Affaire Outreau | Condamné en 2004 pour viols répétés sur des mineurs, Thierry Delay est aujourd’hui soupçonné d’agressions sexuelles

Thierry Delay, soupçonné d’agressions sexuelles sur une «amie» en situation de handicap

Passer dans son fauteuil roulant, il est toujours corpulent. Mais la tignasse brune de 2004, à laissé place à une touffe de cheveux grisonnants.

Thierry Delay, 56 ans, est de nouveau derrière les barreaux. L’ex -mari de Myriam Badaoui, principal accusés du dossier Outreau, en 2004, est désormais accusé de faits d’agressions sexuelles et de harcèlement perpétrés entre 2017 et 2019 dans un établissement spécialisé de la Haute-Garonne où il réside depuis 2016, année de sa libération.

Comme sa victime présumée, il souffre de sclérose en plaques. Elle est tellement diminué par cette maladie dégénérative qu’elle est contrainte de se déplacer dans une chaise roulante.

Et un jour, la directrice de ce centre a remarqué un changement de comportement de l’une de ses patientes. celle-ci s’est confiée.

Les mains baladeuses sur ses parties intimes, le harcèlement que Thierry Delay exerçait à son encontre pour obtenir des relations sexuelles.

Alors oui, c’est un ami. Mais le concède : elle a « peur ». Deux ans que ça dure. L’alerte est donnée en 2019. Saisie, le parquet de Toulouse confie alors l’enquête à la gendarmerie qui le place en garde à vue fin novembre.

« Vous connaissez plutôt les faits », note le président du tribunal correctionnel de Toulouse. Romain Bonhomme. Depuis l’époque boxe des prévenus, celui dont on aperçoit à peine le crâne hoche la tête.

En 2004, il avait été un peu plus loquace sur les services qu’il faisait endurer à ses fils avec la complicité de sa quatrième femme et d’un couple d’amis.

Mais en ce deuxième vendredi de grève des avocats toulousain, le « principal ordonnateur » du scandale Outreau n’était pas représenté.

Suite à son arrestation, Thierry Delay, a été incarcéré en raison de la mise en exécution d’une précédente peine de six mois de prison prononcée par le tribunal de Toulouse en 2018, pour détention d’images pédopornographiques.

Son avocat habituel étant absent, tout comme la victime, et vu la sensibilité du dossier : Renvoie demander.

Pour autant, la procédure requiert un mandat de dépôt au regard « du risque évident de réitération des comportements déviants » du prévenu.

Le même qui s’était retrouvé avec son ex-femme au cœur de l’affaire Outreau. Le couple diabolique avait été reconnu coupable des faits de viols répétés sur leurs quatre fils.

Ces mêmes enfants d’où tout est parti. Au total, ils sont 12 à avoir été victime de quatre adultes, entre 1997 et 2000.

Après avoir été condamné à 20 ans de réclusion criminelle, par la cour d’assises du Pas-de-Calais en 2004, une peine confirmée en appel, il a purgé 15 années d’emprisonnements dans différentes prisons avant de rejoindre le centre de détention de Muret.

Il était libre en 2016. Quatre ans ont passé. Il sera jugé début février.