Canada | Le Projet Arachnid a permis l’arrestation de 550 pédocriminels

La lutte aux cyberprédateurs s’internationalise de plus en plus et à la tête de ce mouvement se trouve le Projet Arachnid, une initiative canadienne qui prend de plus en plus d’ampleur.

L’enquête de «J.E.» a levé le voile cette semaine sur les dangers qui guettent les jeunes qui font une utilisation trop naïve des technologies, notamment de l’application en direct Periscope.

Une simple recherche rapide parmi les retransmissions les plus populaires de la plateforme permet de constater à quel point plusieurs jeunes filles font l’objet de voyeurisme.

Et ce voyeurisme peut rapidement se transformer en cyberprédation.

Sans qu’elles ne le sachent, les victimes peuvent se retrouver prises au piège, avec des images intimes d’elles qui circulent illégalement sur le web.

Depuis des années, le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE), grâce à son portail de dénonciations anonymes du public sur sa plateforme cyberaide.ca, lutte pour venir en aide à ces victimes.

Mais depuis quelques semaines, le combat a pris une tout autre allure grâce aux succès de Projet Arachnid.

Le grand nettoyage de la toile

Ce Projet Arachnid a été entièrement développé à Winnipeg par une équipe du CCPE.

Il s’agit en fait d’un robot très puissant qui, chaque jour, recense plus de 2 800 séries d’images d’abus pédosexuels sur Internet, détecte 80 000 images problématiques différentes par mois et envoie environ 700 demandes de retrait par jour aux fournisseurs.

Autrement dit, Arachnid procède chaque seconde à un grand ménage du web pour effacer ces douloureux souvenirs.

«Le principe même de cyberaide.ca était basé depuis le début sur les dénonciations venant du public, mais maintenant, avec Arachnid, on passe à un autre niveau.

On met la technologie au service de la cause», explique le porte-parole du CCPE Réal Morin.

Les chiffres sont énormes et témoignent de l’importance du fléau qui grandit en importance.

«Avec le programme cyberaide.ca, on reçoit des dénonciations qui nous viennent du grand public et ça nous arrive à un rythme de 4000 dénonciations par mois, et ce, depuis plus d’un an et demi.

C’est considérable», note M. Morin.

Seulement grâce à cette plateforme, plus de 550 individus ont été arrêtés.

Et comme le précise M. Morin, «un individu arrêté permet de sauver plusieurs victimes».

Un combat international

Le CCPE a récemment formé des alliances avec d’autres organisations dans le monde, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais aussi avec des géants technologiques comme Microsoft et Google.

«On ne peut pas travailler en vase clos et c’est ce qu’on a toujours fait au CCPE.

On a compris que ce n’est pas en travaillant en silo qu’on va régler un problème de dimension internationale, indique M. Morin.

Autour d’Arachnid, vous avez maintenant des partenaires étrangers de très haut calibre, mais aussi des sociétés technologiques qui nous permettent d’augmenter notre force de frappe.»

Ces alliances sont primordiales puisqu’elles permettent au robot Arachnid de puiser à l’intérieur des bases de données d’organisations comme Interpol pour identifier toujours plus d’images compromettantes.

Tout ça, au grand soulagement des victimes, qui vivent dans la constante crainte d’être reconnues par quelqu’un qui aurait vu les images des abus pédosexuels qu’elles ont subis.

Selon une enquête du CCPE, 70 % des victimes de ce genre de crime craignent de se faire reconnaître.

Des 150 survivants et survivantes interrogés, 30 ont même répondu avoir déjà été reconnus.

Source : Le Journal de Montréal

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