Amiens | Pédocriminel incestueux, viols, attouchements, agressions sexuelles, 2 ans de sursis

« C’est un complot ! On veut me voir en prison. C’est pour l’argent »

L’Amiénois a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur deux petits-fils de 3 et 7 ans en 2012 et sur une ado en 2008. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis

C’est une confidence faite par un enfant, en janvier 2017, à une psychologue qui a conduit Henri (les prénoms ont été modifiés), 70 ans, à la barre du tribunal d’Amiens ce jeudi. Ludovic a été victime d’agressions sexuelles de la part de son grand-père maternel, cinq ans plus tôt, en 2012.

La grand-mère paternelle de l’enfant (qui exerce les obligations parentales) dépose plainte et une enquête est ouverte. Au final, le septuagénaire est jugé pour agressions sexuelles sur Ludovic, mais aussi sur son petit frère, Rémi, qui avait 3 ans à l’époque des faits, et sur une adolescente, en août 2008, quand elle avait 15 ans.

Les deux enfants se blottissent contre leur grand-mère sur le banc des victimes. Henri se tient droit à la barre :

« C’est un complot ! On veut me voir en prison. C’est pour l’argent », se défend le prévenu.

– « Vous êtes riche ? » –

« Pas encore, mais bientôt, avec des intérêts sur un placement (…) C’est une histoire qui a été racontée aux enfants », assure-t-il.

Le président Manhes s’étonne :

« Donc tout le monde ment dans ce dossier, même s’ils ne se connaissent pas forcément entre eux ? Et encore, vous n’êtes poursuivi que pour trois faits ! ».

Un contexte familial très particulier

Le dossier transpire de faits plus anciens. Des témoins qui ont été entendus par les policiers, nombre d’entre eux ont raconté des comportements déviants du retraité.

Une sœur a raconté qu’il l’avait violée, de même qu’un autre frère, quand elle avait 7 ou 8 ans. Elle a parlé de « gestes sur d’autres enfants qui ont été étouffés ». La mère de Ludovic dit aussi avoir été victime des deux frères quand elle était enfant.

Un fils du prévenu expliquera par ailleurs que sa fille n’a plus jamais été confiée à son grand-père après qu’il y a eu un problème, un jour, quand il avait emmené la petite aux toilettes. Beaucoup de ses proches avaient en tout cas remarqué son vif intérêt pour les questions sexuelles.

Reste qu’Henri n’est pas jugé pour cela.

Ludovic a raconté aux policiers, avec beaucoup d’émotions et de difficultés, que son grand-père procédait à des attouchements sur lui quand il passait des vacances à son domicile. Les agressions se produisaient dans sa chambre, quand tout le monde dormait. Il en est de même pour son petit frère.

La procédure a permis de retrouver une autre victime. Lors d’un mariage familial, en août 2008, des cris avaient soudainement fusé. Une adolescente de 15 ans venait de repousser Henri qui avait essayé de passer une main sous sa robe en lui adressant des obscénités. L’homme avait dû précipitamment quitter les lieux, et il n’est pas revenu au rebond le lendemain.

« J’étais malade, j’avais trop bu la veille », se défend le prévenu, qui nie l’intégralité des faits.

Les juges ont considéré que le dossier contenait « suffisamment d’éléments cohérents » pour reconnaître l’Amiénois coupable, qui jusqu’alors n’avait jamais eu de problème en justice.

Ils l’ont condamné à deux ans de prison avec sursis, avec interdiction d’entrer en contact avec les victimes.

Source : Courrier-picard

Source(s):