Actualisation du 25 septembre 2021 :
La mère des enfants martyrs est condamnée à cinq ans de prison dont deux ans ferme
Le procès à huis clos d’une quinquagénaire, dernière membre d’un cercle pédophile à être jugée, s’est conclu, vendredi 24 septembre, à Nevers, par une reconnaissance de sa culpabilité pour des attouchements sur l’une de ses filles, pour des violences habituelles sur l’un de ses fils et pour non-dénonciation des crimes sexuels perpétrés par son mari et ses amis.
Il a le corps d’un grand adolescent et le regard d’un petit enfant. Lorsque le président de la cour d’assises lève l’audience, vendredi 24 septembre, il prend son avocate dans les bras.
Me Martine Goncalves confie après-coup :
« C’était un gros câlin, oui ».
« Il venait de me dire : “Voilà, enfin, je n’ai plus de parents” ».
Cette scène pourrait (sauf appel) être la conclusion d’un marathon judiciaire qui a vu le père, le demi-frère, les voisins et maintenant la mère de ce garçon et de ses frères et sœurs être envoyés en prison pour les sévices qu’ils leur ont infligés.
En avril 2017, quatre enfants de 4 ans, 8 ans, 9 ans et 16 ans sont retirés à la garde de leurs parents pour des soupçons de violence et pour des constats de carences éducatives et hygiéniques. Dans les mois qui suivent, les mineurs se confient aux éducateurs.
Leurs récits, recueillis séparément, sont concordants et édifiants. Ils racontent les caresses « chacun son tour », les « fêtes du slip » où les adultes étaient nus et les enfants abusés, les punitions sadiques…
L’instruction aboutit au renvoi devant les assises des parents des victimes, d’un demi-frère, d’un couple d’amis et d’un voisin. Un premier procès se tient, en novembre, à Nevers.
Le cas de la mère est disjoint, car sa situation médicale est incompatible avec une comparution. Les autres écopent de lourdes peines, confirmées ou allongées en appel, mercredi, à Bourges : huit, dix, seize, dix-huit ans de prison. La mère, dont l’état de santé s’est amélioré, a finalement comparu jeudi 23 et vendredi 24 septembre.
Durant l’enquête, cette éleveuse de chiens et de brebis de 51 ans a raconté avoir été victime d’inceste, de même que soumise, toute sa vie durant, à la violence physique et sexuelle des hommes, d’abord son père, puis ses conjoints.
Un psychiatre a estimé que cette biographie avait pu favoriser la commission des infractions reprochées. Des témoins, issus notamment de la protection de l’enfance, ont dressé un portrait différent de la quinquagénaire, celui d’une cheffe de famille, dominatrice, autoritaire et très peu maternelle.
Les charges
Elle est accusée par sa fille aînée de lui avoir « touché le haut et le bas » : la poitrine et le sexe. Cette adolescente, déficiente intellectuelle, est incapable d’élaborer des stratégies de contre-vérité, a conclu un expert.
La mère a aussi eu connaissance de viols sur deux de ses enfants commis par un voisin et ne le a jamais dénoncés à la justice. Enfin, elle aurait puni régulièrement l’un de ses fils en le mettant à genoux sur un manche à balais posé au sol.
La quinquagénaire a mis en garde les enquêteurs contre sa fille aînée « manipulatrice », quand bien même celle-ci souffre de lourds retards cognitifs. De même, elle a insinué, un temps, qu’elle était visée par un complot des services sociaux. Au procès, elle a admis qu’elle n’a pas su protéger ses enfants, de la même manière que sa mère ne l’avait pas préservée de son père incestueux. Elle a reconnu aussi qu’elle a pu être blessante envers eux dans ses paroles, par son langage ordurier, mais jamais dans ses actes.
Son avocate, Me Karine Berthon, rappelle :
« Elle a, elle-même, subi cinquante-et-une années de violences ».
« Elle a reproduit ce qu’elle connaissait. Elle n’avait pas les capacités, pas les outils pour se rendre compte que ce n’était pas normal de se comporter ainsi avec ses enfants. »
Conformément aux réquisitions de l’avocat général, la cour d’assises de la Nièvre a condamné la quinquagénaire à cinq ans de prison, dont trois ans avec sursis et ordonné son incarcération immédiate pour la partie ferme. Un suivi socio-judiciaire de cinq ans a été ordonné. Et l’autorité parentale lui a été définitivement retirée.
La dernière décision est « un gros soulagement » pour le client de Me Martine Goncalves. L’avocat général, Axel Schneider, est « satisfait » de la peine, « compte tenu de l’absence d’antécédents judiciaires et du récit de vie [de la mère] ». Me Thibault de Saulce Latour se félicite du crédit apporté à la parole de la jeune fille qu’il assistait.
Il ajoute :
« J’espère que c’est le dernier acte de cette histoire judiciaire ».
« Après trois procès », abonde Me Carole Boirin, avocate de la dernière partie civile, « il serait bien que ces enfants puissent enfin se reconstruire. »
Source : Le JDC
Article du 26 novembre 2021 :
La cour d’assises de la Nièvre va s’immerger, du lundi 9 au vendredi 20 novembre, dans un marécage putride de pédophilie et de violences.
Quatre frères et sœurs auraient été violés et battus pendant des années.
L’enfer, c’était leur maison.
Et les bourreaux, leurs parents et des amis de ces derniers.
Les jurés appelés à siéger à Nevers, lors d’une session rendue déjà particulière par les mesures sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19, devront faire preuve d’un courage remarquable pour endurer le récit, durant deux semaines, des scènes abjectes s’étant déroulées, de 2014 à 2017, dans plusieurs maisons perdues dans la campagne nivernaise.
Des pratiques perverses régulières et en réseau
Aux domiciles successifs d’un couple formé par un conducteur de bus de 36 ans et son épouse de 50 ans, les adultes assouvissaient leurs désirs les plus déviants sur les quatre enfants de la famille : l’aînée, déficiente intellectuelle et âgée de 14 ans, ses deux frères de 6 ans et 5 ans et sa sœur de 2 ans au moment des premiers faits.
Deux des trois affaires de cette session ont été renvoyées
Les actes qu’ils ont décrit dépassent l’entendement, sortent même du champ de l’humanité pour entrer dans celui de la bestialité.
Régulièrement, leurs parents se réunissaient avec trois voisins : un autre couple, lui 54 ans, elle 49 ans, et un homme de 65 ans.
Tous étaient adeptes du libertinage.
Tous, surtout, se seraient livrés sans retenue à une pédophilie collective.
Les enfants ont raconté les viols, ainsi que les doigts et les jouets enfoncés dans les fesses et les caresses sur les parties génitales.
Ils n’étaient plus que des objets sexuels.
L’un des voisins prenait même du plaisir, à chaque visite, à leur uriner dessus.
Les victimes ont aussi relaté des violences physiques : des brûlures de cigarette, des coups de marteau ou de bâton…
Ses révélations sont survenues après le placement de l’ensemble de la fratrie, en avril 2017, lorsque les services sociaux ont constaté des carences en matière d’éducation et d’hygiène.
Éloignés de leur foyer, rencontrant enfin des adultes qui ne les voyaient pas comme de simples réceptacles pour leur jouissance, ils ont parlé.
Au psychologue, à l’orthophoniste, aux éducateurs…
La mère des victimes, malade, sera jugée plus tard
En quelques jours, dix signalements sont parvenus aux autorités judiciaires.
Les cinq adultes ont été conduits en garde à vue, mis en examen et placés en détention provisoire (les hommes) ou sous contrôle judiciaire (les femmes).
Un homme de 27 ans, fils d’un autre mariage de la mère des victimes, aurait participé à certains des abus.
Il comparaîtra lui aussi devant les assises.
Mais ils ne seront pas six sur le banc des accusés.
La mère des victimes ne peut pas être jugée, pour des raisons liées à sa santé. Son cas a été disjoint du dossier. Elle fera l’objet d’un autre procès d’assises, prochainement.
Le couple de voisins, aussi, fera l’objet d’un autre procès d’assises.
Pour des viols sur leurs propres enfants, cette fois.
En compagnie d’amis, là encore.
La découverte de ce second cercle pédophile avait fait grand bruit en 2018, faisant se déplacer la presse nationale dans le Bazois pour une affaire qualifiée d’« hors norme ».
Une autre affaire éclate, l’année d’après, avec des suspects communs
Il semble justement que ces comportements criminels étaient une norme chez des Nivernais qui font face, aujourd’hui, à une (ou plusieurs) peine(s) de vingt ans de réclusion criminelle.
Il existe une forte probabilité pour que le procès se déroule à huis clos, à la demande d’un avocat des parties civiles.
Dans ce cas, nous ne rendrons pas compte des débats, mais seulement du verdict.
Sans identifier les accusés, pour préserver l’anonymat des victimes mineures.
Par le nombre d’accusés et de victimes, par la cruauté et la perversité des actes allégués, par l’ampleur des crimes sexuels dénoncés, l’affaire jugée, depuis lundi 9 novembre, aux assises, à Nevers, sort de l’ordinaire.
Elle revêt aussi un caractère particulier par les mesures prises pour tenir deux semaines de débats en évitant une contamination collective.
Le procès se déroule à huis clos. La décision, cependant, n’a rien à voir avec le Covid-19.
La présence ou non d’un journaliste n’aurait en effet rien changé au dispositif sanitaire.
Mais l’Andavi, l’association de victimes qui est l’administratrice ad hoc de deux des parties civiles, a demandé à ce qu’il n’y ait pas de public.
“Dans l’intérêt de ces deux garçons, encore mineurs.”
La cour d’assises a fait droit évidemment à cette requête.
La présentation de l’affaire
C’est donc derrière des portes fermées que sera évoqué le calvaire d’une fratrie de quatre enfants.
Ils ont révélé, au moment de leur placement, en 2017, qu’ils subissaient des viols et des agressions sexuelles, depuis des années, à leurs domiciles successifs dans plusieurs petites communes nivernaises, que nous ne spécifierons pas, pour garantir leur anonymat.
Ils ont porté des accusations contre leurs parents, leur demi-frère et trois voisins, qui comparaissent tous, à l’exception de leur mère, dont l’état de santé ne permet pas d’être là.
Elle sera jugée ultérieurement.
La justice passera néanmoins…
La défense récuse les jurés féminins
Le jury est ainsi constitué de cinq hommes et d’une femme, la défense ayant récusé presque toutes les femmes tirées au sort, jusqu’à épuisement de son droit à le faire (la défense dispose de six récusations, sans avoir à justifier des raisons de ses choix).
Il y a aussi quatre jurés supplémentaires, trois hommes et une femme.
Ce nombre élevé s’explique par la longueur des débats.
Pour cette même raison, la cour (président et assesseurs) est composée de quatre magistrats au lieu de trois.
Vers 10 h 15, le huis clos a donc commencé.
Il durera deux semaines.
Deux semaines pour parler d’un autre huis clos.
Dans lequel quatre enfants auraient subi les pires outrages de la part, selon leurs récits, de ceux qui devaient normalement les élever, les chérir, les protéger.
Le verdict à l’issue d’un procès éprouvant
La cour d’assises de la Nièvre a prononcé, dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 novembre, de la réclusion criminelle à l’encontre de plusieurs membres d’un cercle pédophile, autrement dit un réseau pédocriminel.
Un procès d’assises pour des viols sur enfants s’est conclu, dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 novembre.
Les débats se sont étalés sur deux semaines.
Les délibérations ont duré un peu plus de huit heures.
La lecture du verdict a débuté à 0 h 55.
Les faits se sont produits de 2014 à 2017, principalement au domicile familial des victimes.
Les enfants avaient 2 ans, 5 ans, 6 ans et 14 ans au début de cette période.
La plupart des chefs d’accusation sont aggravés par le caractère incestueux des actes sexuels et/ou la vulnérabilité particulière de l’aînée des parties civiles, déficiente mentale.
Les décisions de la cour
Le père des parties civiles, 36 ans, conducteur de bus à temps partiel, seize mentions au casier judiciaire, dont des violences sur l’un de ses fils, est reconnu coupable de viols sur sa fille aînée et d’agressions sexuelles et de violences habituelles sur ses quatre enfants.
Il est condamné à quinze ans de réclusion criminelle (ce qui correspond aux réquisitions).
L’autorité parentale lui est totalement et définitivement retirée.
La mère, 50 ans, éleveuse de chiens, sera jugée ultérieurement.
Le demi-frère, 27 ans, employé sur un chantier d’insertion, quatre mentions au casier judiciaires, sans lien avec cette affaire, est reconnu coupable d’un viol et d’une agression sexuelle sur l’une de ses demi-sœurs.
Il est condamné à huit ans d’emprisonnement (ce qui correspond aux réquisitions).
« Tonton », un ami proche, 54 ans, sans emploi, est reconnu coupable de viols sur l’aînée, d’agressions sexuelles sur les deux garçons et de violences sur l’un d’eux.
Il est condamné à dix ans de réclusion criminelle (douze ans étaient requis).
« Tata », sa compagne, 49 ans, sans emploi, est reconnue coupable de non-dénonciation de mauvais traitements sur des mineurs.
Elle est condamnée à deux ans de prison avec sursis (deux ans dont dix-huit mois avec sursis étaient requis).
Le voisin, 65 ans, sans emploi, célibataire, onze mentions au casier judiciaire, dont plusieurs peines pour des agressions sexuelles sur mineur, est reconnu coupable de viols et d’agressions sexuelles sur deux enfants.
Il est condamné à seize ans de réclusion criminelle (la peine maximale, vingt ans, était requise).
La révélation des faits
La famille vivait dans un joli petit village de la Nièvre. Mais la carte postale bucolique s’arrête là. Car le foyer était complètement dysfonctionnel.
Il a fait l’objet d’une mesure d’assistance éducative en milieu ouvert. Car le père a été condamné, en 2015, pour des violences parentales.
Et parce que le milieu scolaire a fait remonter l’instabilité comportementale des quatre enfants, de même que certains problèmes d’hygiène.
Ils ont 4 ans, 8 ans, 9 ans et 16 ans lorsque, le 14 avril 2017, le juge des enfants de Nevers décide de leur placement.
De nouvelles suspicions de violence viennent de lui être relayées.
Dix jours plus tard, la fratrie est retirée à la garde de ses parents.
Et, dans les semaines qui suivent, les signalements à la justice se succèdent.
Les services sociaux recueillent des enfants sans repères moraux établis et employant un vocabulaire sexualisé dans la plupart de leurs interactions.
Au détour de moments de complicité avec les éducateurs ou lorsqu’ils se retrouvent submergés par leurs émotions, ils en viennent à décrire des scènes de pédophilie.
Un cercle familial, cercle infernal
Ils racontent que c’était « chacun son tour ».
Pour la « main dans les fesses ». Ou les caresses sur la « nounoune ».
Les confidences, effectuées séparément, concordent à chaque fois.
Les instigateurs désignés de ces abus sont les parents, ainsi qu’un ami plus âgé de ces derniers et un couple de voisins suffisamment proches pour être surnommés « Tonton et Tata ».
Parfois, les enfants ne saisissent pas la gravité des actes qu’ils évoquent.
« À Noël, tout le monde était à poil », rigole l’un des garçons.
Toujours, ils font état de leurs souffrances après-coup, de leur honte, de leur haine à l’encontre des grandes personnes.
Ces témoignages terrifiants sont transmis à la justice.
Ils comprennent aussi des violences du quotidien : le couteau sous la gorge, les brûlures de cigarette, le ligotage sur le pilier central du salon, les coups de bâton et même de marteau.
Les investigations menées par les gendarmes viennent confirmer toutes les craintes.
Il est question d’adultes urinant sur les enfants, d’un zizi en pâte à modeler durci au frigo pour ensuite les pénétrer…
Inutile d’aller plus loin, les images mentales sont déjà suffisamment écœurantes.
En mille morceaux sur le plan psychologique
L’éducation de ces enfants a été marquée du sceau de la perversion.
Ils n’ont jamais bénéficié d’affection.
Ils n’étaient apparemment qu’un objet de désir ou de défoulement.
Sans surprise, les experts qui les examinent constatent les dommages occasionnés.
Cela commence par des traits d’immaturité et d’hyperémotivité.
Et se poursuit par un niveau de développement intellectuel faible et un recours à la violence verbale et physique prompt.
Comme ce qu’ils ont vu, comme ce qu’ils ont subi. L’anormalité est devenue la norme pour eux.
Un suivi est nécessaire.
La psyché de ces enfants est éparpillée, chancelante. La reconstruction sera longue, difficile.
L’aînée a souffert, dès le départ, d’un important retard cognitif, dont les accusés ont abusé sans vergogne.
Elle a été leur victime principale.
« Bonne à tout faire » la journée.
Poupée sexuelle le soir ou le week-end.
Si elle est incapable de fournir un récit clair sur son calvaire, avec les marqueurs temporels et géographiques habituels, les spécialistes considèrent que ses déficiences l’empêchent également d’affabuler.
Ce qu’elle a décrit, elle l’a vécu.
L’infamie jusqu’au bout
Face aux dires d’enfants considérés comme crédibles, les accusés ont presque systématiquement nié ce qui leur était reproché, se protégeant individuellement, tout en se « chargeant » maladroitement les uns les autres.
Plusieurs n’ont pas hésité à verser dans le retournement des rôles.
Les parents, par exemple, ont mis en garde les gendarmes contre le côté « manipulateur » de leur fille aînée, pourtant intellectuellement limitée.
Et, quand le « Tonton » a admis un rapport sexuel avec elle, il a pris soin de la qualifier d’« aguicheuse ».
De même, si l’ami sexagénaire a concédé l’aveu d’un viol sur l’un des garçons, il l’a tout de suite imputé à un abus d’alcool. Et à un enfant « plutôt demandeur ».
Au-delà du caractère insoutenable de cette position, elle dépeint un univers où s’effondraient les frontières de décence et de respect qu’a bâties l’humanité entre le monde des adultes et celui des enfants, pour ne plus laisser place qu’à l’excitation et au sexe.
Un second procès… Puis un troisième
La mère n’a pas été jugée lors de cette session d’assises. Sa santé délicate ne le permettait pas. Un renvoi de la totalité de l’affaire a été envisagé un temps. Avant que l’option d’une disjonction soit préférée.
La quinquagénaire comparaîtra ultérieurement devant cette même juridiction.
Et ce n’est malheureusement pas tout.
Car les deux filles de « Tonton et Tata », placées en 2016, quand elles avaient 7 ans et 9 ans, ont également révélé avoir été victimes d’agressions sexuelles de la part de leurs parents et d’amis de ces derniers.
Une seconde instruction devrait conduire à un autre procès d’assises.
Avec sensiblement les mêmes accusés. Des actes tout aussi insupportables. Et des parties civiles différentes.
Bilan de ce premier procès
Au total, huit adultes, parents compris, mis en examen pour abus sexuels et violences aggravées sur quatre enfants.
Dix mois d’enquête de la brigade de recherches de Château-Chinon.
Huit personnes gardées à vue, puis mises en examen, dont cinq placées en détention provisoire.
Et surtout : quatre enfants victimes d’agressions sexuelles et de violences.
« Un dossier hors normes », a commenté le vice-procureur de la République de Nevers, Paul-Édouard Lallois, ce lundi 12 novembre.
« On trouve dans cette affaire la combinaison d’abus sexuels sur des mineurs et des faits de violences aggravées. »
Huit adultes ont été mis en cause pour des violences sexuelles dont des viols « dans des circonstances intrafamiliales mais pas seulement ».
Les victimes sont quatre garçons, de deux fratries différentes, âgés de 8 ans et 4 ans, et de 9 ans et 4 ans.
Les adultes qui ont tous été mis en examen à l’issue de leurs auditions par deux magistrats du parquet de Nevers, la semaine dernière, sont cinq hommes et trois femmes, dont deux anciens couples, parents des quatre victimes, ainsi qu’un troisième ancien couple et deux hommes de leur environnement amical.
Quatre garçons, âgés de 4 ans à 9 ans
« Ces personnes, résidant dans les secteurs de Châtillon-en-Bazois et de Saint-Saulge, étaient amenées à se côtoyer dans un cadre amical. »
Un peu plus de soixante-dix infractions ont été retenues au terme de l’enquête préliminaire.
« Ces infractions (et crimes s’il s’agit de viols) auraient été commises entre 2010 et 2017. »
Une précision d’autant plus effrayante que le plus âgé des garçons est né en 2009.
Les derniers enfants ont été placés auprès des services du conseil départemental en 2017.
« Ce dossier a débuté par une demande d’assistance éducative » a souligné le vice-procureur.
Des troubles du comportement ont inquiété les services éducatifs qui ont soupçonné de la maltraitance.
Dès lors que des enfants ont été placés, sur décision du juge des enfants de Nevers, un certain nombre de révélations, progressives dans le temps, ont corroboré dans un premier temps les soupçons de maltraitance physique. »
Libérés de l’emprise familiale, les enfants ont peu à peu décrit des faits de nature plus grave.
Les cinq hommes écroués
La lourde enquête, menée par la brigade des recherches de Château-Chinon, s’est conclue par une phase opérationnelle (interpellations, perquisitions et interrogatoires) importante la semaine dernière, mobilisant aussi la plupart des officiers de police judiciaire du Morvan.
Les cinq hommes ont été écroués vendredi 9 novembre.
Les trois femmes sont, elles, placées sous contrôle judiciaire.
Une instruction judiciaire a été ouverte le même jour au pôle de l’instruction de Bourges.
Les mises en examen portent sur des viols et agressions sexuelles pour certains par ascendance, mais aussi corruption de mineurs et violences aggravées.
Actualisation du 07/12/2020 :
Il y aura un second procès pour le cercle pédophile nivernais : quatre accusés ont fait appel
Quatre personnes condamnées pour des viols, des agressions sexuelles et des violences habituelles sur mineurs, après deux semaines d’un éprouvant procès à Nevers, ont interjeté appel.
Il y aura un nouveau procès dans quelques mois.
Le délai pour contester le verdict rendu samedi 21 novembre par la cour d’assises de la Nièvre s’est refermé mardi 1er décembre.
Sur les cinq personnes condamnées pour des viols, des agressions sexuelles et des violences habituelles sur mineurs, quatre ont interjeté appel.
Un nouveau procès sera donc organisé, dans quelques mois, à Bourges.
Un nouvel examen de cet insoutenable huis clos familial où le sexe régissait toutes les relations.
Une nouvelle épreuve pour quatre frères et sœurs, âgés de 2 ans, 5 ans, 6 ans et 14 ans au moment des premiers abus, qui ont tous raconté avoir été régulièrement violés et battus par leurs parents et des amis de ces derniers.
La cour d’appel aura à rejuger un conducteur de bus de 36 ans, le père des quatre victimes, condamné à 15 ans de réclusion criminelle à Nevers ; un voisin sans emploi de 65 ans, condamné à 16 ans de réclusion criminelle ; un demi-frère des parties civiles, 27 ans, employé sur un chantier d’insertion, condamné à 8 ans de détention ; et un autre voisin sans emploi de 54 ans, condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
Ce ne sera pas le cas de l’épouse de ce dernier, âgée de 49 ans.
Elle n’a pas fait appel de sa peine de 2 ans de prison avec sursis, sanctionnant uniquement une non-dénonciation de mauvais traitements sur enfant, puisqu’elle a été mise hors de cause pour les agressions sexuelles.
Les quatre hommes ayant demandé à passer à nouveau devant un jury populaire encourent, chacun, 20 années de réclusion criminelle.
Ce quantum tient à l’accusation principale de viol, à la vulnérabilité des victimes en raison de leur très jeune âge et de la déficience mentale de la sœur aînée et au caractère incestueux de certains actes.
La mère des victimes, malade, n’a pas encore été jugée
Cette peine maximale avait d’ailleurs été demandée par le parquet contre le premier voisin. Pour le père et le demi-frère, les réquisitions ont été suivies dans le verdict.
Pour le second voisin, 12 années de réclusion criminelle avaient été exigées.
Avant ou après ce second procès, la mère des victimes, une éleveuse de chiens de 50 ans, sera elle aussi appelée à la barre.
Une pathologie cardiaque avait contraint le corps médical à la déclarer inapte à supporter les deux semaines du procès neversois.
Son cas a été disjoint et, lorsque sa santé le permettra, elle se présentera, seule, devant la juridiction de première instance.
Source : Le Journal du Centre
Actualisation du 18 mai 2021
Une seconde affaire de cercle pédophile familial arrive devant les assises de la Nièvre
Le procès de huit personnes s’est ouvert ce lundi devant la cour d’assises de la Nièvre pour des faits de viols, de violences et d’agressions sexuelles envers des mineurs.
Les victimes sont des enfants âgés de 3 à 8 ans. Les deux premiers, des frères de 3 et 7 ans placés dans une famille d’accueil en 2017, ont décrit les conditions sordides dans lesquelles ils avaient vécu auparavant.
Ils auraient été victimes de viols, d’agressions sexuelles et auraient été maltraités par leurs parents. Quelques mois plus tard, deux autres frères de 4 et 8 ans ont fait part de faits semblables commis également par leurs parents.
Le martyre subi par ces quatre enfants, battus, humiliés, violés, par leurs parents et l’entourage de ces derniers, sera donc au cœur du procès qui s’ouvre, lundi 17 mai, à Nevers, et fait écho à une affaire similaire jugée six mois auparavant, avec des accusés communs.
Le 20 novembre, quatre Nivernais étaient reconnus coupable de viols incestueux, d’agressions sexuelles sur mineurs et de violences habituelles sur une même fratrie. Ils ont tous fait appel et seront rejugés, prochainement, à Bourges.
Avant cela, un dossier arrive lundi 17 mai devant la cour d’assises de la Nièvre, avec un climat, des exactions et même trois accusés similaires.
Des « fêtes du slip » sans aucune limite
Deux frères de 7 ans et 3 ans confiés à l’Aide sociale à l’enfance en mai 2017, après que des traces de coup sur l’aîné ont été signalées par l’Éducation nationale, se sont mis à livrer des récits effroyables.
Bien que placés dans des familles d’accueil différentes, ils ont décrit les mêmes scènes : des « fêtes du slip » ou « fêtes à neuneu » durant lesquelles les adultes se déshabillaient et copulaient devant eux.
Ils ont aussi raconté comment ils étaient affamés au quotidien, frappés à la moindre contrariété, enfermés dans la cave pour la nuit… et surtout violés par leurs parents et certains de leurs invités.
Deux familles concernées
Quelque mois plus tard, les services sociaux informaient la justice de suspicions de maltraitances concernant deux autres frères de 8 ans et 4 ans.
Eux aussi ont été retirés à leur famille après des violences physiques. Et eux aussi ont commencé à parler du calvaire qu’ils avaient subi.
Les pères et mères de ces quatre garçons se fréquentaient régulièrement, y compris sur un mode échangiste. Un autre couple, en l’occurrence les parents des victimes dans l’affaire de novembre, participait aux soirées. De même qu’un fils adulte et un demi-frère.
Incapables d’inventer de tels détails
Ces huit adultes avaient-ils aboli les barrières générationnelles et morales pour assouvir une libido perverse ? Avaient-ils effacé de leurs esprits les interdits de l’inceste et de la pédophilie pour jouir d’une domination totale sur ces mineurs ? Ils l’ont nié durant l’instruction.
Il reste qu’aux yeux des experts, les quatre victimes, qui souffrent de troubles post-traumatiques majeurs, sont crédibles et incapables d’inventer les détails sordides qu’ils ont rapportés.
Magistrats. Le procès sera présidé par Sami Ben Hadj Yahia. Le siège de l’avocat général sera occupé par Axel Schneider.
Avocats. Les victimes seront assistées de Me Martine Goncalves. Les accusés seront défendus par Mes Thibault de Saulce Latour, Vincent Billecoq, Karine Berthon, Ludivine Lamoure, Lucie Leclerc, Bénédicte Lartichaux, Alexandre Liancier et Antoine Fourcade.
Durée. Les débats sont programmés sur deux semaines. Le verdict est attendu vendredi 28 mai.
Soit : 1 avocat pour les 4 victimes et 8 avocats pour les 8 accusés
Sources :
Le journal du centre
Ouest France