Marseille | Un homme impliqué dans des réseaux d’adoption jugé pour des viols sur mineurs

L’accusé est poursuivi pour des viols commis sur six enfants entre juillet 2009 et décembre 2012. Il avait sympathisé avec de nombreuses familles ou femmes seules ayant eu recours à l’adoption, dont certaines lui avaient confié leur enfant.


L’accusé reconnaît une tendance pédophile, apparue, selon lui entre 18 et 20 ans et dont il affirme vouloir guérir. Photo d’illustration
AFP/Jeff Pachoud

Un homme de 37 ans, impliqué dans des réseaux de parents adoptants, comparaît lundi devant la cour d’assises des mineurs des Bouches-du-Rhône pour des viols commis sur 15 enfants et sur sa sœur.

Des faits qui remonteraient, dans ce dernier cas, à 20 ans. Son père, un ex-professeur de l’université Aix-Marseille, âgé de 70 ans, comparaît libre à ses côtés, sa fille l’accusant également de l’avoir violée il y a trente ans.

Détenu depuis quatre ans, le fils, commercial en informatique, a avoué des agressions sexuelles sur deux fillettes âgées de 6 et 8 ans, mais conteste l’ensemble des autres accusations, évoquant une cabale ourdie contre lui par les parents des victimes présumées qui, affirme-t-il, se connaissaient tous.

Il est poursuivi pour des viols commis sur six enfants entre juillet 2009 et décembre 2012 et pour des agressions sexuelles concernant neuf autres garçons et filles alors âgés de 2 à 12 ans. Les faits dont l’accuse sa sœur, auraient été commis entre 1994 et 1997.

L’accusé reconnaît une tendance pédophile

Intervenant sur un forum internet ayant pour thème l’adoption, l’accusé avait sympathisé avec de nombreuses familles ou femmes seules ayant eu recours à l’adoption internationale. Les enfants ayant dénoncé ces agressions sont nés en Haïti, au Vietnam, au Laos, au Togo… Célibataire, il avait lui-même déposé des dossiers d’adoption dans les Alpes-de-Haute-Provence et l’Hérault, mais les procédures n’avaient pas été conduites à leur terme.

L’accusé reconnaît une tendance pédophile, apparue, selon lui entre 18 et 20 ans et dont il affirme vouloir guérir. Il avait ainsi évoqué devant le juge d’instruction “une pulsion qu'[il] n’arrive pas à analyser, à contrôler, à prévoir, à refréner”: “ça arrive d’un coup… je ne prémédite pas. Dix secondes avant, je ne sais pas encore ce que je vais faire.” 

Des témoins l’ont décrit comme ayant un bon contact avec les enfants et se rendant disponible auprès de mères de famille vivant seules. Certaines lui avaient confié leurs enfants à l’occasion de vacances ou, pour l’une d’elles, durant une hospitalisation. Les faits rapportés par certains enfants se seraient déroulés lors de jeux. “Il y a des faits d’atteintes sexuelles qui ne sont pas contestés et pour lesquels le travail psychologique entrepris en détention sera un début de réponse pour les victimes”, assure son avocat Me Julien Pinelli qui conteste “tout caractère de prédateur sexuel”.

Une plainte de sa sœur

L’avocat souhaite que la cour d’assises visionne les auditions des enfants réalisées par les services d’enquête, estimant que leurs réponses “ont parfois été induites”. Les psychologues ayant expertisé les jeunes plaignants ont écarté toute tendance à la fabulation.

L’accusé avait été mis en cause par sa sœur qui, en 2008, alors âgée de 25 ans, avait déposé plainte contre lui, évoquant des violences sexuelles subies entre l’âge de 10 et 15 ans. Deux ans plus tard, la jeune femme, ingénieur, accusait son père de l’avoir également violée depuis l’âge de 4 ou 5 ans. Les deux dossiers ont été joints.

Si le fils a admis des attouchements mutuels qualifiés de “jeux d’enfants”, les deux hommes, tout comme la mère de famille, estiment que la jeune fille pourrait être victime de “faux souvenirs induits” par un thérapeute qu’ils décrivent comme un manipulateur mythomane.

“C’est un quasi-gourou, il l’a “endiabolisée”, assure Me Philippe Bruzzo, l’avocat du père qui plaidera son acquittement. Les débats se tiendront à huis clos et le verdict est attendu le 21 mars. 

Source : lexpress.fr

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