Bury | Coupable d’agression sexuelle sur mineur, il fantasme sur les personnes en couches-culottes

Un homme de 48 ans a été condamné à cinq ans de prison pour avoir agressé le fils d’amis.


L’homme est entré libre au palais de justice. Il en est sorti menotté par une escorte

Après 15 ans d’amitié, ce couple du Val d’Oise a découvert la part d’ombre de celui appelé « tonton » par les enfants. Un jour de novembre 2013, le fils du couple, 8 ans, se confie à son grand frère.

Depuis un certain temps, il est victime d’attouchements sexuels de la part de ce proche de 42 ans. L’homme aurait fait visionner un film pornographique au petit garçon, en lui demandant de reproduire les gestes, dans la chambre où ils dormaient tous les deux.

D’autres épisodes sont mis au jour par l’enquête, notamment une scène de fellation. En perquisitionnant le domicile du prévenu, qui vit toujours chez ses parents, à Bury, les enquêteurs retrouvent plus de 52 000 images pornographiques.

Avec une particularité : la plupart mettent en scène des adultes et enfants, en couches, dans des postures sexuelles. Il faut dire que l’homme a une obsession bien particulière pour les couches-culottes.

Lui-même dort avec, depuis des années. Il en collectionne aussi. Des protections usagées seront retrouvées dans sa voiture et ses placards. «  C’est l’innocence et la sécurité. Ça me fait un cocon, j’ai l’impression que rien ne peut m’arriver  », explique-t-il.

« Pas un mot pour la victime »

Mais aimer les couches n’est pas un délit, comme l’a fait remarquer son avocate, Catherine Cleuet. Ce qu’on reprochait à cet homme, ce sont bien les faits d’agressions sexuelles, plus difficiles à prouver dans la mesure où il ne les admet pas. Tout au plus, il reconnaît avoir visionné un film pornographique en présence de la victime, une fois et l’avoir forcé à mettre des couches, plusieurs fois.

«  Une erreur d’appréciation  », juge-t-il. «  L’expertise psychiatrique vous évalue pourtant d’une intelligence supérieure à la moyenne  », renchérit la procureure.

Le reste, il le nie, sans vraiment réussir à expliquer pourquoi l’enfant aurait menti. Dans les auditions, les propos de ce dernier sont clairs et constants, particulièrement précis. «  On note des mots du registre des adultes, et pas ceux que les enfants utilisent  », lui fait remarquer la présidente du tribunal. Les experts évaluent la personnalité de ce technicien au chômage comme «  immature et perverse  ».

Durant l’enquête, il racontera avoir été lui-même victime d’un viol, adolescent, dans une cave à Creil. Des faits remis en cause par les experts qui l’ont évalué.

Le parquet a requis cinq ans de prison.

«  Il n’a pas un mot pour la victime. On ne remarque aucune évolution dans son discours, malgré presque cinq ans d’instruction. La victime n’aura pas les réponses aujourd’hui et va devoir se construire seul  ».

Les juges ont suivi ces réquisitions. Venu libre, Emmanuel Delafontaine n’avait jamais fait de prison dans cette affaire. Une escorte l’a accompagné dans sa cellule, dès la sortie de l’audience.

Source : courrier-picard.fr

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