Le Havre | Pédocriminel récidiviste en liberté !
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oui
Pédocriminel En liberté
- 26/02/2021
- 12:12
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Lorsque le président lui demande de décliner son identité, le prévenu âgé de 22 ans, angoissé, bute sur les mots en parlant très vite. « Prenez votre temps », tente de calmer le juge.
Sur la vidéosurveillance,
« on vous voit vous asseoir à côté de l’enfant. Il ne se passe rien parce qu’il y a du monde, instruit le président.
Vous avez l’air de regarder qui sort et qui entre.
Quand il y a beaucoup moins de monde, votre main se dirige à plusieurs reprises vers le sexe de ce mineur.
Ce dernier tente d’enlever votre main. Il finit par se lever pour se rasseoir ensuite. Vous lui touchez aussi les fesses. »
Le juge s’interroge sur le comportement du prévenu qui est en récidive légale, condamné pour des faits similaires en 2016 et 2017. « Je suis désolé, je regrette beaucoup », lâche-t-il. En garde à vue, il explique répondre « à une pulsion ».
À l’audience, il ajoute :
« Je ne connaissais plus ce type de comportement grâce à la consultation d’un psychiatre et à un traitement »
médicamenteux pour soigner ses troubles psychiatriques. Traitement qu’il a arrêté.
Présente à l’audience, sa mère – qui est également sa curatrice – témoigne :
« Mon fils souffre. Il est suivi depuis très longtemps. Il souffre de troubles du comportement. Après son adolescence, il a eu des pulsions. Il a été suivi pendant trois ans (NDLR : dans le cadre d’un suivi sociojudiciaire). Il est aidé par un psychiatre. Comment l’aider ? Je ne sais pas. Mais je pense qu’il a besoin d’aide. »
« Réussir même avec mes pathologies »
Le prévenu, qui vit avec sa mère, a des passions.
« Mais il a peur de sortir. Il ne travaille pas parce qu’on lui a fermé des portes au niveau scolaire. (…) Je voudrais que ça continue à avancer. Ça fait vingt ans que je me bats pour lui. Il a conscience qu’il a un problème, il faut l’aider. »
L’expert psychiatre évoque « une angoisse et une anxiété permanente », « une phase d’exacerbation majeure » avec « une propension au passage à l’acte ».
L’expert explique que son acte n’est pas à mettre exclusivement sur le compte de ses pathologies.
« Il y a un contexte d’attrait pédophilique homosexuel. »
La procureure dit
« entendre sa situation de handicap, mais ce sont des faits graves commis en état de récidive ».
Elle estime qu’« il est un prédateur sexuel pour les mineurs qu’il rencontre ».
Face aux treize mois de prison requis, son avocate se voit « surprise ».
« Par le passé, on a fait des choses qui ont fonctionné (NDLR : le suivi sociojudicaire).
Et on s’aperçoit que ça se finit à peine qu’il passe à l’acte. Il faut un cadre structurant. Une détention serait à l’inverse des efforts faits. Beaucoup de portes se sont fermées.
Aujourd’hui, vous êtes encore l’une de ces portes. (…) Il doit être puni, mais un suivi psychiatrique en prison, c’est très compliqué. »
L’avocate aura persuadé le tribunal qui condamne son client à un suivi sociojudiciaire pendant cinq ans et à une interdiction définitive d’exercer une activité en contact avec des mineurs. Avant que les juges ne délibèrent, le prévenu, stressé mais convaincu, débite :
« Je suis vraiment désolé de ce que j’ai fait. Ce que je veux, c’est réussir même avec mes pathologies. J’ai des passions, je veux réussir dans ces domaine-là. »
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