Besançon | Quinze ans de réclusion pour le violeur récidiviste
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 25/03/2017
- 00:00
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MAJ 25/03/17
« Si, comme il a été requis, vous le condamnez à 15 ans de prison, il sortira dans 4 ou 5 ans avec la préventive. Que fera-t-on de lui ensuite ? » Avocate de la défense, Me Agathe Henriet résume parfaitement l’enjeu du verdict attendu par son client. Violeur récidiviste , barricadé depuis trois jours dans un mutisme de bon aloi .
Déficience mentale ? Edwige Roux-Morizot, l’avocate générale, balaie l’argument,
« il conduit, il travaille, se sert d’un ordinateur… » Elle peint remarquablement « la chronique de viols annoncés ».
Ceux de la nièce de l’accusé, et les agressions sexuelles sur la fillette d’un couple ami. Toutes les parties sont d’accord, et le disent plus ou moins fort : les contextes socio-familiaux sont désastreux.
D’abord il y a la mère de l’accusé, grand-mère d’une victime,
« sa parole récitée comme une leçon par tous ».
Les frères et sœurs de l’accusé, rangés derrière la mère affirment l’innocence de leur frère, malgré quatre condamnations pour viols et agressions sexuelles. Une sœur a donc accepté de l’héberger. La famille de l’autre petite victime n’est pas épargnée.
« Les parents ont livré leurs enfants au loup » affirme Edwige Roux-Morizot.
Examens gynécologiques, impitoyables pour le viol, imprécis pour les attouchements. Forcément. Reste les insomnies, l’énurésie, les déclarations des fillettes, la mise en garde de l’institutrice…
Une certitude, est un faisceau de présomptions de culpabilité.
« Le viol d’un enfant est une violence impensable »,
Me Nicole Rigoulot dans une plaidoirie très didactique explique les conséquences à venir.
« Le traumatisme revient toujours, parfois très longtemps après, à l’adolescence, lors d’une grossesse… » L’avocate générale renchérit, « c’est une bombe à fragmentation lancée dans le corps des enfants. Elle explosera à un moment donné ».
Reste une autre bombe, cet accusé qui aurait dû retourner chez sa mère à sa sortie de prison. Elle s’en est débarrassée.
« La chambre d’ami, avec ses canapés et ses coussins, appartient à ses 16 chats. Elle l’a répété avec aplomb à la Cour : elle préfère ses chats à ses enfants » souligne Me Valérie Tronchet, partie civile.
Alors cette mère à chats a signé un faux certificat d’hébergement.
L’accusé a erré chez des amis de novembre 2013 à juillet 2014, où ses agressions sexuelles sont repérées, il part chez sa sœur. Et recommence.
« Auriez-vous confié vos enfants à quelqu’un condamné par une cour d’Assises pour viols sur mineurs ? » La défense interroge les jurés. « Durant 7 mois il s’est contenu » fait remarquer Me Henriet.
Durant sept mois, l’une est l’autre des familles profitent des services qu’il rend, travaux de jardin, bricolage, accompagner les enfants à l’école, puis à Vital’Et, au parc…
« Les circonstances l’ont fait passer à l’acte ».
Aujourd’hui, la défense demande, pour son client muet, « une peine qui soigne ». 15 ans de réclusion criminelle, ça ne soigne pas. 15 ans avec 10 ans de suivi judiciaire, et 5 années supplémentaire s’il n’est pas respecté ça rassure un moment.
Source: L’Est Républicain
Besançon | Viols sur mineurs, l’accusé joue les benêts.
Il a violé sa nièce et la fillette d’un ami, en juillet 2014. Ce récidiviste du viol et de l’agression sexuelle nie, ou dit avoir oublié, ou pas compris. Mais il ne dupe personne. Il encourt la perpétuité.
51 ans, ventripotent, cou épais, cheveux gris, regard amorphe, il encourt la perpétuité.
L’homme doit répondre du viol de sa nièce alors âgée de 6 ans, et d’agression sexuelle sur la fille d’un ami.
Elle avait 6 ans elle aussi.
C’est un récidiviste.
Sorti de prison en novembre 2013, il avait purgé une peine de 2012 pour avoir violé sa propre fille et la fille de sa compagne.
Et était alors sous le coup d’un suivi socio-judiciaire durant 5 ans, avec interdiction d’entrer en contact avec des enfants.
Automne 2013, il est donc hébergé chez un ami.
Il en est viré en juillet 2014 parce qu’il a été surpris en train de regarder un film pornographique aux côtés de la fillette de la maison, pantalon de pyjama baissé.
« Vous n’en faites pas un peu trop ? »
Il trouve alors refuge dans l’appartement de sa sœur.
Elle est en voyage à Londres chez le père de ses quatre enfants et rentre fin juillet avec les petits.
Le 14 août, elle dépose plainte : sa fille lui explique que « tonton lui a fait mal à la zézette ».
Les examens au CHU confirment une rupture de l’hymen.
Le « tonton » est incarcéré le 28 août.
Ce même jour, plainte est déposée par le couple qui l’a hébergé quelques semaines plus tôt.
Lui nie l’agression et le viol.
Il affirme aussi qu’en 1997, il avait été condamné pour rien ; c’était pourtant pour agression sexuelle (déjà en récidive).
L’ombre d’un petit garçon plane sur la salle d’audience.
Sans précision.
Le prédateur joue les benêts, répond par monosyllabes.
Ne comprends pas, ne se souvient de rien, même pas de la durée de son mariage, ni du suicide par défenestration de son père quand il avait 11 ans et surtout pas des faits, de l’ordinateur plein de films pornographiques et de jeux pour inviter les enfants à venir sur ses genoux.
Ce mutisme de circonstance surprend ceux qui le connaissent, et cesse dès sa sortie de la salle d’audience.
Il se veut victime de la maladie, de la débilité, des calomnies susceptibles de tenir à distance la réalité de sa bestialité.
« Vous n’en faites pas un peu trop ? » interroge le président Plantier.
Sa mère, « 72 ans, retraitée des PTT », le soutient.
« Il a eu une méningite à 6 mois, il est fragile. »
Un QI de 65, estime l’expert psychologue, mais il a son permis, un CAP, peut lire et écrire, vivre normalement, un peu au ralenti, certes.
La mère a signé un faux certificat d’hébergement et envoyé le loup chez ses petits-enfants.
« Chez moi, avec mon mari et mes chats, c’était pas possible. »
Elle le drape dans l’innocence.
« Tout ça, c’est pour des questions d’argent, tout le monde se sert de lui. »
Acculée face à sa responsabilité, elle tranche :
« J’aime mieux mes chats que mes enfants, ils me font moins de mal ».
Des enfants aux ordres, pourtant, tous ont balayé d’un revers les condamnations précédentes.
La petite victime est venue faire face à ce violeur, dans un huis clos légitime.
Elle n’habite plus aujourd’hui avec sa maman.
Les quatre enfants ont été placés par les services sociaux le 13 mars dernier.
« Suite à cette affaire » assure-t-elle. Deux ans et demi après les faits ?
La mère de l’autre fillette a cherché ses mots hier pour expliquer comment elle avait pu héberger un violeur et ne pas tenir compte des mises en garde de l’institutrice.
Verdict vendredi
Source: estrepublicain.fr
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