Mehun | Reconnu coupable de viols incestueux, Patrick Girard écope de 18 ans de prison

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La jeune fille tombera enceinte deux fois…
Viols incestueux sur fond de satanisme. Patrick Girard et Sabine ont fait vivre l’enfer pendant 7 ans à une jeune fille de 12 ans, qui s’était laissée convaincre que l’apocalypse était proche et que le seul moyen de sauver le monde était de subir les viols répétés de son père.

Un couple du Cher jugé pour viols incestueux et complicité sur fond de satanisme.

Un homme de 62 ans et son épouse de 40 ans sont accusés, devant la cour criminelle du Cher, de viols incestueux et complicité de viols incestueux sur une mineur de moins de 15 ans.

Le père, Patick Girard, âgé à l’époque de 54 ans, aurait dit à sa fille âgée alors de 12 ans :

“Il faut que tu m’aides à sauver le monde sinon on va tous devenir des poissons”.

Et pour sauver le monde, il aurait exigé d’elle un rapport sexuel. Pour accréditer sa thsaèse de la transformation probable des humains en poisson aux yeux de son enfant, il lui fait croire, dans une mise en scène, que des écailles poussent sur son ventre…

Pendant sept ans, de ses douze à ses dix-neuf ans, la jeune fille aurait régulièrement été violée par son père. Mais pour lui, sa fille était “consentante” de tout ce qu’il a pu lui faire subir, il avance même qu’elle aurait abusé de lui lorsqu’il était ivre.

Satanisme et inceste, c’est ce mélange que la cour criminelle du Cher jugeait depuis lundi 14 décembre et ce, jusqu’à mercredi, jour du verdict. Alors que Patick Girard, aujourd’hui âgé de 62 ans, est accusé de viol incestueux sur mineur de moins de 15 ans par ascendant, la belle-mère de la victime, Sabine Girard (Géhin), âgée de 40 ans, est également jugée. Elle est la seconde épouse du sexagénaire et est accusée de complicité de viols incestueux commis sur un mineur de 15 ans par un ascendant.

Les faits se sont déroulés dans le Cher (*) entre 2012 et 2018.

A la barre, lundi matin, le témoignage de la victime, âgée de 21 ans, digne sous ses cheveux bruns et sa gorge nouée au début de son récit, glace le sang.

Avec l’aide du président de la cour criminelle, elle essaie, sur toutes ces années, de compter, dans une régularité métronomique, les “rites” de viol que son père lui aurait imposé plus de deux mille fois… Sa belle-mère est accusée d’une dizaine d’actes pédophiles.

Des viols qui se produisent 4 à 5 fois par semaine.

Conditionnée, elle a cru pendant des années que son père possédait des pouvoirs surnaturels, pour pratiquer ce qu’il appelle, la magie noire et la magie blanche. Derrière sa vitre en plastique, dans le box des détenus, l’homme marche à petits pas dans le couloir qui le mène de sa geôle jusqu’à sa chaise.

Il explique croire en Dieu, avoir contacté un ange, que le diable est une légende dès lors qu’il fait peur à sa fille avec.

Issue d’un premier mariage, la victime vit chez sa mère. Son père lui demande de venir vivre chez lui alors qu’elle a 12 ans. Pour forcer sa mère à la laisser venir, il lui demande de dénoncer de fausses violences physiques de la part de son beau-père. Elle se rend à la gendarmerie, témoigne, mais ne porte jamais plainte.

La jeune fille, qui n’a pas souhaité solliciter de huis clos pour ce procès, témoigne que, une fois chez lui :

“La première semaine se passe très bien. J’avais tout ce que je voulais”.

Puis, le premier soir de la semaine suivante, tout bascule. Les attouchements sexuels débutent ainsi que la première fellation.

La victime confie :

“Je me sentais comme investie d’une mission”.

Car à 12 ans, les écailles de poissons sur le ventre, les photos de Jésus avec des anges, cette croix que son père l’oblige à porter autour de son cou, la fin du monde si elle refuse tout rapport sexuel, elle y croit.

La jeune fille raconte :

“Il m’a allongé sur le lit (…), il a essayé de me pénétrer sans y parvenir. Pendant trois mois, il n’y parviendra pas, je me contractais tellement. Il me disait que si je ne me laissais pas faire, Dieu allait me punir et me tuer”. “Puis, il m’a obligé à lui faire une fellation”.

N’arrivant pas à pénétrer sa jeune fille, Patrick Girard va demander l’aide de sa femme Sabine. Cette dernière ira d’elle même dispenser des conseils à sa belle-fille, afin qu’elle se détende.

Conseils qui porteront leur fruits puisque les premiers viols débuteront peu de temps après. 

Le calvaire dure sept ans.

Les détails sont sordides.

Elle raconte encore :

“A la demande de mon père, ma belle-mère participait. Puis un jour, il m’a demandé d’avoir un enfant de lui pour chasser les mauvais esprits”.

Elle est enceinte une première fois de son père mais une fausse couche à quatre mois et demi met fin à cette première grossesse.

Il y en aura une deuxième qui arrivera à terme, une petite fille naîtra que sa mère, à la barre, considérait au début :

“Comme sa sœur, c’était la fille de mon père.”

Cette petite fille, aujourd’hui âgée de 4 ans et demi, accuse un retard mental en raison du fait qu’elle est née d’un inceste. Placée, l’expert médical mandaté par la justice a diagnostiqué une taille anormale de vagin pour son jeune âge. Lorsque cette enfant vivait avec son père, ce dernier lui donnait son bain. Aujourd’hui, elle s’arrache les cheveux lorsqu’elle doit être baignée…

L’accusé, en ce début de lundi après-midi, appelé à réagir aux témoignages de sa fille, explique clairement qu’il éprouvait de “l’attirance” pour elle, “son corps, sa beauté.” Il parle même de “couple”, il dit avoir voulu “rompre”, avec elle.

Le président de la cour criminelle lui rappelle que c’est sa fille, qu’elle était mineure et que c’est interdit.

Plus tôt, la jeune fille va jusqu’au bout de son témoignage.

“Mon père m’a demandé en mariage. Il avait même acheté l’alliance, j’ai dit que je l’avais perdu mais je l’avais jeté dans les toilettes”.

Elle fugue pendant un mois et demi. A son retour, la jeune victime sera séquestrée selon les propos de sa belle-mère Sabine.

“Mais il avait menacé de tuer ma fille et mon concubin si je ne revenais pas”.

Elle trouve suffisamment de courage pour partir définitivement et dénoncer les faits le 15 décembre 2018.

Nous apprendrons que Patrick Girard faisait des vidéos et des photos des viols qu’il commettait. Autant de preuves qu’il accumulait pour attester du consentement de sa jeune fille. Des vidéos qu’il n’hésitera pas à retourner afin que les prises soient bonnes et lui conviennent…

Dépourvu du sentiment de culpabilité, Patrick Girard tient la ligne de conduite du consentement et ne démord pas du fait que sa fille abusait de lui.

L’avocate de la défense plaide pour sa cliente :

“Pour Patrick Girard, la seule responsable est sa fille qui le contraignait à des relations sexuelles ! Il n’est que la victime d’une fillette perverse, manipulatrice et menteuse !”

 

Le 15 décembre 2020 :

Mardi matin, la cour criminelle était suspendue aux témoignages des deux fillettes du couple.

C’est un moment suspendu aux petites voix de deux fillettes âgées de 10 et 13 ans qu’a vécu la cour criminelle du Cher, lors de la reprise des débats, pour cette deuxième journée du procès.

Les deux fillettes sont nées de la deuxième union de l’accusé. Et, dans la salle d’audience, d’un coup, chacun a pu mesurer toute la difficulté d’une justice impressionnante, avec ses codes vestimentaires et son langage haut perché, face à la fragilité de deux enfants dont les parents sont assis, derrière une vitre de protection, encadrés par leurs escortes et placés en détention provisoire depuis 2019. Pendant sa détention, Patrick Girard enverra une lettre à sa sœur pour lui confier que sa fille lui manquait sexuellement.

Palpable surtout, cette difficulté du président de la cour criminelle à recueillir, oralement (c’est la procédure), les témoignages des deux fillettes, consignés dans les procès verbaux de leurs auditions, par les gendarmes. Mais les témoignages, à la barre, ont tourné court et surtout, vrillé la gorge de la cour criminelle.

Lundi, elle avait cru atteindre, dans les débats, le sommet de l’ignoble quand la victime était venue témoigner à la barre.

Aujourd’hui âgée de 21 ans, issue du premier mariage de l’accusé, elle aurait subi pendant sept ans, de ses douze jusqu’à ses dix-neuf ans, des rapports sexuels contraints, avec son père, près de deux mille fois selon son décompte.

Des rapports sexuels destinés, lui faisait-il croire, à sauver le monde dont les humains, sinon, risquaient de se transformer en poissons…

Il l’a forcé à accoucher d’un enfant de lui à l’âge de 15 ans, « pour chasser les esprits », il lui avait même fait une demande en mariage.

En plus d’avoir mis en fond d’écran de sa tablette, un gros plan du sexe de sa fille dont il aurait abusé pendant de longues années, l’accusé aurait aussi montré des photos de sa fille dénudée, à ses autres filles… Avec toute la pudeur et la retenue des deux fillettes, c’est ce que les oreilles de la cour criminelle ont bien entendu.

Moment suspendu enfin, que l’audition difficile de ces deux fillettes, aujourd’hui en familles d’accueil, chacune de leur côté. Elles gardent en tête, comme le dira l’une d’elles, après une question du président de la cour criminelle, plus de « mauvais souvenirs » que de bons.

Mais surtout, plus de silence initimidé et de cassures en elles dont la cour a pu mesurer l’étendue. Aucun acte incestueux sur leurs deux filles n’est reproché aux accusés.

 

Le 16 décembre 2020 :

Ils ont été condamnés respectivement à dix-huit ans de réclusion criminelle et huit ans de prison. Conformément aux réquisitions du parquet.

Après trois jours de débats, les magistrats de la cour criminelle du Cher ont tranché ce mercredi.

Le couple accusé de viols incestueux (lui) et complicité de viols incestueux (elle) sur une mineure de moins de 15 ans (la fille de l’accusé) a été reconnu coupable.

La cour a suivi les réquisitions du parquet en condamnant l’homme de 62 ans, à 18 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté de neuf ans.

Et son épouse, une femme de 40 ans, à huit ans de prison (la réclusion criminelle concerne les peines les plus longues).

À leur sortie de détention, ils devront tous les deux se soumettre à un suivi sociojudiciaire durant quinze ans pour lui et de sept ans pour elle.

Voilà pour les peines prononcées ce mercredi en tout début d’après-midi. Dans la matinée, les avocats des deux accusés s’étaient évertués à défendre leurs clients respectifs.

Le conseil de la quadragénaire, Me Bénédicte Lartichaux a longuement évoqué « l’absence de recul » de sa cliente « crédule et influençable » et l’« emprise morale exercée par son conjoint », arguant que la complice vivait « avec les mêmes craintes que la victime ».

Des argument que la cour a balayé au moment du verdict.

« Elle a commis des actes positifs en connaissance de cause et bénéficiait du libre arbitre nécessaire pour faire un choix ».

En effet, Sabine Girard, imposait des attouchements sexuels à sa jeune belle-fille afin de faciliter les pénétrations de son époux et a même pratiqué des cunnilingus à titre de préliminaires.

Concernant le sexagénaire, Me Dominique Lacroix a insisté sur « l’importance de l’avant » car :

« Avant ses 54 ans, l’accusé n’a jamais fait parler de lui. Il menait une vie normale, y compris sur le plan sexuel ».

Puis l’avocat a utilisé l’image de « la bombe nucléaire » qui a explosé et souligne que « tous les courts-circuits qui auraient pu l’en empêcher ont été défaillants ».

En le condamnant à dix-huit ans de prison, la cour a indiqué vouloir :

« Lui donner la mesure de la gravité de ses agissements ».

Des agissements qui se sont étalés dans le temps, puisqu’ils ont duré plus de six ans. Une période durant laquelle le père de famille a violé régulièrement sa fille, invoquant des arguments sataniques et faisant participer sa compagne. Une enfant est même né des suites de cette relation incestueuse.

Comme l’a souligné l’avocat général, Karim Mohamed, au cours de cette longue période, la jeune fille alors âgé de 12 à 19 ans :

 « N’était plus propriétaire de son corps mais conditionnée à vivre quotidiennement cette horreur ».

Pour les parties civiles (la victime, son enfant de quatre ans et demi et sa mère), Me Béatrice Bouillaguet avait avancé, mardi :

« Rarement, dans ma vie professionnelle, je n’ai eu un dossier aussi noir. Nous avons dépassé l’entendement à une vitesse supersonique ».

Elle avait ajouté que, dans ce procès, il y avait :

« Un violeur, une complice et une victime de viol. Les choses doivent être claires ».

Les deux condamnés disposent de dix jours pour faire appel.

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