Bar-le-Duc | Pédocriminel en liberté ! Un professeur pédocriminel récidive

Une adolescente était consentante dans sa relation avec son ex-enseignant. Mais le tribunal a estimé que le professeur avait « autorité sur la victime » au moment des faits, entre juillet et novembre 2019. Les magistrats barisiens l’ont condamné à douze mois de prison avec sursis.

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Attention Danger Pédocriminel en liberté !Grand

C’est un dossier très sensible qui s’est invité ce mardi au tribunal correctionnel de Bar-le-Duc. Un professeur de 53 ans, Thomas*, était poursuivi pour

« atteinte sexuelle sur un mineur de plus de 15 ans commise par une personne abusant de l’autorité de sa fonction ».

La victime, Sylvie*, était absente, contrairement à ses parents qui ont sollicité un huis clos. Le tribunal en a décidé autrement.

La relation amoureuse est dévoilée lorsque Sylvie envoie par erreur un SMS à son père. En fait le message est destiné à Thomas, qui se rend dans la soirée chez les parents de l’adolescente, à leur demande.

Il leur livre son histoire avant de se rendre au commissariat, le 17 novembre 2019, pour tout raconter. Le père porte plainte deux jours plus tard.

« Pour moi, ce n’était pas une relation malsaine »

En préambule à un voyage scolaire, Thomas a donné son numéro de portable à ses élèves. Il répond facilement à leurs questions sur les préparatifs. Sylvie en fait partie. Après le séjour, elle lui fait part de son « bonheur », le complimente, par SMS. Elle vient aussi de plus en plus le voir à la fin des cours. Les conversations deviennent personnelles.

« Elle se confiait à moi, m’exprimait son mal-être. J’estimais faire de mon mieux pour la rassurer. »

Thomas attend la fin de l’année scolaire pour accepter un premier rendez-vous, chez lui.

« Je lui ai dit que j’avais des sentiments pour lui, il m’a embrassé »,

décrit Sylvie dans une audition.

« Nous étions terriblement intimidés », conforte Thomas.

Les relations sexuelles viennent lors du deuxième rendez-vous, pendant cinq mois.

« À partir du moment où elle n’était plus mon élève, c’était différent. Pour moi, ce n’était pas une relation malsaine. »

« Une ligne rouge a été franchie »

À la barre, les parents de Sylvie expliquent le soulagement de leur fille dès le secret levé.

« Elle m’a dit qu’elle l’aimait, qu’elle était consentante, qu’elle assumait tout. Mais au bout de quelques jours, elle a tourné la page. »

Ces derniers n’arrivent toujours pas à comprendre « l’inconscience » de ce professeur par rapport à son autorité.

Un professeur présenté par une vingtaine de collègues comme « réservé, attentionné, consciencieux, empathique, disponible ».

L’enquête révélera aussi qu’il a eu, par le passé, des relations avec deux autres de ses élèves.

Si on a autorité sur quelqu’un, c’est qu’il y a emprise et dans ce dossier, il n’y en a aucune !

Me Xavier Lignot

Thomas a été suspendu par l’Éducation nationale dès la révélation des faits.

« Il y a une ligne rouge dans l’enseignement qui a été franchie. Il a abusé de ses fonctions de professeur »,

déplore Me Lechaudel, partie civile.

Douze mois avec sursis requis

Dans une longue démonstration, le procureur Olivier Glady a dépeint la chronologie d’une « relation illicite » où « l’autorité de fait du professeur » doit caractériser l’atteinte sexuelle, suggérant ainsi une requalification des faits et des réquisitions à hauteur de douze mois de prison avec sursis.

Une position qui fait bondit Me Lignot. « Mon client, loin d’être un Pygmalion, est-il le professeur de la victime quand les contacts physiques commencent ? La morale est une chose, le droit en est une autre. Si on a autorité sur quelqu’un, c’est qu’il y a emprise et dans ce dossier, il n’y en a aucune ! », lâche-t-il en plaidant une relaxe.

Le tribunal s’appuiera sur les réquisitions du procureur en condamnant Thomas à douze mois de prison avec sursis. Les parents de Sylvie, qui avaient réclamé 2 500 € chacun de préjudice moral, ont été déboutés de leur demande.

Source : estrepublicain.fr

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