Arbois | Un ex-animateur périscolaire regardait par curiosité des fichiers “pédopornos”

Au terme d’une longue audience, un homme de 32 ans a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis pour détention et diffusion d’images « pédoporno » et pour corruption de mineur.

Malgré le déni dans lequel il reste enfermé. Il baisse les yeux, se mord les lèvres, troublé, incapable de regarder.

Face au prévenu, la présidente du tribunal brandit l’une des 588 images de pédopornographie saisies sur sa clé USB. Puis une autre. Et encore une autre.

« Vous voyez celle-ci ? Vous voyez ces deux filles mineures se faire pénétrer par deux hommes ? Ça s’appelle un viol ! », tente de le confronter la magistrate.

« Je n’ai jamais été attiré par les enfants, je regardais ça par curiosité », bredouille cet homme de 32 ans, qui avait fait opposition à une première décision le condamnant à huit mois de prison.

Des faits de détention et diffusion d’images pédopornographiques et de corruption de mineur de moins de 15 ans lui sont reprochés.

Il tenait à apporter des précisions, à se défendre, maladroitement, confusément, la plupart du temps.

Tout a éclaté lorsqu’en juillet 2012, à Arbois, des ados découvrent par hasard un sac à dos contenant une clé USB, avec ces sordides clichés et des enregistrements de « tchat ».

Les autorités saisiront ensuite l’ordinateur du prévenu, pour des trouvailles similaires.

« Aucun souvenir d’avoir eu ces conversations »

« Quand j’étais étudiant à Paris, j’ai prêté mon ordi à des gens en échange d’argent. J’ai vu tout ça en le récupérant et l’ai copié sur une clé USB pour la remettre à la police, ce que je n’ai jamais fait. Je n’aurais pas dû garder ça », tente-t-il.

Sauf que les conversations enregistrées sont sans équivoques. Il les détaillera largement lors de sa première audition, en 2012, auprès des gendarmes.

« Mais j’ai raconté n’importe quoi à l’époque, en fait, je n’ai aucun souvenir d’avoir eu ces conversations », poursuit aujourd’hui le prévenu.

Des discussions où des mineures sont incitées, notamment, à se masturber avec une brosse à cheveux.

Les débats en salle d’audience ont longuement tourné autour de la personnalité du jeune trentenaire, « inquiétante », selon le procureur de la République, « fragile » selon son avocat.

La présidente du tribunal pose avec acuité la question du déni.

Le prévenu, qui se perd en excuses ou incohérences, semble en être un probant exemple.

« Je regrette ce qui s’est passé en 2012 », finit par conclure cet ex-animateur en périscolaire, qui avoue n’avoir encore jamais eu de relation sexuelle.

Les juges tombent d’accord sur une peine en forme d’ultime menace : dix-huit mois de prison avec sursis, doublée d’une obligation de soins.

Inscrit dans le fichier national des délinquants sexuels, le prévenu voit maintenue son interdiction de travailler au contact de mineurs.

Willy GRAFF

Source:http://www.estrepublicain.fr

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