Arles | Elle offre sa fille de 3 ans en sacrifice à son amant, Élodie Lorenzo et son amant, Nicolas Menegain

MAJ du 08/11/14

Vendredi soir, Élodie Lorenzo et son amant, Nicolas Menegain, ont été reconnus coupables des viols, commis en mars et avril 2012 à Arles, sur Camille, une fillette de 3 ans

"Ce n'était pas un moment de délires sexuels, on ne peut pas parler de moments de folie", a déclaré Me Sayn-Urpar, conseil du père de la petite victime. PHOTO ÉDOUARD COULOT
“Ce n’était pas un moment de délires sexuels, on ne peut pas parler de moments de folie”, a déclaré Me Sayn-Urpar, conseil du père de la petite victime.
PHOTO ÉDOUARD COULOT

“Le maximum, c’est le minimum !”, avait requis l’avocat général, Olivier Couvignou. Les jurés l’ont suivi. Hier soir, Élodie Lorenzo et son amant, Nicolas Menegain, ont été reconnus coupables des viols, commis en mars et avril 2012 à Arles, sur Camille (1), une fillette de 3 ans. Ils ont été condamnés, par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à une peine de 20 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté aux deux tiers. Debout, dans le box, les accusés ont écouté l’énoncé du verdict sans broncher. Tête basse.

“Ces crimes sont une ‘oeuvre’ commune. Je ne souhaite pas de distinction dans la peine, avait pris soin de préciser l’avocat général. Même si Élodie Lorenzo a commis le plus de faits, c’est monsieur qui donne l’impulsion. C’est lui l’instigateur !”

“Comprendre l’incompréhensible”

Hier matin, dernière ligne droite d’un procès éprouvant, les parties ont convoqué Camus, Hugo ou encore Nietzsche pour “comprendre l’incompréhensible”. “Nous sommes au seuil de l’égout de Rome dans Les Châtiments. Et nous n’avons pas envie d’y être”, prévient, en défense de la mère incestueuse, Me Agostini, dans une plaidoirie tout en délicatesse. L’accusation préférera parler “d’un gouffre”. “Dans ce gouffre, je cherche l’enfant et je trouve un objet. Je cherche la mère et je trouve un monolithe de cruauté. Je cherche l’amant et je trouve un mauvais génie détraqué”, expose Olivier Couvignou.

“La vie sentimentalepourrie de ces deux-là est entrée par effraction dans nos vies”, s’est indigné Me Fiat, représentant la petite victime. “Ces petites matinées sordides du dimanche” ont éclaboussé la salle d’audience. “Oui, nous ne voulons pas que cette mère ait pu commettre cet acte, a concédé Me Agostini. Mais comme nous tous, elle est le résultat d’une addition de sentiments et d’événements. Gamine, elle était traînée dans les bars par sa mère. Adolescente, elle se trouve moche et recherche désespérément l’attention. Une fois femme, elle se tourne vers les hommes. Elle s’esquinte. On ne s’en satisfera pas, mais c’est le résultat d’une équation : celle de sa rencontre avec un pervers prédateur.”

“Elle a voulu l’appâter. C’est elle qui a proposé sa fille”, rétorque le conseil de Nicolas Menegain, Me Reinaud. “Mais elle n’a aucun intérêt à inventer ces scènes, martèle l’avocat général. Il est où l’intérêt d’enfoncer son esprit et son âme dans la boue de ce dossier ?” “Élodie Lorenzo dit elle-même qu’elle a du plaisir à le voir en prison. Pendant toutes ces années, il ne sera à personne d’autre”, insiste Me Reinaud.

“Maîtresse complaisante et mère étrangère”

“Le Lexomil, c’est le lien matériel entre lui et l’enfant ! poursuit, implacable, l’accusation. C’est le seul à en prendre. Et on l’a retrouvé dans une mèche de cheveu de Camille ! Non, M. Menegain, vous n’êtes pas un hologramme. Vous n’êtes pas un délinquant virtuel. Vous avez traversé l’écran de vos fantasmes. Vous êtes fasciné par cet univers répugnant. Peut-être que ça commence par l’inceste familial. Vous êtes déglingué depuis ce temps-là. Et on peut le comprendre !”

S’adressant à Élodie Lorenzo, “maîtresse complaisante et mère étrangère”, Olivier Couvignon assène : “Qu’avez-vous offert à cette enfant pendant ces séances ? Des clics et des claques ! Vous l’avez sacrifiée dans le cadre d’une relation pathologique perverse. Et vous restez froide et absente.” “Si vous avez l’impression qu’elle n’était pas là pendant son procès, c’est parce qu’elle n’est plus rien. Elle est vide, tente son avocate, Me Agostini. Elle a commis un acte monstrueux, mais ce n’est pas un monstre.”

Debout dans le box, face au micro, ses cheveux châtains sagement ramenés en catogan, Élodie Lorenzo a pris la parole une dernière fois, avant que la cour ne se retire : “J’accepte la peine qui sera décidée par les jurés. Ce que j’ai fait est impardonnable. Ce n’est pas digne d’une mère. J’espère qu’un jour peut-être, je pourrai la revoir pour lui parler, lui expliquer. Lui demander pardon. Même moi, je me dégoûte.” Son menton a tremblé lorsque la présidente a ordonné le retrait de son autorité parentale.

(1) Le prénom a été modifié.

Source: La Provence


Article du 06/11/14

Aix-en-Provence | Elle offre sa fille de 3 ans en sacrifice à son amant

Une mère préparait sexuellement sa fillette à recevoir son amant, attiré par la pédophilie et la zoophilie. Le père de la victime a découvert les sévices en piégeant sa compagne.

L’avocat de l’Apers, partie civile au procès représentant Camille, Me Fiat, et celui du père de la petite victime, Me Sayn-Urpar, hier, lors du premier jour d’audience. PHOTO ÉDOUARD COULOT

Lorsqu’il l’a obligée à écouter les enregistrements faits à son insu pour la piéger, elle a bredouillé “pardon”.

Puis, elle est partie. Sans avoir pu fournir de réponses aux nombreuses questions.

Comment expliquer l’indicible ?

Comment apaiser la douleur d’un père face aux sévices infligés à sa fillette de 3 ans par sa propre mère, seule, puis avec son amant ?

Élodie Lorenzo, une Arlésienne de 30 ans, a trois jours pour expliquer à la cour d’assises d’Aix-en-Provence comment elle en est venue à transformer, en quelques semaines, sa petite Camille (1) en jouet sexuel pour satisfaire la débauche de déviances de son amant, Nicolas Menegain.

À ses côtés, dans le box, ce cuisinier arlésien, collègue de travail du père, l’a peu aidée au premier jour de ce procès éprouvant.

Il nie tout.

Évoque des “délires”, “un jeu virtuel”.

Mais malgré les précautions prises dès le dépôt de plainte du père, l’informatique a livré, crûment, l’horreur infligée à ce petit ange blond aux yeux bleus.

Avec une précision chirurgicale, l’expert informaticien est parvenu à reconstituer, à partir des ordinateurs et téléphones de chacun, huit vidéos (enregistrées entre mars et avril 2012) ainsi que 55 photos correspondant à ces séquences.

“Sur l’une des vidéos, on voit une pénétration anale violente de l’enfant, avec un sextoy, par sa mère.

Élodie Lorenzo lui crie : ‘Tu vas te prendre une baffe si tu bouges !’

Camille pleure et hurle, supplie sa mère d’arrêter.

Et quand je dis ‘hurle’, elle hurle.”

L’audition de l’expert est à la limite du soutenable.

“En trente ans de métier, je n’ai jamais vu d’enregistrements aussi insoutenables”

D’une dignité remarquable, le père met ses mains sur sa bouche. Pour étouffer un cri.

Les jurés, dont six femmes, ne parviennent plus à prendre des notes.

L’une d’elle se fera porter pâle après avoir réclamé une suspension…

Ému malgré l’expérience, l’expert confie : “En trente ans de métier, je n’ai jamais vu d’enregistrements aussi insoutenables.”

Dans le box, Élodie Lorenzo baisse la tête.

Nicolas Menegain se défend.

“Je n’ai jamais reçu ces vidéos”, tente-t-il de plus en plus maladroit.

Mais l’expert poursuit, imperturbable, en lisant une conversation entre les accusés :

“Je m’intéresse à ta fille et uniquement à ta fille. J’ai très envie de faire quelque chose à ta fille. Ça nous rapprocherait.”

“Il est clair que la mission d’Élodie Lorenzo était de préparer sexuellement Camille à recevoir Nicolas Menegain”

Au-delà du dégoût qu’inspirent ces faits, les jurés vont devoir juger un homme et une femme.

Et tenter de comprendre comment une mère, jusqu’ici décrite comme effacée mais douce et aimante, a pu maltraiter à ce point la chair de sa chair jusqu’à la gifler quand elle ne parvenait pas à la jouissance.

Ou à l’assommer de Lexomil quand elle se débattait un peu trop.

Ce sont les expertises psychologiques et psychiatriques qui ont fourni les premières clés.

D’Élodie Lorenzo, on apprendra qu’elle ne s’aimait pas.

Deux tentatives de suicide avec de la mort-aux-rats

Abandonnée par son père, élève “passe-partout”, complexée par un physique banal mais pas ingrat, elle voulait susciter le désir.

Une fois, elle a cru toucher au but.

Mais une relation passionnelle l’entraînera jusqu’en psychiatrie après deux tentatives de suicide avec de la mort-aux-rats !

“Un mode opératoire qui renvoie à une image dévalorisée de soi-même”, note le psychiatre.

Résignée, elle retournera auprès de son premier amour, Stéphane.

Naîtra Camille qui satisfera un temps son intense quête affective.

Délaissée sexuellement par son compagnon, elle pense retrouver l’admiration d’un homme chez Nicolas Menegain, un beau gosse blond aux yeux bleus, comme elle les aime…

Mais l’homme a ses fêlures, ses blessures et ses déviances.

Il a grandi à l’ombre d’un beau-père militaire “injuste” et d’une mère violente et froide.

Ado, il découvre la sexualité avec ses soeurs…

Mais qu’importe. Élodie était amoureuse.

Un homme la regardait, elle.

Et tant pis si c’était à travers sa fille.

Pour le garder, elle lui offrira une relation physique et virtuelle à trois.

“Ma fille, c’est ma chair, mon sang, a-t-elle confié à la psychologue.

Mais je n’arrivais pas à me dégoûter de lui.”

Verdict vendredi.

(1) Le prénom a été modifié

Laetitia Sariroglou

Source : Midi Libre

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