Bergerac | Deux ans de prison pour des agressions sexuelles

Le témoignage d’une amie de la famille, mère d’une enfant de 10 ans, a incité la fille du prévenu à sortir du silence

Le tribunal correctionnel de Bergerac, où le quinquagénaire était jugé ce mardi. Daniel Bozec

Cheveux frisottés, moustache tombante, bras croisés sur son ventre, les jambes un peu écartées : mardi 24 septembre, le prévenu est resté de marbre pendant son audience devant le tribunal correctionnel de Bergerac.

« Je ne sais pas, j’ai rien fait » furent les réponses quasi systématiques qu’il a opposées aux questions du président Gilles Fonrouge.

Il était accusé de deux agressions sexuelles sur mineures : sur sa fille aujourd’hui majeure, et sur une amie de la famille âgée de 10 ans au moment des faits.

Tout a débuté lors du réveillon de la Saint-Sylvestre 2018, chez cet habitant d’une commune aux confins du Bergeracois et de la vallée de l’Isle.

L’enfant, âgée de 10 ans, était venue avec sa mère, une amie de la famille. Un court moment, elle s’est retrouvée seule avec l’homme, puis est revenue, livide. Elle s’en est ouverte à sa mère, expliquant que le maître des lieux l’avait caressée. La maman s’est confiée auprès de la fille du prévenu, âgée de 30 ans, qui a répondu, en pleurs : « Oh non, pas encore. »

Deux plaintes ont été déposées : par la mère de la victime et par la trentenaire.

Celle-ci s’était toujours tue mais, lorsqu’elle était mineure, de neuf à 12 ans, a elle aussi eu à subir les gestes déplacés de son père.

« Un complot »Rapidement, une information judiciaire a été ouverte et l’homme a été placé en détention provisoire. Lors de cette enquête, des faits anciens sont remontés à la surface : sa demi-sœur a assuré qu’il l’avait violée dans les années 1970.

Des faits que lui a aussi reprochés une nièce, dans les années 1980, avec plainte à l’appui. Mais l’affaire avait été classée sans suite.

Ces faits étant prescrits ou classés, le prévenu n’a jamais dévié de position, niant la totalité des accusations, et disant que ces dénonciations étaient « un complot », sans toutefois en révéler le contenu, les auteurs et le but.

C’est un homme de 58 ans peu coopératif et dans le déni le plus total qui a été condamné à quatre ans de prison, dont deux en sursis avec une mise à l’épreuve de deux ans.

Il devra se soigner et ne pourra avoir une quelconque activité en lien avec un mineur.

Il devra par ailleurs verser 5 000 euros à sa fille, 1 000 euros à l’enfant agressée lors du réveillon et 2 500 euros à sa mère, représentante légale.

Source : sudouest.fr

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