Alençon | Une jeune fille mineure sous l’emprise d’un homme de 47 ans

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À 47 ans, il dit vivre le grand amour avec une ado de 16 ans
Un homme de 50 ans a comparu devant le tribunal d’Alençon (Orne), jeudi 6 janvier, pour avoir entretenu une relation avec une mineure. Le jugement sera rendu le 3 mars.

À la barre du tribunal correctionnel d’Alençon (Orne), jeudi 6 janvier 2022, le prévenu disait regretter certaines « visions caricaturales » de la société. Il comparaissait pour atteinte sexuelle sur mineur et soustraction d’enfant à ses parents.

Une relation toujours en cours

En 2018, il a entamé une relation avec une jeune fille âgée de 16 ans à ce moment-là. Lui en avait 47.

« Ça nous est tombé dessus. C’était plus fort que nous »,

a confié la jeune femme lors de l’audience. Toujours en couple, ils vivent désormais sous le même toit, près d’Alençon, depuis 2 ans.

« Je suis très épanouie. Ça va faire quatre ans qu’on est ensemble »,

a-t-elle poursuivi.

À l’époque de leur rencontre, la jeune fille et ses parents venaient souvent en vacances dans un petit village du pays d’Alençon, où Marc résidait avec sa famille. Ils ont commencé à se voir régulièrement : l’adolescente était très proche des deux fils jumeaux du prévenu, qui l’a considérée comme une « grande sœur ».

Je suis tombée amoureuse de lui à 13 ou 14 ans mais je n’en avais pas conscience. Je n’ai jamais senti de réciprocité à l’époque.

La jeune fille

« Je ne pensais pas que c’était illégal »

Un premier tournant s’est opéré à l’automne 2017 : le prévenu et sa femme ont divorcé. Il s’est alors rapproché petit à petit de la jeune fille.

« L’attirance physique a été de plus en plus forte et ça venait plus de ma part »,

a appuyé la jeune femme.

Avant le mois d’avril 2018, je n’avais aucune arrière-pensée. Quand c’est arrivé : j’ai refusé, j’ai dit non. J’avais conscience qu’une relation nous apporterait beaucoup de problèmes. Mais je ne pensais pas que c’était illégal car elle avait la majorité sexuelle.

Le prévenu

Ils vont franchir le cap en avril 2018.

« Lui comme moi, on ne savait pas quoi faire. On ne pouvait pas aller contre nos sentiments. Mais il n’y avait pas encore de véritable relation avant les vacances à Arcachon »,

a poursuivi l’étudiante.

Histoire cachée

En juillet 2018, elle est partie en vacances à la mer avec le prévenu, ses deux fils et leur grand-mère. Il avait été convenu qu’elle y aille pour faire du baby-sitting. Ce qui avait convaincu les parents de la jeune fille, qui ne se doutaient pas de l’histoire cachée.

C’était une enfant avec aucun signe de féminité et nous étions rassurés par la présence de la grand-mère. Jamais nous aurions pu deviner ce qu’il se passait. Dans ce contexte, nous avons accepté de la laisser partir en vacances.

La mère de la jeune fille

Et d’ajouter, dépitée :

« On a été trahi et manipulé. »

Signalement émis par la famille

Pendant plusieurs semaines, le prévenu et la jeune fille ont gardé leur relation secrète. Jusqu’à la découverte des parents, qui ont tout de suite réagi.

« On a fait un signalement auprès du procureur de la République, en mars 2019, et on leur a demandé de cesser cette relation »,

a exposé la maman.

Choquée, la famille de la jeune fille a jugé que son compagnon, de 31 ans son aîné, exerçait une « emprise » sur leur fille.

« Elle a eu une réaction très violente à notre égard. On la trouvait dans une situation de manque, comme une droguée »,

a expliqué sa mère.

Soudainement, au début de sa relation, en août 2018, elle a commencé à s’éloigner de moi, sa mère, son frère, sa sœur, ses amis. Elle a subi une forme de transformation.

Le père de la jeune fille

Ce qui n’est pas de l’avis de la principale concernée.

« Il n’a jamais voulu me séparer de ma famille. Demandez à mes amis, je n’ai pas changé. J’ai les mêmes relations avec eux qu’avant. Ce qui me fait le plus mal, c’est d’entendre que je serais encore sous emprise aujourd’hui. »

Famille morcelée

Pendant plus d’un an, le prévenu et la jeune fille ont arrêté de se voir mais ont « continué à échanger » et à communiquer à distance. En mars 2020, le jour même de ses 18 ans, la jeune fille a quitté le domicile familial pour retrouver le prévenu et s’installer avec lui.

Depuis, les contacts entre la jeune fille et ses parents sont au point mort.

« J’ai continué à leur envoyer quelques messages. Mais ça ne venait jamais d’eux. J’ai donc arrêté il y a un an »,

a regretté la jeune femme.

Je ne leur en veux pas d’avoir essayé de me protéger et de nous séparer. Je leur en veux pour la forme. Il y a eu des violences morales et psychologiques. Ils n’ont jamais cherché à discuter et à comprendre.

La jeune fille

Jugement le 3 mars

Pauline Cottard, la substitute du procureur de la République, s’est réjouie que l’audience ait « permis à tout le monde de s’exprimer ».

Le Ministère public a demandé la relaxe concernant les faits d’atteinte sexuelle.

Pour la soustraction d’enfant des mains de ses parents, elle a requis 2 mois de sursis. Elle a estimé que le prévenu avait abusé de la confiance du couple parental, pour emmener la victime en vacances à Arcachon.

Pour Me Florence Gallot, l’avocate du prévenu, ce n’est parce qu’il est « difficile pour la famille d’accepter cette relation, que cela constitue une infraction ».

Le tribunal a mis son jugement en délibéré. Il sera rendu jeudi 3 mars 2022.

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