Brive-la-Gaillarde | Un directeur de centre équestre écroué pour «viol sur mineur»

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7 femmes ont déjà porté plainte pour des faits de nature sexuelle
Le gérant d’un centre équestre de Brive-la-Gaillarde a été mis en examen et placé en détention provisoire pour viol et agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, a annoncé jeudi 9 mars le parquet.

L‘homme âgé de 39 ans avait été interpellé mardi, après les plaintes de sept femmes pour des faits de nature sexuelle commis entre 2004 et 2018, «à l’époque où elles étaient membres du club ou y accomplissaient une formation», a détaillé la procureure Émilie Abrantes dans un communiqué.

Le mis en cause, «inconnu des services judiciaires», a contesté les faits durant sa garde à vue.

Il a été mis en examen pour «viol sur mineur de moins de 15 ans», «agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité», «agression sexuelle par personne abusant de l’autorité qui lui confère ses fonctions» et «harcèlement sexuel», et placé en détention provisoire.

 

Vingt-quatre heures après le placement en détention provisoire du gérant du centre équestre l’Eperon des Crêtes pour viols et agressions sexuelles sur mineurs, l’enquête se poursuit pour tenter de réunir de nouveaux témoignages. L’homme nie les faits et ses proches ne croient pas à sa culpabilité.

Au centre équestre l’Éperon des Crêtes, sur les hauteurs de Brive, en Corrèze, la vie semble s’écouler comme d’habitude.

Les cours se poursuivent normalement pour la centaine de cavaliers que compte cet établissement réputé.

Ce lieu est pourtant, depuis le jeudi 9 mars 2023, au cœur d’une affaire retentissante et grave : son gérant et propriétaire, un homme de 39 ans, a été placé en détention provisoire, à la suite du dépôt de plainte de sept femmes.

Elles l’accusent de viols et d’attouchements sexuels, alors qu’elles étaient mineures.

Les faits se seraient déroulés entre 2004 et 2018, lors de formations.

Vingt-quatre heures après la médiatisation de ces accusations, les moniteurs et les stagiaires du centre sont abasourdis.

Ils ne croient pas à la culpabilité de leur patron.

Pas plus que la compagne d’Alexandre qui vit à ses côtés depuis 2 ans :

Je n’y crois absolument pas. C’est une affaire qui est complètement surréaliste. Alexandre est dévoué pour son entreprise, pour ses clients et pour son entourage.

Et d’évoquer un homme qui « travaille 14 heures par jour », après avoir repris l’entreprise de son père, décédé alors qu’il était encore jeune.

Pour elle, ce gérant n’aurait pas pris le risque de mettre son entreprise en péril :

« C’est un passionné. Il se lève cheval, il mange cheval, il dort cheval. Il veut que sa boutique tourne et il se bat tous les jours pour ça »

Le gérant conteste les accusations

Placé en garde à vue le 7 mars dernier, le gérant du centre équestre a finalement été placé en détention provisoire à Tulle, hier.

Présumé innocent et jusqu’alors inconnu des services judiciaires, il conteste l’intégralité de ces accusations.

Selon son avocate, il a fait appel de l’ordonnance de placement en détention provisoire.

Ses proches et ses collègues évoquent la “vague MeToo” ou “une possible jalousie”.

L’Éperon des Crêtes est en effet l’un des plus importants centres du Limousin.

Des accusations tardives qui s’expliquent

De leur côté, les sept plaignantes décrivent des faits sexuels, des viols et des attouchements qui se seraient déroulés entre 2004 et 2018, alors que certaines d’entre-elles n’avaient que 12 ou 13 ans.

L’une d’elle, hors caméra, avoue “son soulagement d’avoir enfin été écoutée et crue après tant d’années de silence”.

Des accusations tardives, mais qui peuvent être fréquentes chez les victimes de violences, comme l’explique la psychologue, Catherine Boisseau :

Le fait de lever le secret dans lequel elles sont arrivées, à un moment donné, parce que ce secret devient trop lourd à porter et trop empoisonnant.

Catherine Boisseau, psychologue et directrice de France victimes 87

Selon cette spécialiste, également présidente de l’association France victimes 87, ce secret, lié à la “mémoire traumatique”, peut prendre différentes formes et handicaper la vie des victimes.

La parole est donc un moyen de se libérer.

Pendant ce temps, en Corrèze, les investigations se poursuivent pour entendre d’autres témoins et tenter de faire la lumière sur cette affaire qui ébranle le milieu équestre briviste.

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