Ajaccio | Dysfonctionnement Judiciaire : Un pédo prend 4 ans ferme pour des viols sur mineurs, entre temps il quitte le pays !

Mise à jour du 15/12/17 : le condamné aurait quitté la France

Le vendredi 8 décembre à 8 h 30, Duc Thi Doan n’était pas au palais de justice d’Ajaccio pour entendre le jugement mis en délibéré par le tribunal 15 jours plus tôt.

Il faut dire que le procureur de la République, Eric Bouillard, avait requis à son encontre une peine de 4 années de prison ferme, assortie d’un suivi socio-judiciaire de 5 ans pour des atteintes sexuelles (en fait des viols correctionnalisés) à l’encontre de trois jeunes filles, dont la fille et la petite-fille de sa compagne.

Les magistrats ajacciens, qui avaient décidé de le placer immédiatement en détention, ont transformé leur mandat de dépôt en mandat d’arrêt.

Depuis, l’homme de 52 ans n’a pas réapparu. L’une des victimes aurait appris “par des contacts de Porto-Vecchio” qu’il aurait pris l’avion pour les Etats-Unis où vit une partie de sa famille, une semaine avant le délibéré.

Contacté à ce sujet, le procureur Eric Bouillard reconnaît ne pas savoir où se trouve le condamné.

“S’il a quitté le territoire, il va falloir se renseigner auprès des compagnies aériennes et cela prendra sans doute un peu de temps”,

résumait-il.

“Chaîne de dysfonctionnements”

Les avocats des parties civiles, les bâtonniers Jean-François Casalta et Philippe Gatti déplorent

“une chaîne de dysfonctionnement dans ce dossier” qui a connu quatre années d’instruction et plusieurs magistrats.

Ils pointent un mis en examen qui n’a pas effectué une journée de détention provisoire et n’a fait l’objet d’aucune mesure destinée à éviter qu’il côtoie des jeunes filles.

Et ceci alors qu’une des victimes est la fille de clients de la résidence hôtelière qu’il a continué d’exploiter tout au long des quatre années d’instruction.

À l’audience du 24 novembre, une véritable difficulté avait été soulevée par l’avocat de la défense, Me Roger Darmanin.

L’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel visait quatre victimes alors que Duc Thi Doan n’a jamais été mis en examen que pour trois d’entre elles.

Les magistrats ont donc disjoint le cas de la quatrième jeune fille et demandé un supplément d’information la concernant. Enfin, le condamné aurait pu quitter le territoire dans le laps de temps de deux semaines entre l’audience et le délibéré.

Appel en cours

Son avocat Me Roger Darmanin a fait appel du jugement qui a été prononcé vendredi dernier.

Lui aussi pointe “une suite de bizarreries” dans ce dossier, tout en rappelant qu’il n’est pas inhabituel que des justiciables ne soient pas présents le jour du jugement lorsque celui-ci a été mis en délibéré. Il considère donc que cette absence est “un non-événement”.

Les parties civiles, pour leur part, sont un peu lasses.

“À l’audience, nous avions eu l’impression d’être entendus pour la première fois en quatre ans. Et ça recommence…”

Une sorte de loi des séries qui voudrait que lorsqu’un dossier est mal parti, il reste bancal jusqu’au bout ?

Source : CorseMatin

À quelques mètres de la cour d’assises où les jurés de Corse-du-Sud ont condamné des pères et grands-pères incestueux à des peines allant de 12 à 16 ans de réclusion criminelle, se tenait, il y a deux semaines, une audience correctionnelle.

On y jugeait des faits d’atteintes sexuelles sur mineures de moins de 15 ans.

Des faits correctionnalisés car des pénétrations – donc des viols – avaient bien eu lieu sur l’ensemble des victimes.

Sur le banc des prévenus, un quinquagénaire, habitant de l’Extrême-Sud, Duc Thi Doan.

L’homme a reconnu les faits concernant la fille de sa compagne, puis la petite-fille de cette dernière et enfin la fille de locataires, habitués de la résidence de vacances que le couple exploite.

À l’audience, les bâtonniers Jean-François Casalta et Philippe Gatti qui assistaient les parties civiles avaient trouvé très étrange que le prévenu n’ait pas effectué un seul jour de détention et que le contrôle judiciaire dont il faisait l’objet ne lui ait pas interdit d’entrer en contact avec des jeunes filles de l’âge de ses victimes, le laissant notamment exploiter des résidences de vacances accueillant des familles.

Ils avaient insisté sur les séquelles psychologiques subies par les trois victimes, allant du cauchemar à la trichotillomanie (un toc qui fait que les personnes atteintes s’arrachent les cheveux) en passant par les chutes de résultats scolaires et les difficultés relationnelles…

Le procureur Éric Bouillard, pour sa part, était tenu par un dossier déjà assez ancien.

Il avait donc requis quatre ans de prison à l’encontre de Duc Thi Doan.

En défense, Me Roger Darmanin avait insisté sur les difficultés du prévenu (un ancien boat people séparé de sa famille) à se situer au niveau de son âge propre.

Rappelant qu’il avait épousé une femme plus âgée qui avait été sa patronne et qu’il se retrouvait à prendre des cours avec la fille de cette dernière.

Le tribunal a rendu son jugement en début d’audience hier matin : quatre ans de prison ferme assortis d’un mandat de dépôt à la barre.

Le condamné étant absent au moment du prononcé de cette sentence, le mandat de dépôt s’est transformé en mandat d’amener.

Source : Corse Matin

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