Audition de quatre militaires français accusés de viols en Centrafrique
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- 09/12/2015
- 00:00
Les premières auditions de militaires soupçonnés de viols sur mineurs en Centrafrique se déroulent ce mardi.
Quatre militaires français sont entendus ce mardi à Paris dans l’enquête sur des soupçons de viols d’enfants lors d’un déploiement en Centrafrique.
Selon la chaîne i>Télé, un militaire est en garde à vue et les trois autres sont entendus sous le régime de l’audition libre. Il s’agit en tout cas des premières auditions de militaires français dans cette enquête, qui porte sur des accusations de viols commis dans un camp de déplacés entre décembre 2013 et juin 2014 visant 14 soldats français stationnés à Bangui, la capitale centraficaine.
Début juillet, des enquêteurs français se sont rendus en Centrafrique pour interroger 11 enfants se disant victimes d’abus sexuels ainsi que des responsables d’associations et d’ONG (organisations non gouvernementales).
Le soldat placé en garde à vue a été désigné comme pouvant être l’un des agresseurs par une victime, sur présentation de photos.
Pour les trois autres, ils pourraient correspondre à des militaires désignés par leurs surnoms dans les récits des enfants.
Convoqués dans les locaux de la gendarmerie prévôtale chargée d’enquêter sur les crimes et délits commis par des militaires français lors d’opérations extérieures, les quatre soldats appartiennent au 152e régiment d’infanterie de Colmar (Haut-Rhin), a expliqué une source proche de l’enquête.
L’employée de l’Onu (Organisation des nations unies), une Française en poste au Chili, qui a rédigé le premier rapport faisant état de ces accusations, doit être entendue mi-décembre après la levée de son immunité juridictionnelle par l’Organisation, a expliqué une source proche de l’enquête.
Révélé au printemps par le quotidien britannique «The Guardian», son rapport fait état des témoignages de six enfants de 9 à 13 ans, qui dénoncent des abus sexuels commis par des militaires français de l’opération Sangaris, dans le camp de l’aéroport M’Poko à Bangui, entre fin 2013 et mai-juin 2014.
Depuis, d’autres enfants se sont déclarés victimes.
Informé dès juillet 2014, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait saisi la justice française et lancé une enquête interne mais sans dévoiler l’affaire.
Ce silence lui a été reproché lorsque le scandale a éclaté fin avril. Début juin, il a donné son feu vert pour que l’enquête interne de l’armée soit déclassifiée et transmise à la justice.
L’opération française Sangaris, qui n’est pas sous commandement de l’Onu, a été déclenchée en 2013 pour stabiliser la situation en Centrafrique alors en proie au chaos et pour tenter d’enrayer les tueries entre communautés chrétienne et musulmane.
Au plus fort de sa présence elle a compté 2 000 hommes, des effectifs désormais réduits de plus de moitié.
Depuis la révélation de l’affaire, de nouvelles allégations d’abus sexuels, commises cette fois par des casques bleus, ont été transmises à la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca).
Source: http://m.leparisien.fr/
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