Boos | Un professeur de musique aurait abusé de trois élèves

Correctionnelle. Un professeur de musique dans un collège près de Rouen est poursuivi devant le tribunal de Rouen pour des atteintes et attouchements sexuels sur trois élèves entre 2010 et 2013.

Les victimes souhaitent que le procès se tienne à huis clos.

Il le sera donc très vraisemblablement.

« Nous allons le demander au regard de la nature des faits, à savoir des atteintes et attouchements sexuels », éclaire Me Stéphanie Audra-Moisson, leur avocate.

Ce sont deux des trois mineurs qui ont dénoncé les faits auprès de la principale de leur collège Masséot-Abaquesne à Boos, au sud-est de l’agglomération rouennaise, explique le conseil rouennais.

Le prévenu ? Un professeur de musique, âgé aujourd’hui de 46 ans, qui a enseigné dans cet établissement scolaire.

Il a été suspendu de ses fonctions par sa hiérarchie après ces dénonciations.

Deux collégiens de 11 ans qui se trouvaient en classe de 6e étaient en sortie scolaire à Dieppe le 17 et 18 juin 2013.

« Lors du couchage le 17 au soir, l’enseignant a eu des gestes déplacés envers mes deux jeunes clients, poursuit Me Audra-Moisson.

C’est quelques jours après la sortie que les deux enfants en ont fait part à la direction de l’établissement.

De nombreux élèves ont alors été entendus par les forces de l’ordre pour savoir s’il n’y avait pas d’autres victimes.

Mon troisième client, qui était un peu plus âgé, s’est alors manifesté quelque temps plus tard ».

Pour ce troisième garçon âgé de « 15 à 16 ans » à l’époque, il dit avoir été victime de trois faits :

« Deux sur le lieu de scolarité quand il était en 3e le 28 juin 2010 et une autre fois quand il était en seconde courant 2012 », précise l’avocate rouennaise.

Les faits reprochés ?

« Une main sur la cuisse qui remonte sous le short », « la main sur le sexe par-dessus le pantalon », il aurait aussi fait « des propositions », précise l’avocate des parties civiles.

Selon Me Audra-Moisson, l’enseignant

« A reconnu une partie des faits en garde à vue puis les a totalement niés au cours de l’instruction ».

Me Éric Harm, l’avocat de la défense dément :

« Mon client a toujours nié ce qu’on lui reprochait, que cela soit en garde à vue ou pendant l’instruction. Deux jeunes gens ont prétendu un geste qui a toujours été nié depuis le début par mon client », insiste le conseil parisien.

Les avocats des deux parties s’accordent à dire que l’enseignant était très apprécié de tout le monde, des parents des enseignants et des enfants.

« Nous avons reçu une centaine d’attestations spontanées notamment de parents d’élèves », abonde Me Harm.

« Mon client, en tant que professeur de musique, est un personnage atypique avec une certaine sensibilité, surtout lorsque l’on enseigne dans un collège de banlieue », décrit la défense.

Y aurait-il eu un contentieux entre cet enseignant et certains de ses élèves parties civiles qui éclairerait la thèse de la défense ?

Cette question sera notamment posée aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Rouen.

Suzelle GAUBE

Source : Paris-Normandie

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