Aurillac | Atteinte sexuelle, il se faisait passer pour un directeur de casting

Silencieux, le regard fixe, Laurent* se présente menotté devant le tribunal d’Aurillac. Jeudi dernier, ce dernier était convoqué à la barre pour répondre d’actes de corruption de mineur de moins de 15 ans et d’atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans.

Des faits qui remontent au printemps 2013, lorsque Sophie*, la sœur de Sylvain* signale la disparition de son petit frère.

Ce dernier est âgé de 14 ans au moment des faits. Elle indique le fait que Laurent est passé au domicile familial et qu’il est reparti avec lui.

Les policiers retrouvent sa trace dans un hôtel d’Aurillac. Laurent n’est pas là mais il découvre l’adolescent torse nu sur le lit.

Il se retrouve torse nu sur le lit

L’enquête est alors ouverte. Il en résulte que Laurent se fait passer pour un directeur de casting.

Ainsi, il aborde des jeunes adolescents pour leur soumettre un projet de film. Là, dans cette affaire, il a rencontré Sylvain et son frère à la médiathèque d’Aurillac.

Il se rend alors au domicile familial pour tourner des scènes.

« Vous présentez votre projet de film qui s’intitulerait l’Expert et il se trouve que vous avez prévu de faire une scène d’un père incestueux envers ses enfants ».

Il promet de l’argent aux parents pour ce film.

Il aurait procédé de la même manière avec plusieurs enfants. Il dira même aux familles, pour les rassurer, qu’il a lancé la carrière de Sophie Marceau, Sandrine Bonnaire et qu’il aurait participé au casting du Petit Nicolas.

Interrogé, Sylvain parle d’attouchements : avec des caresses sur le sexe. Il évoque même une fellation demandée par Laurent mais l’adolescent refuse.

Interrogé par les enquêteurs, il avoue s’ennuyer et qu’il a fait cela pour avoir une reconnaissance sociale mais nie les atteintes sexuelles.

Son casier judiciaire fait état de 30 mentions pour vols et filouterie, notamment, dans 22 villes différentes.

Une affaire qui fait froid dans le dos pour l’avocate des frères :

« heureusement que les policiers sont arrivés, car sinon nous aurions pu assister à un viol et nous serions en cour d’assises. Il ne faut pas vous tromper, vous êtes en face d’un prédateur sexuel. Il a montré des films à caractère pornographique pour leur montrer ce qu’était la normalité. Des années plus tard, les adolescents se sentent toujours humiliés. »

L’avocate a demandé 5000 euros pour le préjudice moral pour l’un des frères et 4000 euros pour l’autre.

Pour sa part, le procureur de la république décrit le prévenu comme un chasseur pervers :

« il y a eu une manœuvre d’approche en se faisant passer pour un directeur de casting et un photographe. Ensuite, il y a eu une approche d’endormissement en faisant miroiter tout un tas de choses à ces deux enfants avec notamment un voyage en Thaïlande. Le scénario était bien en place. Je demande 4 ans de prison. »

De son côté, l’avocate du prévenu a insisté sur le fait que son client n’avait été condamné que pour filouterie ou vols dans le passé :

« mais jamais pour atteintes sexuelles et d’un seul coup il passerait à l’acte. On a parlé d’ouvrages à caractère pornographiques mais on a jamais retrouvé la moindre trace, ni de livres, ni de DVD. »

Elle a plaidé une relaxe pour son client.

L’affaire a été mise en délibéré au 25 janvier 2018.

 

*Les prénoms ont été modifiés

Source : Actu.fr

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