Melun | Le gendarme pédophile croyait séduire une adolescente de 14 ans sur internet

oui

Pédocriminel En liberté

Pas de prison pour ce militaire pourtant reconnu coupable…
Un gendarme de Provins a été condamné pour des propositions sexuelles qu’il croyait faire à une adolescente de 14 ans, sur les réseaux sociaux. Il s’agissait en fait d’un piège.

Coup double pour le Collectif Truly qui, depuis l’Outre-mer, s’est fait une redoutable réputation de traqueurs de pédophiles, en leur tendant des pièges sur les réseaux sociaux. Après une prise précédente et qui concernait un agent d’accueil du collège de Saint-Fargeau-Ponthierry lequel sera jugé en juillet prochain, c’est, cette fois, un gendarme de Provins qui s’est fait attraper en août dernier. Il avait été immédiatement suspendu de ses fonctions.

Agé de 59 ans, tout juste retraité, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Melun, en Seine-et-Marne, le lundi 16 janvier 2023.

Avec un casier jusqu’à présent vierge, il devait répondre de propositions sexuelles sur mineure de moins de 15 ans et d’envoi de photos à caractère pornographique, par un moyen de communication électronique. Des faits commis en 2022, du 13 mars au 24 août, date de sa mise en cause.

Piteusement, il raconte comment il s’est avoir en tombant sur l’avatar de Manon, 14 ans, jeune correspondante virtuelle. La lecture édifiante et méthodique des propos du militaire, récemment retraité, telle que les rapporte le magistrat, ne laisse aucun doute sur leur intention.

Au cours des nombreux échanges successifs entre l’adolescente et l’homme d’âge mûr, aucune provocation, ni sollicitation de la part de la fausse correspondante, derrière laquelle se cachent les hameçonneurs. Au départ, de simples conversations ingénues : il suffit d’attendre que les inquiétantes pulsions se manifestent. Et elles ne tardent pas !

Le téléphone du quinquagénaire en garde la mémoire et son exploitation est éloquente. Les messages, lus méthodiquement à l’audience, sont très explicites. Tout autant que les photos de lui-même, envoyées par le prévenu, en postures plus qu’équivoques.

A leur énumération, le prévenu semble en pleine confusion. Il explique qu’il n’a, dans sa vie, aucun antécédent pédophile et, derrière lui, une carrière irréprochable de 38 ans de gendarmerie.

“Mon travail, c’était tout pour moi ” , assure-t-il. Comme pour se trouver une justification, il fait état de problèmes de couple, d’endettement chronique et aussi d’angoisses de nouveau retraité…

Malgré tout, le président du tribunal cherche à comprendre :

” Quand on lit vos conversations, ça fait froid dans le dos. Vous êtes tombé dans un piège, mais quel intérêt aviez-vous à entretenir une conversation avec une gamine de 14 ans ?”

Aucune réponse ne vient.

“Vous étiez gendarme, c’était votre métier, vous connaissiez les risques ?”

A la barre, l’individu se tasse de plus en plus et plaide “une vraie connerie” . Dans les supports informatiques saisis à son domicile, les enquêteurs ont retrouvé également de nombreuses photos à caractère sexuel.

Le procureur a réclamé 18 mois de prison dont 12 avec sursis.

Les juges tranchent finalement pour 12 mois de sursis probatoire durant 2 ans, l’obligation de soins psychologiques, l’interdiction d’exercer une activité en lien avec des mineurs et l’inscription au fichier des délinquants sexuels.

Source(s):