Durant trois jours, les jurés de la cour d’assises ont étudié les arguments pour et contre la culpabilité d’A.H, un Dechynois de 52 ans accusé de viols sur sa belle-fille à peine adolescente, et d’attouchements sur sa nièce de 7 ans. Ils l’ont finalement condamné ce jeudi soir à 13 ans de prison, assortis d’un suivi sociojudiciaire de 5 ans.
« Il inverse les rôles » disait de lui, mercredi matin, un expert psychiatre.
Rappelant au passage les terribles paroles d’A. H. à propos de sa belle-fille :
« Si elle n’était pas tombée enceinte, personne n’aurait rien su… »
Seulement c’est arrivé. Et elle était mineure. Le même qui persiste à dire que :
« C’est elle qui est venue. C’est pas un viol ».
Un homme dont il constate les carences éducatives. Mais qui ne souffre pas de troubles psychologiques et est accessible à une sanction pénale. Expert qui pointe aussi du doigt « le silence de la famille, qui a permis la reproduction des faits ».
« C’est elle qui aurait voulu. Qui peut croire ça ?
Le psychologue qui vient ensuite évoque un être « égocentré », qui ne manifeste pas d’empathie pour ses victimes, et ne se remet pas en cause. Il parle aussi chez lui de « dévoiement complet de la relation entre adulte et mineur ». A. H. possède un faible QI. Mais il est responsable de ses actes.
Côté parties civiles, on leur emboîte le pas. Me Chapon, qui défend les intérêts de la nièce, se dit convaincu qu’elle a bien été victime de ses agissements.
Me Tondelier, pour la mère de celle-ci, demande à ce que la justice aide à leur reconstruction.
Me Audegond, qui intervient pour la belle-fille et son père, rappelle que sa cliente n’a jamais changé de version. Et si elle affirme que les faits ont commencé dès l’âge de 7 ans, il faut la croire. Alors « rendez lui sa dignité ».
Dans ses réquisitions, l’avocate générale rappelle le calvaire subi : les caresses, les viols, l’IVG…
Et, violence ultime, on la traite de menteuse. « C’est elle qui aurait voulu. Qui peut croire ça ? » Idem pour la nièce, pourquoi mentirait-elle ? Elle réclame donc quinze ans de prison contre A. H, assortis d’un suivi sociojudiciaire de sept ans.
Me Rulence, l’avocat d’A. H., balaie d’entrée la thèse du consentement. « Oui, c’est impensable.
Mais il est persuadé que ce qu’il veut, les autres le veulent… ». Il concentre donc son tir sur les incohérences qu’il dit avoir relevées dans les propos de la nièce. Pour cette partie du dossier, il demande la relaxe.
La cour a finalement condamné A. H. à treize ans de prison assortis de cinq ans de suivi sociojudiciaire.