Riom | Un ancien chauffeur de bus jugé pour viols et agressions sexuelles sur des ados prend 18 ans de prison

Un homme de 43 ans comparaît depuis ce lundi et jusqu’à mercredi devant les assises du Puy-de-Dôme, à Riom, pour des viols et agressions sexuelles commis sur trois adolescents.

C’est un tableau tout simple, en apparence banal, mais au contenu glaçant.

Quarante noms et prénoms superposés à la verticale, en lettres bleues ; à l’horizontale, des colonnes divisées en plusieurs items : « câlins », « trique », « sucé », « branlé », « caresses », « douches », etc.

Selon les enfants concernés, certaines cases sont méticuleusement cochées par un énigmatique point d’exclamation rouge ou noir.

D’autres sont restées vides.

Des fantasmes

La plupart des mineurs recensés sur ce récapitulatif sordide, saisi lors d’une perquisition menée au domicile du suspect (*), ont pu être retrouvés et entendus.

Le quadragénaire est jugé jusqu’à mercredi pour des faits commis sur trois d’entre eux entre 2007 et l’été 2013.

« Je complétais le tableau (intitulé « Conquêtes », NDLR) au fur et à mesure.

Je sais pas pourquoi je faisais ça.

Peut-être pour me souvenir »,

Indique le frêle accusé depuis son box.

Et l’ancien chauffeur de bus de nuancer aussitôt la portée de ce recensement édifiant :

« Le plus souvent, ce que je cochais correspondait juste à des fantasmes, à des actes que j’avais rêvés.

C’était pas la réalité ».

« C’est ce que vous nous dîtes, mais comment le vérifier ? », interroge le président.

Réponse : « Ça, y a que moi qui le sais… ».

Les deux premières victimes sont venues témoigner, lundi soir, au terme de la première journée du procès.

Ces deux jeunes habitaient le même village que l’accusé, dans le Livradois-Forez.

Et étaient âgés de moins de 15 ans au moment des faits.

Le premier compilait huit points d’exclamations dans le tableau dressé par le pédophile présumé.

Devant les enquêteurs, il avait confirmé des « caresses » sur son sexe.

Presque quatre ans plus tard, à la barre, sa version est pourtant sensiblement différente :

« On était toute une bande de copains à aller chez lui, souvent pour jouer à cache-cache dans la forêt.

Mais sincèrement, c’est très flou aujourd’hui.

On peut considérer qu’il n’y a pas eu d’attouchements ».

A l’inverse, le second confirme et amplifie même ses accusations initiales :

« Il a eu des actes sexuels envers moi.

Une fellation, des masturbations, des caresses sous la douche », énonce-t-il d’un ton ferme.

Le président se tourne vers le box :

« Le concernant, ce qui est indiqué sur le tableau, ce n’est pas que des fantasmes alors ? ».

L’accusé, la voix toujours cotonneuse :

« Oui, avec lui, j’ai vraiment fait ce que j’ai marqué dans les colonnes ».

Les débats reprennent ce mardi matin avec l’audition de la troisième victime.

Dans son cas, le quadragénaire a reconnu une quinzaine de viols.

Stéphane Barnoin

(*) Plus de 143.000 fichiers pédopornographiques ont aussi été retrouvés sur ses différents supports informatiques

Source : La Montagne

 

Le verdict : Ouest-France

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