Blois | Il viol la sœur adolescente de son ex-copine

 

Étrange procès que celui de ce jeune homme accusé d’agression sexuelle sur une adolescente. Ni le prévenu ni la plaignante n’étaient présents à l’audience.

Tribunal correctionnel de Blois

Les affaires d’agressions sexuelles sont difficiles à juger quand l’accusé conteste les faits et qu’aucune preuve tangible ne vient étayer l’accusation.

La situation est encore plus compliquée quand ni la victime ni l’agresseur présumés ne sont présents à l’audience.

Le dossier, évoqué ce mardi, concernait un jeune homme d’une vingtaine d’années demeurant dans une commune de la vallée du Cher.

En septembre 2012, il fait l’objet d’une plainte émanant des parents d’une jeune fille de 16 ans qui l’accuse d’agression sexuelle.

L’adolescente est la jeune sœur de son ex-petite amie.

Entre 2008 et 2011, période de sa liaison avec la sœur aînée, le jeune garçon aurait profité de sa présence au domicile familial durant les week-ends pour abuser de la jeune fille.

Plusieurs mois après la rupture entre le garçon et sa sœur aînée, l’adolescente s’est confiée à un ami qui lui a conseillé de tout dévoiler à ses parents.

Ce que la jeune fille a fait sous forme de lettre.

Elle a ensuite expliqué aux gendarmes que le garçon qui se comportait dans un premier temps comme un grand frère est devenu beaucoup plus insistant, réclamant des baisers sur la bouche.

Puis il l’aurait à plusieurs reprises rejointe dans sa chambre pour lui imposer des attouchements et des tentatives de pénétration.

Devant le juge d’instruction, elle dénonce les mêmes faits, mais de façon parfois différente notamment en ce qui concerne les lieux où se seraient produites les agressions (cuisine, piscine…).

L’expertise gynécologique n’a été d’aucune utilité car, entre la date supposée des faits et leur révélation, la jeune plaignante a eu des relations sexuelles consenties.

Interrogé par les enquêteurs et le magistrat instructeur, le jeune homme a réfuté les accusations et demandé une confrontation.

Des témoins affirment l’avoir vu dans la chambre de la plaignante.

Le prévenu a reconnu avoir couché sur un matelas près du lit de la petite sœur après s’être fâché avec sa copine.

Il s’avère qu’après sa séparation avec la sœur aînée de la jeune fille, le jeune homme est resté en bons termes avec cette dernière.

Les deux jeunes gens ont continué à communiquer régulièrement.

Le garçon a également été visé par la plainte d’une amie de l’adolescente, mais la procédure s’est soldée par un non-lieu car l’agression sexuelle reprochée était en réalité un acte consenti.

Les deux experts qui ont examiné la jeune fille ont conclu à l’existence d’un traumatisme provoqué par des agressions sexuelles.

Tandis que le psychologue et le psychiatre qui ont rencontré le jeune garçon ont exclu l’existence de traits de perversité et ont cru à l’authenticité de son discours.

 

Relaxe au bénéfice du doute

L’avocate de l’adolescente, Me Delphine Bossard-Brégeon, déplore l’absence du jeune homme à la barre et évoque les conséquences de cette affaire sur la vie quotidienne de la jeune fille.

Même arguments développés du côté du ministère public : le substitut Christian Magret décrit une adolescente affectée moralement et psychiquement débordée, sujette à des crises d’angoisse et des troubles alimentaires.

Quant aux échanges entretenus par SMS et sur Facebook avec le jeune homme, puis à la révélation tardive des faits, le magistrat y voit le signe d’une « confusion des sentiments », mais en aucun cas « un acquiescement » aux demandes du garçon.

Le représentant du parquet requiert une peine d’avertissement de huit mois de prison avec sursis.

Au retour de sa délibération, le tribunal a relaxé le jeune homme au bénéfice du doute

Source: La Nouvelle République

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