Blois | Condamné pour agression sexuelle sur sa petite-fille par alliance

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« Le risque de récidive ne peut être exclu »
Après quatre heures de débat, un homme de 76 ans a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur sa petite-fille par alliance et détention d’images pédopornographiques. Il a été condamné à trois ans de prison ferme. Son avocat va faire appel.

trois ans de prison ferme pour des agressions sexuelles sur sa petite-fille

Le septuagénaire a nié l’agression sexuelle sur sa petite-fille mais a reconnu la détention d’images pédopornographiques.

Tribunal correctionnel de Blois

Un chef de prévention reconnu, l’autre nié et un nouveau procès à venir.

Pendant les quatre heures de débat, le tribunal a questionné les « pulsions » et les gestes d’un septuagénaire, originaire d’une commune du Val de Loire, jugé selon la comparution immédiate, lundi 7 août 2023.

Ce dernier est accusé d’agression sexuelle sur sa petite-fille par alliance et de détention d’images pédopornographiques.

Que s’est-il passé dans sa maison pendant les vacances scolaires entre 2014 et 2015, lorsqu’il accueillait l’enfant ? Lui a-t-il « touché la poitrine, les fesses, les cuisses » dans le bureau et « le sexe », une fois dans le salon, comme l’a dénoncé la victime, alors âgée de 9 à 10 ans et accompagnée par sa mère lors du dépôt de plainte en 2016 ?

 « Je ne l’ai jamais touchée. Elle était sur la chaise et regardait des dessins animés sur l’ordinateur, moi j’étais dans mon fauteuil. J’avais fait du mal à une petite fille, je l’ai compris après ma détention », souffle-t-il, à la barre.

« J’essaie de me soigner, je ne suis plus dangereux »

Ses déclarations renvoient à sa condamnation pour viol en 2001 devant la cour d’assises du Loir-et-Cher, pour des faits en 1984.

Avant une peine en 2008 pour détention d’images pédopornographiques.

« Depuis que j’ai 15 ans, j’ai été attiré par les petites filles. J’essaie de me soigner, je ne suis plus dangereux »

« Êtes-vous pédophile ? », interroge la présidente, Julie Rouvet.

« Oui et ça me soulage de le dire. »

La plainte de 2016 pour agression sexuelle « classée sans suite, à tort », admet le vice-procureur, Jean Demattéis, sera rouverte à la lumière des découvertes sur le matériel informatique du prévenu.

Une saisie en 2018 et des perquisitions deux ans plus tard ont remonté la trace de 1 447 images pédopornographiques, effacées ou rendues presque invisibles par des logiciels de cryptage, regardées « le soir, seul, dans son bureau ».

« C’est une échappatoire, ça me calmait. Ça a été une addiction, mais ça ne me manque plus. J’ai arrêté en 2020 »

raconte-t-il, dans sa veste grise et son polo bleu.

Le prévenu reste cependant « inconstant dans le contrôle de ses pulsions pédophiles » et « le risque de récidive ne peut être exclu », a prévenu l’expert psychiatrique.

Face aux dénégations du retraité, le vice-procureur maintient que les faits d’agression sexuelle « sont constitués » au vu d’« un faisceau d’indices ».

Il requiert quatre ans de prison, dont deux assortis d’un sursis probatoire renforcé.

La relaxe partielle demandée en défense

L’avocat de la défense a insisté sur « l’honnêteté » de son client.

« Il dit avoir honte, il sait ce qu’il a fait et surtout pas fait », a rendu compte Me Christophe Carpe, du barreau d’Orléans, soulignant « l’absence à l’audience » de la plaignante.

« Mon client a fait tous les soins demandés, la maison d’arrêt casserait la dynamique. »

Il a plaidé la relaxe sur l’agression sexuelle puis « un sursis probatoire renforcé » pour la détention d’images pédopornographiques.

Le tribunal a finalement condamné le pédocriminel à cinq ans d’emprisonnement, avec un mandat de dépôt à délai différé, dont deux ans assortis d’un sursis probatoire renforcé pendant trois ans.

Il devra poursuivre ses soins, aura interdiction de paraître dans les lieux fréquentés par des mineurs et d’entrer en contact avec ces derniers.

Aussitôt, l’avocat de la défense a annoncé son intention d’interjeter appel.

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