Bram | Prison avec sursis pour le couple accusé de pédopornographie et corruption de mineur

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L’échange de vidéos de viols de bébés n’a pas inquiété les autorités judiciaires
Ce mercredi 9 avril 2025, deux hommes de 34 ans ont été jugés devant le tribunal correctionnel de Carcassonne pour répondre de leur attirance envers les adolescents, via des captations, des détentions et des diffusions d’images à caractère pornographique.

Placés sous contrôle judiciaire depuis le 24 juin 2020, c’est libres que deux Bucco-Rhodaniens ont été jugés devant le tribunal de Carcassonne, ce mercredi 9 avril 2025.

Âgés de 34 ans, Clément et Kévin avaient à répondre de la “captation en vue de sa diffusion d’images à caractère pornographique de mineur”, de la “détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique”, de la “diffusion de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique en utilisant un réseau de communications électroniques”, mais aussi de “sévice de nature sexuelle envers un animal domestique, apprivoisé ou captif” et de “corruption de mineur de 15 ans”.

Les faits reprochés courent du 29 mars 2019 au 22 juin 2020, à Marseille dans les Bouches-du-Rhône, et à Bram dans l’Aude.

Concubins, les deux prévenus étaient aussi en couple avec un transsexuel, quand celui-ci s’est rendu à la gendarmerie après la découverte de vidéos zoophiles et pédopornographiques sur le compte Telegram d’un de ses compagnons, où l’on voit notamment le chien de Kévin lui léchant le sexe après qu’il se soit masturbé.

On aperçoit ce même berger allemand faire également des va-et-vient sur un adolescent.

L’un des deux prévenus est même filmé alors qu’il commet des actes sexuels sur un jeune de 15 ans.

L’exploitation de ce compte Telegram mettra aussi en évidence de nombreux échanges de vidéos entre les prévenus, avec des actes de pénétration imposés à de jeunes enfants, voire des bébés

Je ne voyais pas trop la différence entre eux et moi

En garde à vue, les prévenus n’ont pas caché avoir une attirance pour les adolescents, ni avoir “des relations régulières et consenties” avec certains d’entre eux…

Devant le tribunal, Kévin et Clément ont reconnu les faits.

“Les vidéos, je les ai reçues sur Telegram. Une partie m’a été envoyée par Clément… Ça m’arrivait aussi de filmer mes ébats avec des ados, et je les lui transmettais. À l’époque, je ne voyais pas trop la différence entre eux et moi !”, a déclaré Kévin.

De sa personnalité, on apprend qu’il souffre de bipolarité pour laquelle il est suivi. Il présente aussi une paraphilie de type éphébophilie. À savoir qu’il a une attirance pour les adolescents.

Aujourd’hui, il est investi dans une démarche de soins.

Devant le tribunal, Clément a expliqué avoir téléchargé les vidéos via des groupes Telegram :

“Je reconnais que c’était inapproprié et malsain. Oui, il y a eu des relations sadomasochistes avec des ados… J’ai conscience d’avoir causé beaucoup de souffrances à des êtres innocents, mais ce que j’ai fait est irréversible !”

Lors de ses relations avec l’adolescent qui l’appelait papa, il l’appelait mon fils. Comme Kévin, Clément habitait Marseille au début de la prévention, avant de déménager dans l’Aude à Bram, “suite à des agressions”.

Sur le plan psychiatrique, lui aussi souffre de paraphilie complexe. Il est attiré par les adolescents, mais aussi les enfants. Il est conscient des déviances qui l’affectent et se fait soigner.

L’homme qui est kinésithérapeute dit regretter les actes commis : “Je suis rempli de remords”.

Aucun viol ni agression sexuelle ne sont poursuivis dans cette affaire

Au ministère public, sa représentante a rappelé qu’aucun viol, ni agression sexuelle, ne sont poursuivis dans cette affaire, avant de pointer du doigt les prévenus

“Qui cherchaient le contrôle pour prendre l’ascendant sur les mineurs. On est bien loin de l’acte de bienveillance, avec aucune limite…”

La peine de quatre ans prison avec un mandat de dépôt différé a ainsi été requise pour les deux, ainsi qu’un suivi sociojudiciaire de dix ans et une interdiction de travailler avec des mineurs, et de détenir un animal.

Pour la défense des deux prévenus, Mes Emilie Boyer et Quentin Poirot-Seynaeve ont dénoncé des réquisitions lourdes :

“Quel intérêt il y a de les placer en détention, après les avoir placé sous contrôle judiciaire il y a cinq ans !”

À l’issue de son délibéré, le tribunal a finalement condamné Clément et Kévin à quatre et trois ans de prison avec sursis, assortis d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans avec une injonction de soin et une obligation de travailler.

Toute activité avec des mineurs leur est désormais interdite, et ils ont l’interdiction de détenir un animal durant cinq ans. Leur inscription au fichier national des délinquants sexuels a également été ordonnée.

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