, « elle manifeste le besoin de voir sa mère qui demeure en métropole » et plus précisément à Châteauroux.

L’enfant fait le voyage, puis lorsqu’elle arrive dans l’Indre, elle découvre que sa mère a deux autres enfants et vit avec un Arménien « qui ne fait rien de ses journées » s’étonne la présidente.

Ivanna sent rapidement qu’elle n’est pas la bienvenue, qu’elle est « un élément rapporté ». Tout s’effondre pour elle…

“ Il y a des soirs, j’ai peur ” Pire, son beau-père – qui est à la barre – a la très mauvaise idée de la rejoindre à plusieurs reprises dans son lit.

Dans ses déclarations, Ivanna – absente lors de ce procès – déclare que son beau-père « a sorti son sexe » et l’a frotté sur elle ; « qu’il l’a obligé à le masturber » et puis, aux enquêteurs : « il y a des soirs, j’ai peur » et au psychiatre, alors qu’elle n’a que 13 ans, elle estime « que sa courte vie est un échec ».

Quant au prévenu, il bafouille, balbutie et dit « qu’il n’est pas bien avec cette histoire ».

Pour l’avocate défendant les intérêts de la jeune victime, Me Catherine Bayard, « la situation de cet enfant est terrible.

Elle a voulu rejoindre sa mère en métropole et une fois arrivée en France, elle est rejetée, puis victime d’atteintes sexuelles à répétition ». Et puis, « elle ne souhaite pas que son beau-père soit lourdement condamné ; mais a plutôt besoin d’être reconnue et de retrouver simplement une vie de famille ».

En attendant cet instant si espéré, Ivanna a été placée dans une famille d’accueil et le compagnon de sa mère, condamné à 18 mois d’emprisonnement, dont neuf avec sursis.

Il devra, par ailleurs, suivre des soins et verser 1 € symbolique à l’Udaf (1) qui représentait l’enfant.
(1) Union départementale des associations familiales de l’Indre.

Source : lanouvellerepublique.fr

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