Alençon | Pédocriminel en liberté !! Condamné à un simple suivi socio-judicaire pour viol !
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 11/09/2020
- 00:00
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Un homme de 44 ans a été condamné par le tribunal d’Alençon jeudi 10 septembre 2020. En 2004, il avait agressé sexuellement sa nièce de 14 ans dans le nord de la Sarthe.
Seize ans séparent le prévenu de la victime. Et seize autres années se sont écoulées entre les faits et l’audience au tribunal d’Alençon (Orne), jeudi 10 septembre 2020.
Seize années de souffrance, de troubles et d’anxiété pour la victime originaire de l’Orne, qui a porté ce fardeau pour protéger sa famille. Car son agresseur sexuel n’est autre que son oncle par alliance.
Ce n’est que le divorce du couple qui lui a permis de mettre fin à ce silence et de porter plainte contre son agresseur en 2018.
« Tétanisée »
Les faits remontent à l’été 2004. À l’époque, celle qui est aujourd’hui âgée de 30 ans passait quelques jours de vacances chez sa tante, dans une petite commune du nord de la Sarthe, non loin d’Alençon.
Un soir de juillet, alors que la jeune fille regarde la télévision seule, au rez-de-chaussée de la maison, l’oncle la rejoint sur le canapé en fin de soirée. À partir de ce moment-là, les deux versions divergent.
Elle, alors âgée de 14 ans, assure que son oncle s’est mis à se masturber à côté d’elle, puis qu’il s’est approché, l’a caressée et s’est prêté à des attouchements sexuels allant jusqu’à une pénétration digitale. « Tétanisée », l’adolescente n’a pas pu réagir.
Une seconde agression
Lui, qui avait donc le double de l’âge de la jeune fille, plaide une relation « consentie ». Sa nièce se serait couchée sur ses cuisses. « Désinhibé » par quelques verres d’alcool, il aurait alors entrepris des caresses sur sa poitrine, puis sur son sexe.
Le lendemain matin, alors que le trentenaire sort de sa douche, il rejoint la jeune fille dans sa chambre pour se coucher sur elle et se rend coupable d’une nouvelle agression sexuelle.
Pendant des années, l’adolescente a donc gardé le silence, « par peur de détruire un couple » qui vacillait déjà alors qu’un bébé allait bientôt arriver. Elle n’a évoqué sa souffrance qu’à trois personnes : son ex-petit ami, son compagnon actuel et sa grand-mère, en 2019.
« Une femme qui prend du plaisir »…
Depuis le dépôt de plainte, l’oncle incriminé a échangé par SMS avec son accusatrice. « Je sais reconnaître une femme qui prend du plaisir », lui a-t-il notamment envoyé. Face aux gendarmes, il reste campé sur la même défense. « C’était une jeune fille très expressive, charmeuse et menteuse depuis toute petite », décrivait-il.
Une défense maladroite pour un oncle qui confirme les attouchements sur sa nièce mineure, de 16 ans sa benjamine. Devant ces faits, celui qui est décrit par les experts psychologiques comme « bipolaire » et « alcoolique » finit par reconnaître à la barre :
J’ai fait une erreur. Elle était attirante, j’étais désinhibé par l’alcool et j’ai craqué. »
« Je n’ai pas réfléchi à l’âge »
Quant à la deuxième agression, cette fois sans les effets de l’alcool :
Je me suis senti pousser des ailes après les faits de la veille. J’estimais qu’elle était consentante et je n’ai pas réfléchi à l’âge. »
L’avocate de la victime, Me Giard, revient sur les conséquences psychologiques de cette agression, qui a « perturbé la vie personnelle et intime » de sa cliente, et sur la position du prévenu.
« En évoquant une nuisette portée par la jeune femme, on comprend une sorte de justification d’un acte qu’il reconnaît du bout des lèvres. »
Les faits, non prescrits, rappelle le procureur de la République, sont « gravissimes ». Il encourt pour cela une peine de 10 ans d’emprisonnement, la plus lourde que puisse prononcer une chambre correctionnelle. Le Parquet réclame trois ans d’emprisonnement dont deux assortis d’un sursis probatoire.
Suivi socio-judiciaire
Me Deniaud, l’avocat du prévenu, lui, s’étonne que les paroles du prévenu et de la victime n’aient « pas la même valeur » aux yeux du Parquet et rappelle que, depuis les faits, son client n’a jamais fait parler de lui. « Il n’est ni un prédateur sexuel ni un pervers », assure-t-il.
Le tribunal a condamné le Calvadosien à un suivi socio-judiciaire. S’il ne suit pas une thérapie, il sera incarcéré pendant trois ans. Inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais), il devra également soigner ses addictions, a l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et doit indemniser son ancienne nièce à hauteur de 5 000€ au titre des dommages et intérêts.
Source : actu.fr
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