Bruay-la-Buissière | Douze ans de réclusion criminelle pour le père incestueux

La Cour d’assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer juge depuis jeudi un jeune père Bruaysien de 34 ans pour des faits de viol sur sa fille. Ce vendredi, l’homme a été reconnu coupable et condamné à douze ans de réclusion criminelle.

Ce vendredi, B. P. a été condamné à douze ans de réclusion criminelle, il a interdiction de rentrer en contact avec la victime. Il a dix jours pour faire appel.
Ce vendredi, B. P. a été condamné à douze ans de réclusion criminelle, il a interdiction de rentrer en contact avec la victime. Il a dix jours pour faire appel.

Il a beau avoir exprimé remords, regrets ou culpabilité lors de son procès, B. P. est un homme face à ses responsabilités, « pas un petit garçon qui a fait des bêtises », souligne la présidente.
Et s’il a fait profil bas ces deux derniers jours, les faits restent les faits : hier, ce père de famille bruaysien a été condamné à douze ans de réclusion criminelle, sans période de sûreté.

Arrivé libre aux Assises, il est reparti entre deux policiers. Direction la prison. La Cour est convaincue qu’il a, entre 2008 et 2012, violé à de maintes reprises Aline*, la fille de sa compagne qu’il avait reconnue administrativement.

La première fois à 13 ans, puis entre ses 16 et presque 18 ans, au cours d’une « relation de couple » qu’il s’était visiblement inventée.

Pour l’exemple

Pour l’avocat général, ce sont des actes de « trahison, d’aliénation et une intrusion à la fois physique et psychologique, sur la victime. Il a choisi de commettre ces viols. » Et ce, sans abolition du discernement ni autre potentielle circonstance atténuante. Mais bien parce qu’il y avait chez cet homme une défaillance morale et un manque d’empathie qu’il aurait dû surmonter.

Ce dernier avait requis 13 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sureté de 6 ans et demi. Pour l’exemple. Pour montrer « que dans notre société, l’inceste est un interdit fondamental ».
Et la loi, le dernier rempart contre l’immoralité. La Cour l’a presque totalement suivi.

Ces viols à répétition ont brisé de multiples vies. Celles de la victime, d’abord. Grand absente du procès (parce qu’elle a donné naissance mercredi) elle était sans cesse au cœur des débats. Aline était une bonne élève au lycée. La deuxième de sa classe. Mais à partir du moment où elle s’est confiée aux policiers, un mois avant sa majorité, ses résultats ont chuté.
Au bac sciences médico-sociales, elle ne s’est présentée qu’à quelques épreuves. Et, finalement, « a tout arrêté » selon son avocate.

Sans parler de son développement affectif, largement entravé par l’enfer qu’elle a subi. Sur les rares clichés projetés hier à l’audience, cette gamine frêle a les épaules rentrées. Elle se tient près de sa famille et de son père, lors du mariage de ses parents. Effarant tableau, quand on en connaît les coulisses.

Des doutes, encore

Terne et discrète, elle avait « une double personnalité » comme lâche sa meilleure amie de lycée, persuadée qu’au milieu des déclarations se glissent quelques mensonges. L’intéressée n’aura pas pu répondre. Et il reste des zones d’ombre entre les feuilles du dossier, notamment sur la mère d’Aline. Comment a-t-elle pu ne rien remarquer ? Comment peut-elle justifier que son propre compagnon, à la suite d’une dispute, aille dormir pendant des mois dans le lit de sa fille de 16 ans ? Ses réponses auront été incomplètes et frustrantes.

Entre les lignes des dépositions des uns et des autres il y a toujours, en filigrane, un manque de repères évident. Un repère, B. P. en était pourtant un pour Aline. Une figure partenelle pour celle qui n’a jamais connu son géniteur. « Qui lui devait confiance et protection », répète encore l’avocat général.

Aujourd’hui, la culpabilité a changé de camp. Et chacun va devoir se reconstruire sur des cendres encore tièdes.

* Prénom d’emprunt. 

Source : http://www.lavoixdunord.fr/

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