Bourges | 4 ans de prison pour des viols requalifié en agressions sexuelles

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Les faits, au départ, de nature criminelle, ont été requalifiés en acte délictuel
Il est venu en scooter, avec un sac à dos, à l’audience du tribunal correctionnel de Bourges, ce lundi.

Il est reparti, quelques heures plus tard, sous escorte policière, direction la maison d’arrêt du Bordiot, à Bourges, pour y purger une peine de quatre ans de prison, avec mandat de dépôt, pour agression sexuelle imposée à une mineure de moins de 15 ans.

Le tribunal correctionnel l’a également condamné à sept ans de suivi sociojudiciaire, à deux ans de peine en cas de violation de ce suivi, à une interdiction d’entrer en contact avec la victime, à une interdiction définitive d’exercer des activités en contact avec des mineurs, à une inscription au fichier des délinquants sexuels et à 5.000 euros de dommages et intérêts et 1.200 euros de frais de justice.

Une condamnation conforme en tout point aux réquisitions de Lydie Samour, la vice-procureure de la République de Bourges.

Maman pugnace

Depuis août 2015, cette maman pugnace du Cher se bat pour que l’auteur présumé (*) d’agressions sexuelles sur sa fillette, alors âgée de 9 ans, soit reconnu coupable.

C’est ce qu’elle a dit, lundi, avec détermination, au tribunal correctionnel de Bourges tandis qu’à la barre, celui qui fut son ex-conjoint devait s’expliquer sur ces faits commis sur sa belle-fille qui la considérait comme son père.

L’homme de 43 ans murmurait plus qu’il ne parlait.

La présidente, Sylvie Barucco, devait lui arracher les mots et lui rappeler qu’il était moins timide lorsqu’il abusait de la fillette.

Alors qu’il avait obtenu un droit de garde des enfants de son ex-conjointe, la justice lui reproche d’en avoir profité pour mettre régulièrement un doigt dans l’anus et dans le sexe de la jeune fille quand ils étaient sur le canapé ou dans son lit.

L’enfant réagissait vivement, en pleurant, lorsque sa mère la laissait à son ex-beau-père.

Des réactions qui ont incité la maman à dénoncer les faits.

Une première enquête a été suivie d’un non-lieu.

Mais l’acharnement de la mère débouche sur l’ouverture d’une information judiciaire.

Les faits, au départ, de nature criminelle, ont été requalifiés en acte délictuel, devant le tribunal correctionnel de Bourges, lundi après-midi.

Aucun mot

Au cours de l’audience, le quadragénaire était toujours aussi peu bavard pour reconnaître les faits.

En 1998, une cour d’assises l’avait condamné à six ans de réclusion pour viol sur mineur.

Me Ludivine Lamoure, l’avocate de la maman, a souligné l’absence d’empathie du prévenu :

« Il n’a eu aucun mot pour la petite fille qui se reconstruit petit à petit et qui n’est pas venue car elle a envie de passer à autre chose »

L’avocate de la défense, Me Léa Vaz de Azévédo, a surtout mis en avant la reconnaissance des faits par le quadragénaire.

Au terme de sa plaidoirie, elle a sollicité la clémence du tribunal.

Qui ne lui a pas accordé.

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