Belfort | 6 ans de prison pour le beau-père condamné pour agression sexuelle incestueuse
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 20/01/2023
- 15:23
Aux alentours de 4 heures du matin, la jeune fille se lève pour aller aux toilettes. Quelques secondes plus tard, le conjoint de sa mère depuis près de deux ans la suit. Il la contraint alors à se rendre dans la salle de bains, avant de la sommer de se déshabiller.
Apeurée, la victime s’exécute, et se voit plaquée contre la baignoire par son beau-père.
Il avouera avoir pénétré la victime de force avec ses doigts. La collégienne a également indiqué qu’il lui a léché le sexe, ce qu’il niera, avant d’essayer d’y insérer son pénis.
Dès le lendemain, l’adolescente préviendra sa mère de ce qui lui est arrivé. Elles porteront plainte immédiatement, et des traces d’érosion ont été constatées en haut des cuisses.
La jeune fille est décrite comme réservée, vulnérable.
Sa mère, effondrée, a pris la parole pour évoquer le lien qui unissait ses trois enfants et son compagnon. Elle évoquait notamment son incompréhension vis-à-vis de cet évènement :
« Il a toujours dit à ma fille que personne ne pouvait la toucher si elle n’était pas consentante ».
Un geste que son ex-conjoint ne comprend pas lui-même.
Le président du tribunal, à plusieurs reprises, lui a demandé d’expliquer son geste. Question à laquelle il ne fournira de réponse, se contentant de dire qu’il ne sait pas ce qui s’est passé.
« Tout est allé trop vite, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça ».
L’avocat du prévenu, Me Julien Robin, s’est appuyé sur l’enfance difficile du prévenu, qui compte 35 frères et sœurs. Il admettra, sans que cela n’ait de dimension incestueuse, avoir été victime de viol à l’âge de neuf ans :
« J’ai été victime, mais ça n’a pas de sens ce que j’ai fait ».
Si la mère de la victime a affirmé que son ex-conjoint consommait très régulièrement alcool et stupéfiants, les analyses l’ont prouvé sobre au moment des faits.
Âgé de 33 ans, le prévenu sortait tout juste de prison, après 5 ans de détention. En 2017, il se trouvait en possession de 1,2 kg cocaïne. Trois autres mentions apparaissent sur son casier judiciaire. Pour autant, l’expertise psychiatrique a jugé que le prévenu n’avait pas un « profil pédophile ». Il a plutôt des phases, et un manque d’empathie.
Il a d’ailleurs réclamé un face-à-face avec sa victime, car selon lui, elle le dénigrait.
La jeune femme a également dénoncé des messages perturbants, par exemple :
« Soit tu es mon ennemie, soit tu es ma soumise pendant un mois », messages qui n’ont cependant pas été retrouvés.
Le procureur Xavier Allam considère ce message comme une demande directe à l’enfant de devenir son objet sexuel. Chose à laquelle il répond :
« Elle ne pourra jamais être mon objet sexuel, elle ne m’attire pas ».
Le tribunal a tranché pour six ans d’emprisonnement, dont un an de sursis probatoire pendant 24 mois, l’interdiction de contacter la famille pendant cinq ans et pendant dix ans, de travailler avec des mineurs.
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