Villeneuve-Tolosane | Un multi-récidiviste de 55 ans condamné à 2 ans ferme pour exhibition sexuelle sur mineurs

L’affaire vient d’être jugée devant le tribunal correctionnel mais les faits datent de cet automne. Des exhibitions sexuelles sur une petite fille de 6 ans sur le marché de Villeneuve-Tolosane et sur un petit garçon de 9 ans, chez sa mère, où le prévenu a été accueilli plusieurs semaines.

© LOIC VENANCE : AFP:Archives

Dans le box, Laurent, 55 ans dont le profil judiciaire inquiète autant que les infractions reprochées (1).

Un œil sur le casier judiciaire, le président Didier Suc énumère sept condamnations dont une pour exhibition sexuelle, deux pour agressions sexuelles sur mineur et une pour viol sur mineur…

Crime pour lequel il a été condamné à 12 ans de réclusion et 10 ans de suivi socio-judiciaire.

Il était encore suivi lorsqu’il a commis les faits entre septembre et novembre.

«Pour la petite fille, je n’ai eu aucun geste déplacé.

J’urinais et je me suis retourné pour lui demander ce qu’elle faisait là.

Je connais ses parents et je n’ai jamais eu de problème avec elle».

À propos du petit garçon, cet homme affirme :

«Pour toutes les condamnations, j’ai toujours avoué.

J’avais des pulsions que je ne contrôlais pas.

J’ai un traitement maintenant et ces pulsions ont disparu.

En plus, je n’ai jamais eu d’attirance pour les garçons !

Pourquoi il a inventé ça ?»

Le président l’interroge :

«Vous aviez une relation intime avec sa mère ?».

«Oui, mais je ne lui ai pas parlé de mes condamnations.

Je n’avais pas assez confiance.

Je suis quasi sûr qu’elle le savait car elle a fait des recherches sur moi !»

Le procureur Couderc intervient :

«Vous aviez une interdiction de côtoyer des mineurs dans le cadre de votre suivi socio judiciaire…».

«Je pensais que ça ne visait que les filles !» répond Laurent.

L’avocat qui défend les deux enfants s’insurge.

«Quand on voit son casier judiciaire, c’est horrifiant.

Il y a le florilège complet des infractions sexuelles.

Il ne respecte pas son suivi socio-judiciaire.

Quand on a ce passé, on ne prend pas ce genre de risques.»

Le procureur poursuit :

«La concertation entre les enfants est impossible.

Impossible aussi de donner des éléments aussi précis quand on a 6 et 9 ans.

Il a réponse à tout mais cela ne l’exonère en rien.»

Le magistrat requiert une peine de 18 à 24 mois de prison, avec maintien en détention.

Me Stephanie Boscari s’oppose à ces réquisitions.

« J’avais la désagréable sensation que son casier allait devenir le fil conducteur.

Mais aujourd’hui, ce n’est pas le procès du casier judiciaire de Monsieur !

Ce passé judiciaire abîme fortement ses déclarations mais tout n’est pas clair.

L’expertise du jeune garçon n’a jamais été faite alors qu’on sait qu’il existe des troubles chez cet enfant.

Sa mère a été entendue deux fois car elle a menti la première fois.

Et elle a envoyé des messages au prévenu après le dépôt de sa plainte », argumente l’avocate.

«Et comment se satisfaire d’une expertise réalisée en milieu carcéral en 30 minutes? 

Vous devez l’entendre quand il affirme que ces accusations sont fausses

Resté sourd aux arguments de la défense, le tribunal a retenu la récidive et a condamné le prévenu à 2 ans de prison.

Il devra verser 1 000 € en réparation du préjudice moral de la fillette et 1 € pour le garçon.

(1) Notre édition du 17 novembre

Source : La Dépêche

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