Bretagne | Accusé de viols sur mineurs, le « gourou » remis en liberté

Condamné à dix ans de prison pour des viols et des agressions de mineures en réunion, un septuagénaire a fait appel et n’a toujours pas été définitivement jugé. Il en est aujourd’hui à près de six années de détention provisoire.

La cour d’appel de Rennes a dû ordonner, hier, sa mise en liberté, un tel délai ne pouvant être considéré comme « raisonnable ».

Dans ses établissements associatifs de l’« Université de la nature et de l’écologie de la relation », Gabriel L. proposait des stages et ateliers dont les adeptes se livraient à des pratiques sexuelles de groupe inspirées du tantrisme, une méthode orientale d’initiation érotique.

Jusqu’au jour où des parents, venus en stage en compagnie de leur fille de 14 ans, ont déposé plainte, à Nantes, contre l’animateur pour le viol de l’adolescente lors d’une séance collective.

Interpellé début 2011 en Espagne, alors qu’il revenait d’Amérique centrale où il possède des « universités », l’homme a été mis en examen pour viols et agressions sexuelles (notamment sur mineurs) en réunion, corruption et abus de faiblesse, et placé en détention en avril.

« Gourou et prédateur pervers »

En janvier 2014, il a été condamné pour ces faits à 10 années de réclusion criminelle par la cour d’assises de Nantes. Toujours incarcéré, il a saisi la cour d’appel de Rennes d’une demande de mise en liberté. Sa place est en prison, a considéré l’avocat général.

« C’est un gourou dangereux, un prédateur pervers et manipulateur », a-t-il dit en dénonçant son emprise sur les adhérents et la « dérive sectaire » de ses « universités implantées partout dans le monde ».

Pour le ministère public, il s’agit de « stages d’approfondissement de ses perversions » qui lui permettent d’avoir des relations sexuelles avec des très jeunes femmes, et aussi d’en « vivre très bien, à raison d’un coût de 3.000 à 5.000 € » de participation aux stages.

La liberté à 77 ans

Pour la défense,

« ses réseaux, ses universités ont cessé d’exister depuis six ans, et un contrôle judiciaire sous bracelet électronique, avec une garantie financière, devraient suffire » sans qu’il soit besoin de le maintenir en détention.
« Le ministère public a exagéré sur tout », a conclu le détenu.
« Je parle de la vie, pas d’autre chose. Je ne suis pas à la recherche d’un pouvoir quelconque sur les uns ou les autres… »
S’il a retrouvé la liberté à 77 ans, Gabriel L. devra attendre son procès en appel en respectant les contraintes de son contrôle judiciaire : résidence dans l’Essonne avec interdiction de sortir du département, et pointage chaque semaine au commissariat.

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