Cahors | Correctionnalisation de viol sur un mineur de 9 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 07/05/2022
- 07:56
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Le prévenu a été reconnu coupable.
Les faits remontent au 24 avril 2020, à Cahors.
Un enfant joue en bas d’un immeuble à Terre Rouge, quartier où réside dans un logement social cet homme né en Iran, de nationalité afghane. Cherchant le terrain de foot, le petit garçon accepte de suivre l’individu.
Devant le terrain, il lui demande :
“Montre-moi ton zizi”
Promettant en contrepartie une console de jeux.
L’enfant accepte, puis se ravise :
“Non, je ne veux pas”.
L’homme sort alors son sexe de son short et demande au petit de le masturber.
L’enfant obéira et dira plus tard aux enquêteurs :
“J’avais le cœur qui battait très fort”.
Pendant ce temps le père de l’enfant s’est aperçu de sa disparition et part à sa recherche, avant de le retrouver. Dans la soirée, l’enfant se confie à sa mère qui ira déposer plainte dès le lendemain.
À l’audience, l’auteur présumé, assisté d’un interprète parle de manigance et de chantage :
“Si tu me donnes 10 000 €, je n’irai pas à la police”, lui aurait dit la mère du garçon.
L’enquête dévoilera le parcours migratoire complexe du jeune homme, une demande d’asile rejetée par l’Ofpra et une expulsion de Suède. La perquisition du logement permettra de retrouver le short et de révéler des traces de sperme et d’ADN. Puis, l’examen de son téléphone portable de retrouver 71 fichiers pédopornographiques mettant en scène de petits garçons.
Ce migrant nie tout : la masturbation imposée et d’avoir présenté ces photos à l’enfant, qui lui maintient pourtant l’accusation :
“Il m’a montré des images dégueulasses”.
L’auteur présumé ajoute :
“j’ai une sœur et un frère en Afghanistan qui ont l’âge de l’enfant. Je n’aurais jamais fait ça”.
Son examen psychiatrique ne fait apparaître aucune pathologie psychiatrique.
Celui de la jeune victime, représentée par l’UDAF administrateur ad hoc, fait état d’un choc émotionnel post-traumatique, avec un sentiment de culpabilité et de honte. Son avocat Me Alexopoulos a demandé 2 000 € de dommages et intérêts.
Quant à la procureure, elle requiert 5 ans de prison dont 3 ans ferme contre le prévenu, demande au tribunal de s’interroger sur l’opportunité d’un mandat de dépôt à l’audience, interdiction de pénétrer sur le territoire français durant 10 ans, et inscription au FJAIS (fichier des auteurs d’infractions sexuelles).
L’homme qui a déjà purgé 1 an de prison après les faits, n’a plus de logement. Il dort dans la rue ou fait appel au 115.
Son avocat, Me Belou, s’interroge sur les réquisitions et plaide :
“On craint qu’il disparaisse dans la nature… Il aurait pu ne pas venir. Or, il est là, il se présente devant ses juges pour dire ce qu’il a à dire, pour assumer”.
Et encore :
“Il vient d’un pays où il n’y a pas de majorité sexuelle. Il faut prendre en compte la différence culturelle, le bagage psychologique. Là d’où il vient les images pornographiques sur les téléphones portables sont courantes. Il vient de ce chaos qui est celui de son pays”. “Si vous suivez les réquisitions du Parquet, il devra retourner en Afghanistan et c’est la principale sanction du dossier”.
Le prévenu pleure à chaudes larmes :
“Ma vie est déjà détruite”.
La justice l’a reconnu coupable, le condamnant à 30 mois de prison ferme, a ordonné une incarcération immédiate, avec interdiction ensuite de revenir sur le territoire national, et d’exercer une activité en lien avec des mineurs. Le tribunal a également ordonné son inscription au FJAIS et le versement de 2000 € à la partie civile pour préjudice moral.
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