Ferrières-en-Bray | Prison ferme pour un père de famille incestueux

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«Ne dis rien, sinon maman va avoir mal à son cœur »
Un homme de 32 ans a été condamné par le tribunal judiciaire de Dieppe pour des agressions sexuelles sur sa fille âgée de 7 ans à l’époque des faits. Il portera un bracelet électronique et sera suivi par la justice pendant cinq ans.

À la barre du tribunal judiciaire de Dieppe, le prévenu a du mal à s’exprimer.

Sa voix s’étrangle et il laisse de longs silences avant de répondre aux questions de la présidente.

Âgé de 32 ans, il vient répondre de faits graves d’agression sexuelle incestueuse sur sa propre fille.

En mars 2018 à Ferrières-en-Bray, l’enfant raconte à sa mère ce qu’elle vit depuis près d’un an.

Elle évoque des siestes dans la chambre parentale avec son père qui ferme la porte.

Ce dernier frotte son sexe contre ses fesses, il est question de masturbation et d’une tentative de fellation.

La petite fille, âgée de 6 puis 7 ans à l’époque, raconte que son père lui a demandé de ne rien dire

« sinon maman va avoir mal à son cœur ».
« J’ai fait n’importe quoi »

Placé en garde à vue, le père de famille commence par nier les faits puis les reconnaît.

Il parle de pulsions mal contrôlées, se désole de ne pas avoir su arrêter les choses.

« Comment vous retrouvez-vous à faire des siestes prolongées avec votre fille, à moitié nus et en fermant la porte ? »

lui demande alors la présidente.

Le prévenu bafouille :

« J’étais dans une mauvaise période, j’ai fait n’importe quoi. »

Il explique alors ses difficultés conjugales de l’époque, l’impression de perdre sa femme parce qu’elle était enceinte.

« J’étais en manque d’affection et ma fille venait beaucoup vers moi pour me faire des câlins. »

La présidente recadre alors immédiatement les débats.

« Votre fille a juste voulu vous consoler, en aucun cas vous provoquer !

Jamais elle n’a voulu ce que vous avez fait.

Vous avez franchi une limite qu’heureusement peu franchissent. »

Si l’expertise psychiatrique ne décrit pas le prévenu comme pervers, l’expert psychologue est beaucoup plus sévère.

« Il faudra que le prévenu puisse dire un jour à sa fille que ce n’est pas de sa faute à elle »,

déclare alors Me Malec qui représente les intérêts de la victime, car cette dernière vit avec la culpabilité d’avoir fait exploser sa famille.

La substitut du procureur rappelle également au prévenu que les débats auraient pu se tenir devant une cour d’assises.

« Qu’est ce qui se passe dans la tête d’un père qui fait ça à sa fille ? »,

s’interroge alors Me Périssère.

Elle revient sur la personnalité du prévenu qui s’est précipité dans la vie de couple à 17 ans en voulant offrir le meilleur à sa famille.

Des difficultés dans l’enfance et le sentiment d’être rejeté par sa mère l’ont fragilisé.

« Tout cela me fait souffrir parce que j’ai fait souffrir ma fille et ça fait mal. J’ai tout perdu »,

conclut le prévenu.

Après en avoir délibéré, le tribunal le condamne à une peine de cinq ans de prison dont trois avec sursis.

Les deux années de prison ferme pourront être effectuées via un bracelet électronique.

Le prévenu est également soumis à un suivi socio-judiciaire de cinq ans avec obligation de soins, de travail, interdiction d’exercer une activité en direction de mineurs et interdiction de contact avec la victime.

Il devra en outre lui verser 5 000 € au titre des dommages et intérêts.

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