Châteaudun | Un éducateur accusé de plusieurs viols et abus sexuels dont sur des mineurs

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Un éducateur jugé pour viols sur personnes vulnérables
“On savait qu’un jour ou l’autre, il violerait”. Qui est jugé devant la cour d’assises d’Eure-et-Loir, jusqu’à mardi ? Le « gentil nounours, bienveillant avec tout le monde », selon son entourage, ou « le pervers au regard salace », d’après deux de ses belles-filles.

L’atmosphère était lourde, vendredi 18 juin, à la cour d’assises d’Eure-et-Loir, pour la première journée du procès de Claude Huet, un éducateur, présumé innocent, accusé de quatre viols et agressions sexuelles sur des personnes vulnérables, à Châteaudun.

Les mots de ceux qui l’accusent ne souffrent d’aucune ambiguïté.

« Il m’a forcée à faire l’amour et je ne voulais pas. »

À la barre, la jeune femme, qui présente un handicap intellectuel, semble terrifiée. Elle regarde autour d’elle, comme aux abois. Elle n’ose pas regarder les juges.

C’est pourtant elle, qu’avec une infinie patience, les gendarmes ont réussi à interroger. Une audition de 5 pages, très détaillée. À ses côtés, son éducatrice et son avocat tentent de la rassurer. Elle finit par parler, parfois avec des mots crus.

Après elle, c’est au tour de son compagnon de s’exprimer. Lui aussi souffre d’un lourd handicap mental. Sa gêne le pousse semble-t-il à se triturer les lèvres, dès que les questions liées aux agressions sexuelles arrivent. Il finit par expliquer, lui aussi, avoir été violé, aux côtés de sa compagne.

Dans le box des accusés, l’éducateur garde la tête baissée. Seul le gris des cheveux de cet assistant médico-psychologique de bientôt 62 ans dépasse du bas des vitres.

« Prédateur sexuel » ou « gentil nounours »

Au cours de l’enquête, il a reconnu les agressions sexuelles avec la jeune femme, de plus de trente ans sa cadette.

« Ils voulaient que je leur apprenne comment faire l’amour »,

a-t-il expliqué aux gendarmes.

En revanche, il a toujours nié avoir abusé de l’homme. Tout comme il n’a jamais admis les agressions sexuelles sur une autre résidente de la structure d’accueil de personnes atteintes de handicap mental, dans laquelle il travaillait.

Il n’a jamais reconnu, non plus, avoir agressé sexuellement une jeune femme, agent d’entretien dans la même structure. Pourtant, tous, plus de 4 ans après l’avoir accusé, maintiennent leur version.

La première des trois journées de son procès a été consacrée, vendredi 18 juin, à son parcours. Pompier volontaire pendant une trentaine d’années, il est décrit par son entourage professionnel comme

« généreux, avec le cœur sur la main et toujours prêt à rendre service ».

L’une de ses ex-compagnes le compare à

« un gentil nounours, pas très porté sur le sexe ».

Des témoignages à l’opposé de ceux de deux de ses anciennes belles-filles, à l’époque où il était marié à leur mère.

L’une d’elles n’a pas de mots assez durs à l’encontre de l’accusé.

« C’est un prédateur sexuel. Un pervers au regard salace. Il a toujours eu ça dans le sang. Il n’a rien à faire dehors ! »

Elle évoque des attouchements, des scènes de violence et un viol qu’elle affirme avoir subi lorsqu’elle avait entre

« 8 et 9 ans. Pour moi, il n’est rien et surtout pas mon père ».

Sa sœur aînée est sur le même registre :

« On savait qu’un jour ou l’autre, il violerait. »

« Je ne comprends pas les déclarations de mes belles-filles »

Une troisième ex-belle-fille, la plus jeune, n’a pas été entendue par la cour d’assises. Pourtant, contrairement à ses sœurs, elle a toujours gardé le contact avec l’accusé. Elle va même le voir en prison, en continuant de l’appeler « Papou », selon les éléments de l’enquête.

« Je ne comprends pas les déclarations de mes belles-filles »,

assure Claude Huet.

« Je n’ai jamais fait d’attouchements et je n’ai jamais été violent. J’ai toujours voulu apporter du bien. »

Le procès reprend lundi. Le verdict est attendu mardi.

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