Pompey | Un pédocriminel se faisait passer pour un ado sur internet, 36 mois avec sursis
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 23/10/2017
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- Meurthe-et-Moselle, 54 | Meurthe-et-Moselle , Abus Sexuel sur Mineur, Blablaland, Condamnation, Contrôle Judiciaire, Corruption de Mineur, Décision de Justice, Europe, France, Grand Est, Internet, Jugement, Justice, Obligation de Soins, Pédocriminalité, Police, Prison avec Sursis, Réseaux Sociaux, Skyrock, Tentative de Viol
Ce trentenaire, incapable de gérer ses fantasmes, a fait des propositions sexuelles à de jeunes adolescentes. Il a même agressé l’une d’entre elles. Ce 20 Octobre, il a écopé de 36 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve.
Que se serait-il passé si le frère de Célia (les prénoms ont été modifiés), qui surveillait alors discrètement sa sœur, n’était pas intervenu, n’avait pas saisi Daniel par le col et prévenu la police ?
Nul ne le sait.
Le prévenu, 35 ans, travaille dans un ESAT (établissement et service d’aide par le travail) de la région nancéienne.
Il est célibataire, sans enfant, et jusqu’en 2012, date des faits qu’on lui reproche, il passait ses soirées sur internet, plus précisément sur des sites réservés aux ados (Skyrock et Blablaland), à la recherche de jeunes proies.
Sous le pseudo « Skip », il se faisait passer pour un ado, contactait de très jeunes filles, conversant ensuite avec elles sur MSN et par SMS.
Les échanges étaient la plupart du temps à caractère sexuel.
« Tu veux goûter ma Chupa-chups ? ».
Le 22 avril 2012, il a donné rendez-vous à Célia, 13 ans, rencontrée sur la toile 3 semaines plus tôt.
L’ado réside à Pompey et est tombée dans le panneau.
Sur son clavier, elle indique qu’elle cherche un petit ami, accepte, plusieurs fois, de se déshabiller devant sa webcam.
Et comme celle de son interlocuteur est, semble-t-il, en panne, elle ne se rend pas compte que celui-ci est loin d’être un gamin de troisième acnéique.
Célia explique à sa mère qu’elle a rencontré un garçon âgé d’une quinzaine d’années sur internet et cette dernière accepte qu’elle le rencontre.
La mère de famille, qui a refusé d’installer un contrôle parental sur l’ordinateur et a expliqué à sa fille les dangers d’internet à sa fille, mandate cependant son fils pour la suivre.
Fort heureusement…
Sur place, le frère constate en effet que l’ado est en fait un adulte.
Et, quand il arrive dans la forêt où se trouvent Daniel et Célia, il les aperçoit allongés sur une couverture.
Le pantalon de Célia est descendu jusqu’à mi-cuisse, son T-shirt est remonté et son soutien-gorge dégrafé.
« Vous vous apprêtiez à avoir une relation sexuelle avec elle », fait remarquer le président Gastaldi.
« Dans votre sac à dos, on a en effet trouvé des préservatifs. »
Célia prend une gifle de la part de son frère mais, en pleurs, assure qu’elle était consentante.
Daniel l’a embrassée, a caressé sa poitrine et son sexe.
Ce vendredi, à la barre, le prévenu n’est guère loquace.
Lors d’une perquisition, les enquêteurs ont découvert photos et vidéos pédopornographiques.
Au travers ses discussions sur le net, on se rend compte que Daniel est attiré par les tenues d’écolières et les sous-vêtements d’enfant.
Le magistrat détaille les discussions avec d’autres jeunes filles auxquelles il a fait des propositions d’ordre sexuel.
« J’étais un peu coupé du monde réel.
Ce n’était que du virtuel, j’étais comme dans une bulle, complètement inconscient.
Depuis, j’ai fait un gros travail sur moi. »
Le président :
« Votre intention était quand même bien d’avoir une relation sexuelle ? »
« Non, je me suis rendu compte de son âge, qu’elle n’était pas mûre. »
Le procureur requiert 30 mois avec sursis et mise à l’épreuve avec des soins.
« Ce procès n’est pas celui d’internet mais de ceux qui ne peuvent faire la différence fantasmes et réalité. »
« Mon client a toujours reconnu les faits et n’est pas un prédateur sexuel sans foi ni loi », assure Me Barbosa qui insiste sur « la curiosité » de l’ado.
« Il a dérapé, c’est indéniable, et il a honte. »
Jugement : 36 mois avec sursis et mise à l’épreuve.
Eric NICOLAS
Source : L’Est Républicain
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