Arles | Seulement 6 ans de prison pour avoir violé sa fille pendant 6 ans !
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 12/11/2017
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Un homme a été condamné à six ans de prison pour des agressions sexuelles sur sa fille entre ses 6 ans et ses 12 ans
“Sur les photos, j’avais constaté que plus elle grandissait, moins elle souriait.”
La mère d’Alicia a fini par comprendre pourquoi. C’était le 22 décembre 2016, à Arles.
Ce jour-là, sa fille lui révèle que pendant des années, Philippe, son père adoptif, venait se glisser tous les soirs dans son lit.
Lui imposait des caresses, des fellations et jusqu’à un rapport anal.
Alicia (*) avait 6 ans la première fois, elle en avait 12 quand les agressions sexuelles et les viols ont pris fin. Elle en a 18 aujourd’hui.
Les années n’ont rien effacé, et c’est tordue de douleur que la jeune fille a fait face à son bourreau, mardi, devant le tribunal correctionnel de Tarascon.
À la barre, un homme de 72 ans, chevelure grise et clairsemée, lunettes, bras en écharpe et manteau trop long pour sa petite taille.
Philippe avoue tout, mais sans trop en dire. Il reconnaît les faits mais ne décrit pas l’horreur.
Il évite les mots qui dérangent. Qui le dérangent parce qu’il en a honte. Ce retraité, ancien pompiste à Salin-de-Giraud, a reconnu Alicia lorsqu’elle était bébé, après s’être mis en couple avec sa mère, une jolie femme de 35 ans sa cadette.
De cette union naîtront deux autres enfants avant leur divorce, en 2007.
Les agressions sexuelles auraient commencé deux ans plus tôt, alors que la famille était installée à Barjols, dans le Var.
Chaque soir, lorsque sa femme partait travailler de nuit dans une maison de retraite, il rejoignait la chambre de sa fille.
“C’était devenu une habitude”
Le calvaire d’Alicia a continué à Miramas, où Philippe s’est installé après la séparation.
Un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires : le rythme du droit de garde est aussi celui, pour Alicia, des caresses, des attouchements, des fellations.
Même en pleine journée, même quand ses frère et soeur jouent dans la chambre d’à côté.
Il utilisait des préservatifs, l’embrassait sur la bouche. “C’était devenu une habitude”, dira la jeune fille aux enquêteurs.
Son père lui avait fait comprendre que si elle racontait à quelqu’un ce qu’il lui faisait, elle priverait ses frère et soeur de père.
À l’âge de 12 ans, Alicia demande à ne plus voir son père adoptif. Sa mère pense alors que cette décision est liée au fait que Philippe l’a présenté à son père biologique de façon impromptue, alors qu’elle n’avait rien demandé.
Une blessure de plus sur des plaies déjà béantes. La victime a dû attendre sept ans pour trouver la force de dénoncer son bourreau.
Celui-ci a nié pendant dix mois avant de tout avouer. Du bout des lèvres. “Désolé, mais tu étais si jolie…”, a-t-il glissé à Alicia lors d’une confrontation.
“Vous agissiez comme si c’était votre petite amie ?”,
l’interrogeait mardi Me Élodie Peyron, avocate de la mère de la victime.
“Oui, c’est un peu ça”, a répondu un prévenu qui pendant toute l’audience a jonglé entre les excuses et les apitoiements sur son propre sort.
“Je suis anéanti par ce que j’ai fait, par ce qui m’arrive. Je le regrette, je veux me reconstruire.”
Et de murmurer, entre des silences :
“Il m’est arrivé de me dire que je n’avais pas le droit, mais bon (…) J’imagine qu’elle en a souffert (…) J’ai honte d’en parler.”
“Fière qu’elle ait dénoncé un monstre”
Régulièrement, le visage d’Alicia, en larmes, s’écrase sur l’épaule de sa mère. Celle-ci viendra témoigner à la barre :
“Je suis fière qu’elle ait dénoncé un monstre. Je veux qu’il soit condamné pour qu’elle puisse se reconstruire.”
“Alicia a perdu 10 kg depuis la procédure. C’est une jeune fille qui ne va pas bien, qui cherche à s’enlaidir. Scolairement, c’était une catastrophe”,
indique Laure Tanguy, avocate de la victime. Avant de requérir sept ans de prison, le procureur Julien Ecuer appuiera à son tour sur l’effet ravageur des faits sur “la vie d’adulte de la victime”.
Les faits ?
“Honteux, dégueulasse, hideux, répète Me Marc Roux, avocat du prévenu. Mais il a tout reconnu de A à Z, qu’est-ce qu’il peut faire de plus aujourd’hui ?”
Philippe a été condamné à six ans de prison.
“La liberté d’Alicia commence aujourd’hui”, a soufflé sa mère.
La jeune fille veut maintenant changer de nom. Pour ne plus porter celui de son bourreau.
Source : La Provence
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