Toulouse | Condamné à 22 années de réclusion criminelle par la Cour d’assises

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Le témoignage “sans excès, si vrai” de la victime a convaincu les jurés
Accusé de viols sur sa belle-fille, alors âgée de 11 à 17 ans, un homme de 44 ans a été condamné ce jeudi 1er juin à 22 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de la Haute-Garonne. L’enquête a révélé deux autres victimes.

Assis dans le box des accusés ce mardi, Jimmy Couturier fixe ses pieds.

Ce colosse, vêtu d’une chemise blanche trop petite et d’un jean bleu, écoute péniblement pendant que le président de la cour d’assises résume l’affaire.

Cet homme de 45 ans, en récidive, est accusé de plusieurs viols sur des fillettes commis à Toulouse entre 2014 et 2019.

Et l’une des victimes est sa belle-fille, âgée de 11 ans lors des premiers viols…

” Quoi qu’il arrive, mon client ne fera pas appel de la décision. Il acceptera la condamnation”

promet son avocat Me Brice Zanin, qui est assisté en défense par Françoise Mathe.

Il se dénonce à la police

Le destin de Jimmy Couturier bascule le 28 octobre 2019.

Longtemps elle s’est tue, jusqu’à ce jour d’octobre 2019 où, à Toulouse, sa belle-fille brise l’omerta et se confie enfin à sa mère, puis aux policiers.

Puis cette semaine devant la cour d’assises de la Haute-Garonne.

Après ces horribles révélations, cette femme de 41 ans est sonnée, mais elle attend le retour de Jimmy pour s’expliquer avec lui.

Le soir même, autour de 21 heures, les deux amants se disputent violemment.

Puis vers 23h30, le client de Mes Mathe et Zanin attrape un téléphone portable et compose le numéro de téléphone de la police nationale pour se dénoncer.

Il s’accuse d’avoir violé et agressé sexuellement sa belle-fille entre ses 11 et 17 ans, avant d’être appréhendé quelques heures plus tard pour être entendu par les enquêteurs.

D’autres victimes

Au fil des investigations, les fonctionnaires de police découvrent la plus sombre facette de l’accusé.

Affable, souriant et protecteur avec les  adultes, cet homme se transforme chaque fois qu’il se retrouve seul avec la victime.

Durant ces huis clos, il lui impose des rapports sexuels, la force à regarder des films pornographiques et en profite pour s’attaquer à ses amies.

En 5 ans, Jimmy Couturier aurait violé plusieurs fois deux filles et agressé sexuellement deux autres mineures.

” La personnalité de cet individu est aussi liée à son enfance. Il était moqué par son poids, son père était peu présent et sa mère avait du mal à l’assumer. Il y a probablement eu un autre cas d’inceste dans sa famille”

résume une fonctionnaire chargée de l’enquête de personnalité.

Ce mercredi, les parties civiles représentées par Mes Muriel Benoit, Samantha Pérez et Régis Capdevielle auront la parole.

Ce jeudi, bloquée par des examens, cette jeune femme aujourd’hui âgée de 21 ans n’a pas entendu la cour d’assises prononcer une peine de 22 années de réclusion criminelle à l’encontre de Jimmy Couturier, 44 ans.

“Avec ce jugement, la justice a définitivement reconnu son statut de victime. Pour elle, c’était important. C’était même le principal objectif de ce procès. Elle va pouvoir refermer cette partie douloureuse de sa vie et passer à autre chose, définitivement”

souligne son avocate, Me Muriel Amar-Touboul.

Arrêté en octobre 2019 après les accusations de la principale victime, l’accusé, chauffeur routier aux capacités appréciées, a reconnu pendant l’audience les actes de viols et d’agressions dont il était accusé entre 2014 et 2019.

Il ne semble pas prêt à faire appel de la décision selon ses avocats de Mes Françoise Mathe et Brice Zanin.

Un témoignage “sans excès, si vrai”

Dans ce dossier délicat, la défense a obtenu des jurés qu’ils renoncent à la peine de sûreté réclamée par l’avocate générale Sarah Gonzalvez.

La porte-parole de l’accusation a requis devant les jurés, majoritairement des femmes, une peine de 20 ans de prison dont deux tiers incompressibles.

Mais le témoignage sobre, “sans excès, si vrai”, selon son avocate Me Amar-Touboul, de la principale victime a convaincu les jurés de dépasser ces réquisitions.

Pendant six ans, l’enfant puis l’adolescente, a subi les agressions puis les relations sexuelles de son beau-père.

Jusqu’au mois d’octobre 2019 où, après de nouveaux sévices, elle a tout avoué à sa mère.

L’enquête menée par la police a identifié deux autres victimes, deux jeunes filles qui ont subi des agressions sexuelles et un viol.

L’accusé a été reconnu coupable de l’ensemble de ces faits.

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