Barjouville | Ils prostituaient des mineures à l’hôtel

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Deux hommes et une femme sont condamnés pour proxénétisme aggravé.
Des adolescentes en fugue forcées à se prostituer.

Ils prostituaient deux adolescentes de 15 ans dans des hôtels : « Ce sont elles qui voulaient devenir prostituées. »

Tout a commencé le 8 juin 2019, lorsque le réceptionniste d’un hôtel de Barjouville a vu arriver, en début d’après-midi, une adolescente totalement paniquée. Elle explique qu’elle s’est enfuie d’un hôtel voisin.

« S’il vous plaît », supplie la jeune fille. « Laissez-moi entrer. Ils vont me tuer. »

Prise en charge par les policiers, elle explique ce qui lui serait arrivé : « Je suis de Cholet (NDLR, Maine-et-Loire). J’ai fugué de chez moi. J’ai fait la connaissance d’un couple. Ils nous ont obligées à nous prostituer, mon amie et moi. »

Très rapidement, en exploitant les images de vidéosurveillance de l’hôtel d’où l’adolescente s’était enfuie, les enquêteurs remarquent qu’elle n’était pas seule.

Une autre mineure l’accompagnait. Les caméras ont enregistré le manège d’un couple, et d’un autre homme accompagné de la mineure en fuite, qui se sont engouffrés dans deux voitures.

Les numéros d’immatriculation sont relevés. Grâce aux renseignements fournis par les policiers de Cholet, les enquêteurs identifient des suspects : Cheik Gueyé, 22 ans, accompagné d’Océane Durand, 23 ans, sa compagne, et l’un de leurs amis, Makan Sadio Sidibé, 22 ans.

Violences

Grâce à l’exploitation des lignes téléphoniques utilisées par le trio, les policiers remontent leur périple.
Ils sont partis du Maine-et-Loire trois jours auparavant, ont fait une halte dans un hôtel à Rambouillet (Yvelines), avant de rejoindre Barjouville.

« Ils nous ont obligées à nous prostituer à Rambouillet et à Barjouville »

a assuré l’adolescente qui est parvenue à s’enfuir.

Elle décrit des violences qu’elle aurait subies et même un viol, que lui aurait imposé Cheick Gueyé, suspecté de proxénétisme. Sa compagne et le deuxième homme, suspecté d’assurer la protection des mineures, sont jugés pour complicité.

Le proxénète présumé sera jugé plus tard, devant la cour d’assises, pour viol.

« Elles n’ont rapporté que 250 € en quatre jours. J’avais l’hôtel à payer »

La deuxième jeune fille, également en fugue, a été retrouvée à Cholet. Dans la foulée, le couple et le deuxième homme ont été interpellés dans le Maine-et-Loire.

À l’audience du tribunal de Chartres, Cheick Gueyé reconnaît :

« Je faisais travailler une autre jeune femme », explique-t-il. « Quand j’ai vu l’argent rentrer, j’ai cherché deux autres filles. Ces deux-là voulaient se prostituer et elles m’avaient dit qu’elles étaient majeures. Je leur ai proposé de les aider »

Il reconnaît des violences, « mais juste deux ou trois gifles », et conteste avoir violé l’adolescente. « Pourtant, vous gardiez tout l’argent pour vous », remarque la présidente d’audience.

« Oui, mais elles faisaient n’importe quoi. En quatre jours, elles n’ont rapporté que 250 €. J’avais l’hôtel et la nourriture à payer. »

Sa compagne reconnaît l’avoir aidé :

« Mais j’étais sous son emprise. Je ne pouvais pas faire autrement. »

Quant au deuxième homme, il reconnaît avoir aidé le couple.

« Je me cachais dans la salle de bain pendant qu’elles recevaient des clients, pour être sûr qu’il n’y ait pas de problèmes. »

L’argent des passes

Il reconnaît également avoir perçu l’argent des passes avant de le remettre à Cheick Gueye.

Déjà très connu de la justice, Cheick Gueye est condamné à huit ans de prison et à 5.000 € d’amende. Il est maintenu en détention.

Sa compagne est condamnée à quatre ans de prison, dont deux ans ferme.

Leur complice est condamné à deux ans de prison ferme, avec maintien en détention, et à 1.000 € d’amende.

 

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