Cahors | Un quadragénaire condamné pour agressions sexuelles incestueuses

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Des caresses, parfois même sous les vêtements pendant de soi-disant jeux !
Devant le tribunal de Cahors ce jeudi, trois jeunes filles et leurs parents accusaient le mari de leur grand-mère d’attouchements sexuels.

Les propos confus du prévenu n’ont pas convaincu : il a été reconnu coupable.

On ne compte plus les sordides affaires d’agressions sexuelles qui passent devant le tribunal correctionnel de Cahors.

Celle qui était jugée ce jeudi 24 novembre s’est déroulée au cours de l’année 2020 à Douelle et Mayrac.

Le prévenu, un homme de 47 ans au visage peu expressif, est le grand-père par alliance de deux des trois jeunes victimes.

Au moment des faits, celles-ci avaient 15 ans.

Des caresses, parfois même sous les vêtements, des gestes déplacés pendant de soi-disant jeux, des remarques à connotation sexuelle… pour les trois adolescentes, de telles situations se sont produites à plusieurs reprises.

La similitude de leurs récits fait froid dans le dos.

Si la grand-mère, absente lors de l’audience et toujours en couple avec le prévenu, n’a jamais voulu croire les dires de ses petites-filles, d’autres témoignages abondent dans le sens des jeunes filles.

Leurs propres mères ont eu à subir les avances du même homme.

Une proche de la famille dira aux gendarmes que « son comportement était gênant, personne n’osait porter de robe en sa présence ».

Entre le prévenu et le président du tribunal c’est un dialogue de sourd.

Le prévenu assure :

« Je ne voulais pas lui toucher la poitrine, je l’ai fait involontairement en voulant la rattraper pendant qu’on jouait  »

Le président du tribunal lui rétorque :

« Mais ce que vous me décrivez là c’est un accident pas une agression sexuelle »

Devant son obstination à ne pas reconnaître l’aspect intentionnel des faits qui lui sont reprochés, le président lui relit la déclaration qu’il avait faite aux gendarmes.

Lors de son audition, racontant comment lui-même avait été victime de violences sexuelles de la part de son frère lorsqu’il était enfant, il avait en effet dit :

« Je m’en veux tellement d’avoir fait cette connerie…

Je ne pouvais plus vivre avec ce secret, je voulais me dénoncer.

Elle a eu le courage que je n’avais pas eu »

Tout au long de l’audience, ses propos restent flous et incohérents.

Une autre de ses déclarations fait paraître la vague #MeToo comme un lointain souvenir.

« Il faut voir la tenue des jeunes dans la rue… C’est court ! ».

Quand la substitut du procureur lui demande si cela justifie une agression sexuelle, il murmure un « peut-être ».

Lors de sa consultation, l’expert psychiatre avait relevé une légère déficience intellectuelle chez le prévenu, mais il avait toutefois assuré qu’il était tout à fait capable de comprendre les interdits.

Le président du tribunal demande au prévenu :

« Est-ce que vous pensez que vous avez un problème par rapport à votre sexualité ? »

Celui-ci répond du tac au tac :

« Non »

La substitut du procureur qui souhaite écarter « une pseudo-théorie du complot » martèle :

« Son attitude aujourd’hui est inquiétante.

Il doit suivre des soins pour éviter qu’il passe à nouveau à l’acte »

Elle requiert trois ans d’emprisonnement dont deux assortis d’un sursis probatoire pendant trois ans.

L’avocat de la défense Me Belou plaide :

« Ses mots sont peut-être maladroits.

Il ne sait ni lire, ni écrire, il s’exprime comme il peut »

Pour les faits concernant deux des adolescentes, l’avocat demande la relaxe. Il précise :

« Non pas parce que nous pensons qu’elles mentent, leur parole est authentique, mais parce que ce ne sont pas des agressions sexuelles »

Le tribunal n’est pas convaincu.

L’homme est reconnu coupable de l’ensemble des faits et écope de 40 mois d’emprisonnement dont 28 assortis d’un sursis probatoire pendant trois ans, d’une obligation de soins et d’une interdiction d’entrer en contact avec les victimes ainsi que d’exercer une activité en contact avec des mineurs pendant cinq ans.

Il devra également verser 3 000 euros à deux des victimes et 2 000 euros à la troisième ainsi que 500 euros aux parents de l’une d’entre elles.

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