Bellerive-sur-Allier | Un homme, soupçonné d’avoir tenté d’enlever des enfants chez eux la nuit, interpellé

Un individu, âgé de 35 ans et sans antécédent judiciaire, a été appréhendé par les forces de l’ordre mardi à Bellerive-sur-Allier (Allier), révèle ce jeudi Le Parisien. Confondu par son ADN, le suspect aurait tenté d’enlever au moins une fillette à son domicile, en 2015.

afp

Ce mardi 16 juillet pourrait bien avoir marqué la fin d’une traque longue de plusieurs années pour les enquêteurs de la police judiciaire de Clermont-Ferrand et de l’office central de répression de la violence aux personnes (OCRVP).

Car l’homme qui a été interpellé ce jour-là pourrait bien être celui qu’ils recherchent activement depuis 2015, comme le révèle le site du Parisien ce jeudi.

Interpellé et placé en garde à vue, le suspect a en effet été confondu par son ADN, ce qui a conduit à sa mise en examen au tribunal de grande instance de Cusset ce jeudi pour tentative de viol, enlèvement de mineur de 15 ans, violation de domicile et tentatives de violation de domicile.

Retour à la nuit du 30 juin au 1er juillet 2015 : aux alentours de 3h du matin, dans la commune de Bellerive-sur-Allier (Allier), un homme escalade une échelle et s’introduit, par la fenêtre ouverte, dans la chambre d’une fillette de 5 ans, qu’il enroule dans sa couverture puis qu’il jette par la fenêtre avant de descendre à son tour.

L’enfant, victime d’un hématome à la tête, se réveille et hurle.

L’homme prend alors peur et s’enfuit, point de départ de toute cette enquête.

Depuis, cet individu, âgé de 35 ans et sans antécédent judiciaire, aurait été impliqué dans cinq autre affaires du même type, toutes dans la même commune (où il réside), entre juillet 2015 et juin 2019.

La dernière en date, une nouvelle tentative de violation de domicile, a eu lieu le 30 juin de cette année.

Elle a directement abouti à son arrestation puisque ce sont de récents témoignages, consécutifs à cette affaire, et un prélèvement génétique qui ont permis aux enquêteurs d’arriver jusqu’à lui, puis de constater que son ADN correspondait à celui relevé lors de la tentative d’enlèvement de 2015.

La justice a notamment retenu contre lui une tentative de viol.

Source : lci.fr

Actualisation du 21/07/19 : Sofia et sa fille Marie (*) avaient été visées en février par le «prédateur à l’échelle» interpellé cette semaine et mis en cause dans plusieurs affaires. Son arrestation est un soulagement à Bellerive-sur-Allier.

Comme toute la commune de Bellerive-sur-Allier (Allier), Sofia* « respire désormais mieux ».

Jeudi matin, la jeune femme a appris l’arrestation de David A., le « prédateur à l’échelle ».

Un homme de 34 ans suspecté d’au moins cinq tentatives d’enlèvements sur des fillettes de la commune depuis 2015.

Parmi ses cibles, Marie*, la fille de Sofia, alors âgée de cinq ans.

« Je pense qu’il l’avait repérée à l’école, souligne la jeune femme.

Après qu’il a tenté de rentrer chez nous, j’ai appris par la maîtresse de ma fille qu’au moins une autre des fillettes qu’il a tenté d’enlever était dans la même école que Marie. »

Un établissement situé à moins de 600 m du domicile de David A.

La fillette qui avait été enlevée en 2015 avant d’être jetée par la fenêtre par le suspect habitait, elle aussi, à quelques centaines mètres du suspect.

Elle avait été légèrement blessée.

Marie a eu plus de chance.

En février dernier, vers 18h30, Sofia remarque qu’une caisse en bois remplie de sable a disparu de son jardin.

Préoccupé, son compagnon file à la cave, craignant un cambriolage.

« En passant la tête par la porte, il a vu un homme sur une échelle, qui tentait d’entrer chez nous par une fenêtre, raconte Sofia.

Quand ce dernier a remarqué mon compagnon, il a sauté de l’échelle et pris la fuite par le jardin de notre voisin. »

David A. avait sûrement été attiré à cette fenêtre par un plaid « Minnie Mouse », accroché par Sofia pour faire plaisir à sa fille.

« Il a dû croire que c’était la chambre de la petite, souffle la maman.

On a eu vraiment très peur.

Cela a été perturbant car la caisse en bois a été retrouvée sous une de nos fenêtres.

Il est visiblement monté dessus pour nous observer… »

Rapidement, la famille comprend qu’elle n’a pas affaire à un cambrioleur.

Dans les heures qui suivent l’intrusion, la police technique mobilise de gros moyens pour relever des empreintes sur l’échelle ou la fenêtre.

Des enquêteurs parisiens de l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) descendent dans l’Allier pour auditionner le compagnon de Sofia, qui a aperçu l’intrus.

« Ils nous ont rapidement dit que ça ne ressemblait pas à une tentative de vol, confie Sofia.

Ils ne voulaient pas nous dire grand-chose, mais nous ont demandé de rester prudents avec la petite. »

En effet, depuis plusieurs mois déjà, les enquêteurs de l’OCRVP traquent, avec leurs collègues de la police judiciaire de Clermont-Ferrand, un homme au profil inquiétant.

« Il y avait une série troublante, avec des faits répétés dans un même quartier, confie le commissaire divisionnaire Philippe Guichard, le patron de l’OCRVP.

Le mode opératoire, avec cette échelle pour passer par la fenêtre, était toujours le même, les cibles aussi. »

Les profilers de l’OCRVP vont alors dresser un portrait du suspect.

Ils ont vite la conviction de chercher un homme en quête d’adrénaline, mais facilement impressionnable.

À chaque fois qu’il a été surpris – même par les simples cris d’une petite fille lors de son premier enlèvement – le suspect a pris la fuite, sans se montrer violent.

« On pensait à un homme en difficulté avec les femmes, pas forcément très à l’aise en société, jamais vraiment sorti de l’adolescence, souffle Philippe Guichard.

On était assez proche… »

Pour retrouver ce suspect, les enquêteurs de l’OCRVP et de la PJ reprennent des dizaines d’affaires locales, souvent insignifiantes, parfois de simples mains courantes.

Finalement, il y a quelques semaines, un policier tombe sur un dossier en apparence anecdotique.

Un début de cambriolage dans un jardin.

Rien de sérieux, juste l’acte d’un homme un peu paumé et relâché après un sermon.

Il s’agit de David A.

L’OCRVP enquête sur le jeune homme et est convaincu de tenir un suspect crédible.

Il est placé en garde à vue mardi matin.

Son ADN, analysé en urgence, correspond avec celui relevé en 2015 sur la première fillette.

« Un soulagement, souffle Sofia.

Il y avait une vraie inquiétude de savoir cet homme en liberté.

C’est rassurant de savoir qu’il est en prison… »

Les enquêteurs vont désormais tenter de savoir si David A. a pu sévir ailleurs que dans sa commune.

(*) les prénoms ont été changés

Source : Le Parisien

 

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