Annecy | Un jeune condamné dans une affaire de viol après une soirée entre lycéens

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Pédocriminel En liberté

Une ado qui attend une condamnation ferme et qui voudrait militer dans une association
Le prévenu, âgé de 19 ans, a écopé d’une peine de 30 mois de prison avec sursis lors de son procès, vendredi 21 janvier 2022 devant le tribunal d’Annecy.

Les faits remontent au printemps et se sont déroulés dans une voiture après une soirée entre jeunes à Versonnex.

Timide, réservé, sweat blanc sur un jean, baskets aux pieds, celui qui se tient à la barre du tribunal d’Annecy vendredi 21 janvier 2022 affiche encore une allure d’adolescent.

Même si la pudeur le freine dans la qualification de ses actes, il avoue les faits d’agression sexuelle sans hésiter.

La loi du 21 avril 2021 relative aux viols sur mineurs, plombe sa culpabilité eu égard la différence d’âge entre les deux protagonistes :

« Un viol est tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit (…) commis un majeur sur la personne d’un mineur de 15 ans (…) lorsque la différence d’âge entre le majeur et le mineur est d’au moins 5 ans. »

Cela suffit à inculper ce jeune homme âgé de 19 ans ayant pénétré sexuellement une mineure d’à peine 13 ans.

Dans une voiture sous l’orage

Le 25 septembre 2021 à Versonnex, des jeunes de 12 à 17 ans se retrouvent en plein air pour faire la fête en compagnie de deux jeunes majeurs.

On mange, certains boivent de l’alcool, dont la victime.

Lorsqu’un orage vient interrompre la fête, six mineurs et un majeur trouvent refuge dans une voiture et s’endorment.

« Je savais qu’elle avait 13 ans.

Elle n’était pas aguicheuse, je n’étais pas attiré par elle, mais elle m’a caressé la main.

Cela m’a excité.

Je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai pris cela comme une acceptation…

J’avais déjà eu des avances avec une fille de 17 ans une autre fois et je pensais que c’était pareil.

Je lui ai caressé les seins et j’ai mis un doigt dans son sexe. »

Réveillée dans son sommeil, la victime s’enfuit de la voiture en pleurant, le violeur vomit.

« Une telle pénétration, c’est un viol »,

rappelle la présidente du tribunal.

« Oui, je sais »,

répond le prévenu.

Cela ne semblait pas si évident au moment des faits puisqu’il précisera que, pour lui, un viol était une pénétration avec le sexe et que c’est en s’informant sur internet qu’il avait compris que la pénétration digitale était assimilée à un viol.

Cet hyper timide semble un peu perdu et avoue qu’il n’avait jamais parlé de sexe avec ses amis auparavant.

« Je me ferme quand on parle de sexe… »

Une mère révoltée

La mère de la jeune fille ne cache pas sa colère en lâchant à la barre :

« Comment est ce possible qu’il soit dehors ? »

Elle raconte la tristesse de sa fille depuis les faits, son refus d’aide psychologique.

Une ado qui attend une condamnation ferme et qui voudrait militer dans une association pour combattre les violences faites aux femmes.

Sur le banc de la défense, Me Leïla Benamor plaide pour une peine pédagogique et brosse le portrait de son client

« qui fait plus jeune que son âge et qui n’a pas la maturité d’un adulte, un taiseux, un introverti ».

Elle déroule des arguments sur la difficulté pour lui de connaître le consentement d’une jeune fille qui n’a pas réagi.

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet et a condamné le jeune prévenu pour agression sexuelle à 30 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans, obligation de travail et de soins, interdiction d’entrer en contact avec la victime, inscription au fichier des délinquants sexuels, 5 ans d’inéligibilité et obligation d’indemniser la victime et ses parents à hauteur de 13 500 euros.

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