Cahors | 1 an ferme pour 7 giga d’images pédo d’horreur rarement égalée
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 25/09/2024
- 14:33
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Ce jeudi 12 septembre 2024, G. 43 ans, a comparu devant le tribunal correctionnel de Cahors, pour détention et diffusion d’images de mineurs présentant un caractère pornographique…
Derrière la rédaction de cette incrimination, qui sans être banale n’est pas pour autant rarissime, même dans le Lot, se cachent des faits plus horribles les uns que les autres, poussés à l’extrême de ce qui a pu être soumis à un juge cadurcien.
Une alerte de Microsoft auprès de la gendarmerie nationale
C’est l’entreprise américaine Microsoft, elle-même, qui a donné l’alerte auprès des services de la gendarmerie nationale, suite aux connexions établies depuis une adresse d’ordinateur localisée dans le Lot, avec des sites internet générant du trafic d’images pédopornographiques.
Le tribunal fait état d’un nombre impressionnant d’images saisies, soit 11 000 fichiers d’images et de vidéos pédopornographiques.
Le juge donnant lecture des faits reprochés, insiste :
« des images mettant en scène des mineurs, dont de très, très, jeunes enfants ».
Il renchérit :
« dont des bébés, je dis bien des bébés ». Il ajoute encore : « et de très petites filles avec des sexes d’adultes dans la bouche ». Et encore : « une petite fille avec une tétine à la bouche et un objet dans l’anus ! » Insoutenable !!!
« Je reconnais avoir commis une grossière erreur en conservant ces images »
Le juge précise que le volume des images retrouvées représente 7 Gigaoctet et le volume des envois vers d’autres internautes 2 Gigaoctet.
Ont également été retrouvés les mots-clés utilisés par le prévenu pour parvenir à ses fins :
« Jeune – Enfant – Bébé – Nourrisson – Pédophilie »…
Des fichiers de zoophilie font aussi partie de ce répertoire.
En guise de fond d’écran, G. avait sélectionné la photographie d’une femme avec un pénis de cheval dans la bouche.
On n’en peut plus !
Aux questions du tribunal médusé par cette accumulation d’horreurs, constituant un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende, les réponses de G. laissent sans voix.
– « Je reconnais avoir commis une grossière erreur, d’avoir conservé ces images, déclare-t-il. J’étais curieux de savoir si c’était bien réel »
Un homme au casier judiciaire vierge
D’où vient cet homme ? Il n’est pas issu d’un milieu défavorisé.
Il a grandi avec son frère dans une famille plutôt aisée avec des parents universitaires.
Pour sa part, G. a travaillé dans les secteurs du bâtiment, puis de l’agroalimentaire avant de devenir chauffeur de transport scolaire…
Après un échec de vie en couple, G. se résigne à vivre seul.
G. jouit d’un casier judiciaire vierge.
Selon l’expert psychiatrique G. souffrirait d’une frustration affective et sexuelle et le risque de récidive est faible a modéré.
Il ne préconise pas de soins spécifiques mais recommande un accompagnement psychologique.
À présent G. perçoit l’Allocation d’Adulte Handicapé.
L’homme apparaît en surpoids.
Le tribunal cherche à comprendre comment G. a pu en arriver à commettre de tels délits.
Mais aux questions des juges, G. n’a guère d’explication à fournir et sa réponse se limite la plupart du temps à :
« Je ne sais trop que vous répondre, je regrette les faits… » –
« Comment tout cela a-t-il commencé ? » demande le juge.
– « Le hasard, une recherche hasardeuse… » répond G.
– « Qu’est-ce que vous recherchiez sur internet ? » poursuit le juge.
– « Je ne sais pas ! » rétorque G.
– « Mais quand vous avez vu les images d’enfants dans de telles situations, quelle a été votre réaction ? » insiste le juge.
– « J’étais curieux de savoir si c’était bien réel » répond G.
– « Pourquoi avez continué ? » demande encore le tribunal.
– « C’est vrai j’aurais dû arrêter » affirme G.
– « Mais pourquoi des centaines et des centaines de photos et vidéos ? » revient à la charge le juge.
– « Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas arrêté, c’est ce que j’aurais dû faire ! » confesse G.
Un niveau d’horreur rarement égalé
Quant au Substitut du Procureur, ses mots claquent sans hésitation.
« Avec ce dossier, on atteint un niveau d’horreur rarement égalé » assure-t-il.
Il dénonce le téléchargement de ces images insoutenables et qualifie « d’inentendable », la réponse du prévenu soutenant que « c’était par curiosité ».
Il martèle les mots-clés frappés sur le clavier par G.
Il estime que le tribunal a affaire à un pédophile.
Le magistrat manque de s’emporter en déclarant qu’il faudrait 50 salles d’audiences et qu’elles ne contiendraient pas le nombre de victimes apparaissant sur les images pédopornographiques téléchargées.
Il rappelle que c’est parce qu’il y a un marché de ces images que des enfants sont victimes de tous ces viols.
« S’il n’y avait pas de G. il n’y aurait pas d’enfants violés ! » s’exclame-t-il.
Il requiert : 4 ans de prison, dont 3 avec sursis probatoire pendant 3 ans, une obligation d’exercer une activité professionnelle ou de suivre une formation, une obligation de soins, une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs, une interdiction d’activité en contact avec des mineurs, l’inscription au FIJAIS (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).
Le prévenu bipolaire
Lourde tâche pour Me Mustapha Yassfy, défenseur des intérêts de G.
L’avocat partage son sentiment d’effroi devant de telles images.
Pour autant, il fait valoir que son client n’a pas contesté les faits reprochés.
Il rappelle que G. souffre de bipolarité :
« il y a des moments où il va bien et des moments où il ne va pas ! » Il mène une vie asociale, seul devant l’écran. Il ajoute : « C’est l’algorithme, qui lui renvoyait en continu les liens vers ces centres d’intérêt ».
G. serait rentré dans un cercle vicieux de consultations compulsives.
L’ancien bâtonnier relève que G. n’a jamais commis d’actes de pédophilie.
« Au contraire, il a dû arrêter le transport scolaire, car les parents trouvaient qu’il n’était pas aimable avec les enfants »
Rappelle-t-il. Me Yassfy assure que son client est malheureux de se retrouver devant le tribunal et il demande aux juges de revoir à la baisse le quantum des peines requises.
Dans son jugement, le tribunal a suivi les réquisitions du Parquet, ajoutant une interdiction définitive pour G. d’exercer une activité en lien avec des mineurs. Le matériel informatique saisi est confisqué.
G. dispose d’un délai de 10 jours pour interjeter appel.
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