Castres | Une petite fille de 7 ans a vécu l’enfer
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 01/11/2021
- 20:38
L’affaire judiciaire démarre réellement en juillet 2016 quand une infirmière puéricultrice de la Protection maternelle et infantile (PMI) rend une visite au couple dans leur appartement à Castres qualifiée de “porcherie” par des témoins qui venaient y faire la fête régulièrement entre cannabis et alcool.
La mère est en effet suivie par les services sociaux depuis 2014, avant même la naissance de l’enfant, durant sa grossesse, suite à de premiers signalements.
Mais elle a toujours refusé leur aide.
Et ce jour-là, l’enfant est couvert d’ecchymoses sur les joues et les jambes et a un énorme hématome sur le front.
L’infirmière arrive à convaincre, non sans mal, la jeune femme de les emmener à l’hôpital.
Les médecins se rappellent que deux mois auparavant, en mai, l’enfant avait déjà été hospitalisée pour une fracture du fémur suite à une chute de sa chaise haute.
La police s’empare donc de l’affaire et l’enfant est placé dans une famille d’accueil.
Le couple est mis en examen, lui est écroué et elle placée sous contrôle judiciaire.
Par déni ou mauvaise foi, la mère, à la barre le 27 octobre dernier, a rejeté toute la responsabilité sur son ex, malgré les faits accablants listés par la présidente Sandrine Lalande.
Un manque évident d’hygiène, une privation de soins et des carences éducatives qui ont provoqué un retard de développement.
La mère qui reconnaît n’avoir pas réagi étant “sous l’emprise” de son compagnon qui serait seul l’auteur des violences; sauf que lui affirme le contraire parlant de comportements “brusques” et de “violences verbales” de la part de la mère sur son enfant.
“On est tous d’accord que l’on a un couple maltraitant qui se renvoie la balle.”
affirme Me Hervé Renier pas “rassuré” de savoir que la mère a depuis récupéré la garde exclusive de la fillette victime, entre-temps, d’attouchements dans sa famille d’accueil.
“On essaie de réparer tout ça.”
confie la mère qui a refait sa vie.
“La situation a évolué depuis. Oui à la culpabilité et non pour la traiter comme elle était il y a 5 ans.”
affirme son avocate qui évoque l’enfance difficile de sa cliente, elle-même placée et victime de violences.
Parcours similaire pour son ex-conjoint “qui n’était pas dans l’environnement de la mère quand les signalements ont commencé” précise son avocate pour le dédouaner.
Pour “le calvaire” vécu par l’enfant, le procureur a requis 24 mois de prison avec sursis à l’encontre de la mère et 24 mois de prison dont 20 mois avec sursis pour l’homme.
Le tribunal a finalement condamné les deux à la même peine : 18 mois de prison dont 14 mois assortis d’un sursis probatoire avec obligation de soins, de travail, d’effectuer un stage de responsabilité parentale et d’indemniser la victime.
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