Douai | Un récidiviste accueille quatre ados fugueurs chez lui et veut regarder un porno avec eux

Le casier judiciaire du prévenu comprend cinq condamnations, dont trois prononcées pour des agressions sexuelles sur des enfants. PHOTO ARCHIVES JOHAN BEN AZZOUZ

Affaire sensible. Olivier Chevallier, 38 ans, était jugé pour avoir accueilli à son domicile quatre mineurs confiés à l’aide sociale à l’enfance. Le tribunal correctionnel l’a condamné à quatre ans de prison dont trois ferme.

Soustraction d’enfants des mains de la personne chargée de sa garde. Voilà le libellé de l’infraction reprochée au prévenu, actuellement détenu pour une autre cause, Le 26 juin, il a accueilli quatre mineurs âgés de 12 à 16 ans dans son appartement à Douai.

Au moment où les policiers frappent à la porte, les quatre jeunes fugueurs placés dans un foyer quittent le domicile du prévenu, à sa demande. Ils sortent par la fenêtre, pour se hisser par le toit à l’étage supérieur, avant d’être finalement repris.

Un profil inquiétant

L’enquête met en lumière des faits inquiétants. Olivier Chevallier a proposé des cigarettes à ses visiteurs.

Il a également été question de visionner un film porno sur Internet et il était prévu que les jeunes restent chez lui pendant la nuit.

De plus, le mis en cause fait déjà l’objet d’un suivi judiciaire, il lui est interdit d’approcher des mineurs.

Son casier judiciaire fait apparaître cinq condamnations, dont trois prononcées pour des agressions sexuelles sur des enfants.

Selon un élément du dossier, il a parlé du viol d’une fillette de cinq ans et l’expertise médicale mentionne qu’il n’est pas sujet à l’abolition du discernement.

«  Ils sont arrivés à quatre. Au début, je ne savais pas qu’ils étaient en fugue, affirme-t-il à la barre en prétextant avoir du mal à comprendre les questions de la présidente Agnès Talon. Le film porno, on ne l’a pas vu. J’ai fermé tout de suite l’ordinateur…  »

Pour la procureure Sandrine Normand, l’affaire présente un aspect particulier en raison des personnalités fragiles des mineurs. Elle précise que le prévenu avait prévu de les faire dormir et d’en placer deux dans son lit pour la nuit.

Son réquisitoire est proportionnel à la gravité des faits : quatre ans de prison, dont un assorti du sursis, un mandat de dépôt et l’interdiction d’entrer en contact avec les mineurs.

En défense, Me  Henry-Pierre Rulence note que ce sont les jeunes qui ont fui et que son client n’est pas allé les chercher. Il plaide en faveur d’une sanction plus mesurée. Sans succès. Le tribunal suit les réquisitions du parquet.

Source : La Voix du Nord

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