Châteaubriant | David Nouteau, Violeur en série ultra-violent à Nantes a été jugé

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12 ans de réclusion criminelle pour 8 viols et agressions sexuelles
Cet homme quadragénaire a été jugé par la cour d’assises de Nantes pour une série de viols et d’agression ultra-violentes commises sur des femmes. De nombreuses victimes n’ont pas été identifiées, Lui-même ayant été violé par son père alcoolique.

Un mécanicien de la région de Châteaubriant (Loire-Atlantique) a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle par la cour criminelle de Loire-Atlantique, ce vendredi 4 juin 2021, pour avoir commis huit viols ou agressions sexuelles entre juin 2012 et octobre 2016 sur des femmes qui marchaient seules la nuit dans les rues de Nantes.

L’homme devra aussi se plier à un suivi socio-judiciaire de sept ans à sa sortie de détention ; celui-ci comprendra une injonction de soins, une interdiction d’entrer en contact avec les victimes, une interdiction de paraître à Nantes et sur Vallet. S’il ne s’y pliait pas, il s’exposerait à purger sept nouvelles années de prison.

Sept ans d’enquête

Ce quadragénaire sera fixé sur le montant des dommages et intérêts qu’il devra verser à ses victimes le 21 juin 2021 ; celles-ci ont d’ores et déjà évalué leurs préjudices à la somme totale de 143.000 €.

La minutieuse enquête d’un policier, pendant sept ans, avait permis d’identifier son mode opératoire :

celui qui buvait « jusqu’à quinze Ricard » chez lui, quittait sa maison où dormaient sa compagne depuis vingt-trois ans et leurs trois enfants, et rejoignait le centre-ville de Nantes en quête de femmes « en robe ou en jupe ».

Il avait violé une adolescente de 16 ans

Il arrachait alors le sac à mains de ses victimes dans l’espoir de les attirer dans un recoin à l’abri des regards, ou bien leur demandait son chemin (souvent « la route de Rennes ») alors qu’elles étaient au volant ou en scooter.

Capable de rouler « 50 kilomètres » en centre-ville pour trouver une victime à qui arracher ses sous-vêtements, il avait également tenté de sévir une fois à Ancenis-Saint-Géréon – « parce que c’était moins loin » de son domicile – mais il avait été arrêté par les gendarmes pour « conduite en état d’ivresse ».

En 2013, il avait ainsi contraint une adolescente de 16 ans à monter dans son véhicule, avant de rouler pendant 2h30 jusqu’à Vallet (Loire-Atlantique), d’où elle était originaire : terrorisée, elle lui a proposé qu’il la ramène chez elle, s’imaginant que là-bas, elle pourrait croiser quelqu’un de connu pour « appeler au secours »…

Trahi par un mégot

Mais cela ne s’était malheureusement jamais produit : une fois dans la voiture, le quadragénaire lui avait  arraché ses sous-vêtements  et lui avait  demandé une fellation .

L’adolescente s’était alors exécutée, au bord d’un arrêt de bus, dans son véhicule. Il avait aussi tenté de la pénétrer, mais sans y parvenir.

« C’était une excellente élève qui voulait faire des études de droit… Notre société a certainement perdu une avocate, une magistrate ou une notaire de grande valeur : elle commence tout juste à faire une formation de remise à niveau »,

a souligné l’avocate générale, ce vendredi, pour rappeler le traumatisme vécu par la victime.

Le violeur en série avait finalement été trahi par son ADN, retrouvé sur un mégot laissé sur un trottoir de Nantes, dont une victime avait eu la présence d’esprit de signaler aux enquêteurs. Le tatouage du prénom de sa compagne, sur son avant-bras, avait aussi permis au policier en charge du dossier de faire des recoupements.

En raison de la  gravité extrême  de ces faits « de nature à terrifier la population » et » priver les femmes de leur liberté d’aller et venir », l’avocate générale avait requis treize ans de réclusion criminelle et dix ans de suivi socio-judiciaire.

« Une litanie d’agressions ultra-violentes »

« C’est une litanie d’agressions ultra-violentes dans la nuit nantaise, mais nous sommes loin de les connaître toutes »,

avait-elle rappelé : David Nouteau a reconnu en avoir commis « trois ou quatre » autres en 2017 et « une en 2018 », sans que ses victimes ne puissent être identifiées.

Cet « enfant-martyr », qui avait lui-même été violé par son père alcoolique, est ainsi devenu lui-même « un adulte-bourreau », a-t-elle résumé : sa mère, son épouse et ses trois enfants « frappés jusqu’au sang » en ont été victimes.

« Il a ignoré de nombreux avertissements : il a été interpellé plusieurs fois pour des infractions routières en lien avec l’alcool ou pour des exhibitions sexuelles »,

avait-elle souligné.

« D’après un expert, le plaisir sexuel n’est pas son objectif : il recherche la domination, la peur et la prise de pouvoir sur l’autre »,

avait relevé l’avocate générale.

La représentante du parquet avait donc invité les cinq magistrats professionnels à « ne pas se laisser abuser par la bonhomie » de l’accusé : l’attitude de cet « as de la mécanique » n’est « jamais exempte de stratégie ».

Son avocat, Me Matthieu Créach, avait lui invité la cour à ne pas faire une « justice sacrificielle ».

« Les 13 ans requis par l’avocate générale le sont aussi parce que de nombreuses victimes n’ont pas été identifiées, mais cette logique ne peut avoir cours dans une enceinte judiciaire »,

avait-il insisté.

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